lundi 25 juin 2012

Bac a Balbala



Apres quelques jours de repos, le travail du bac a repris ce matin, avec les deliberations des jurys, a une heure inhabituelle en France : 7h30. C'est la chaleur qui decale tout ! Ma reunion ne se tenait pas a Djibouti mais a Balbala, non loin, une grosse ville aussi, tres pauvre celle-la, de mauvaise reputation. Quand on y entre, on comprend tout de suite : un immense bidonville a ses portes, 80 000 personnes dans une misere de masse (dans la capitale, l'impact de la pauvrete est limite parce qu'elle a une apparence plus individuelle).

Bidonville : le mot est a la fois atroce et juste, la realite nous en est inconnue en France depuis une quarantaine d'annees (et a cette epoque, nos bidonvilles etaient incomparablement moins vastes). Qui dit misere dit violence, delinquance, insecurite. Les rues sont sillonnees de droles de serpents, en plastique, des tuyaux qui vont se raccorder ou ils peuvent : l'eau ici est de l'or.

Le deroulement des epreuves et l'annonce des resultats se font sous presence policiere. Non pas parce que l'administration craint directement dans le lycee l'insecurite, mais parce qu'un incident est vite arrive et que le brasier peut se repandre tres rapidement. Exemple, l'an dernier : les grilles etaient fermees au moment tres attendu des resultats, les eleves se sont rendus en manifestation au lycee de Djibouti ou la police a du intervenir.

La grande crainte qui traverse les esprits, ce sont des emeutes a l'image de ce qui s'est passe dans les pays voisins du Maghreb, c'est la hantise de la simple etincelle qui repand le feu partout. En Tunisie et en Egypte, les revolutions sont parties d'un rien. La presence de la police permet donc d'assurer le bon ordre de l'examen. A 13h00, cet apres-midi, les resultats seront donnes a la radio nationale et les candidats pourront les retirer a partir de 15h00 a Balbala.

Cette annee, l'organisation du bac a ete profondement transformee, delocalisee sur trois centres (non plus seulement Djibouti mais les villes de Balbala et Gabode). Surtout, a partir de l'an prochain, il en sera fini du "bac francais" a Djibouti, qui etait en realite unique au monde. Les sujets venaient du rectorat de Bordeaux et les jurys etaient presides par un universitaire francais. Nous aurons en 2013 un "bac djiboutien", avec une incertitude sur la place de la philosophie dans l'examen.

3 commentaires:

Hassan Djama Ibrahim a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Hassan Djama Ibrahim a dit…

Pour chaque citoyen de la planète Terre, sa nation lui vaut plus que l or, mon cher. Et voila que vous nous inventez maintenant une nouvelle forme de colonisation après vous avoir chasser par la lance traditionnelle kkkkkkkkkkkkkkkk
Fier d' être de Djibouti, pays de paix

Anonyme a dit…

Quelle fierte, hassdjib? cet homme ne dit que la verite et rien d autre.Arrete de te voiler la face.