mardi 5 juin 2012

A la vie, à la mort



Dans douze jours, à Saint-Quentin, de Xavier Bertrand et d'Anne Ferreira, un des deux sera politiquement mort. C'est aussi ce qui rend cette élection déterminante et passionnante. Si le maire de Saint-Quentin est battu par la candidate socialiste, c'est son statut d'homme politique national qui sera atteint. Si c'est au contraire la candidate socialiste qui échoue alors que la tendance nationale devrait la conduire à réussir, c'est sa candidature aux élections municipales qui sera compromise.

A l'heure qu'il est, les jeux ne sont pas faits. Il y a des intuitions, des craintes et des espoirs, mais aucune certitude quant au résultat. Xavier Bertrand a pour lui son ancrage local, Anne Ferreira la dynamique gouvernementale. Mais qui, au final, l'emportera ? La seule certitude, c'est que l'un des deux n'en sortira pas indemne, sera fortement disqualifié pour l'avenir. Tous les scrutins locaux n'ont pas été par le passé aussi cruciaux que celui-là. A la vie, à la mort, c'est parfois la loi impitoyable de la politique, même si les résurrections ne sont jamais totalement à exclure.

J'entendais ce matin, comme chaque matin, Alain Duhamel sur RTL, nous dire que cette campagne des législatives était la première sous la Vème République à être "introuvable", "invisible", en faisant justement remarquer qu'aucune grande émission de débat n'avait été organisée à la télévision. Il est certain que nous n'allons pas vers une "vague rose" comme en 1981, même si le PS sera à coup sûr le vainqueur. La victoire de Mitterrand était "historique", celle de Hollande n'est que "normale", pour reprendre le vocabulaire en vigueur. Duhamel a souligné que l'élection était moins nationale que locale, un scrutin au niveau de chaque circonscription, avec de grands duels, des enjeux importants, et il a cité "la circonscription de Xavier Bertrand". Introuvable et invisible sans doute, mais à Saint-Quentin passionnant et déterminant.

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