mercredi 27 juin 2012

Fete de l'independance



C'est aujourd'hui a Djibouti l'equivalent de notre 14 juillet, mais pas pour celebrer une revolution : l'independance du pays il y a 35 ans, territoire francais auparavant. Depuis quelques jours, la ville se prepare : des drapeaux petits et grands un peu partout (deux bandes bleues et vertes avec une etoile rouge sur le cote), des illuminations dans les rues et ronds points, des employes qui s'efforcent de nettoyer les trottoirs. Je crois meme qu'on a installe des feux tricolores a panneaux solaires pour l'occasion ...

Un defile militaire dans le style de celui qui remonte nos Champs-Elyses a ete ce matin retransmis a la television d'Etat (RTD) et commente en francais (certaines troupes sont engagees dans le conflit en Somalie). Il y a la une sorte de paradoxe : ce pays qui fete sont independance, qui dispose de sa langue propre, reste encore tres dependant de la langue francaise, qui est parlee a peu pres partout et par tous. Beaucoup de rues portent des noms francais. La plaque qui les signale est exactement la meme que chez nous : un fond bleu borde de vert. Les enseignes des commerces, des administrations et des ministeres sont ecrites en francais. Et puis, ma simple presence, le fait que la France envoie des professeurs corriger les epreuves du bac renforcent ce paradoxe.

Cette independance n'a pas ete une transition tranquille, dans l'image qu'en donnent les festivites, puisque sont evoques frequemment ses "martyrs". Autre paradoxe : l'armee francaise demeure presente en disposant d'une base. La Legion etrangere, elle, est partie, et elle n'a pas laisse dans le pays que de bons souvenirs ...

Hier, nos avons sans doute eu droit a la journee la plus chaude de notre sejour, avec un vent assez fort soulevant la poussiere, piquant les yeux et faisant tousser. J'ai pris un verre dans un cafe qui est une institution, comme le Flore a Paris, le Carillon a Saint-Quentin ou la Rotonde a Saint-Amamd-Montrond : le Palmier en zinc, un pub qui ressemble beaucoup a ceux de chez nous. Apres, j'ai fait un petit tour du cote du marche, dans la rue des mouches, l'equivalent djiboutien de nos puces de Clignancourt ! Les emplacements des vendeurs de tee-shirts, casquettes et bibelots de toutes sortes s'appellent des caisses (en anglais, nous dirions des boxes).

Pour se deplacer dans la ville quand on n'a pas de voiture et qu'on delaisse ses pieds, il y a deux solutions : le taxi, reperable a sa couleur verte et a sa marque Toyota, et le bus, c'est-a-dire une petite camionnette passablement defoncee, inconfortable, ou l'on ne peut tenir qu'a quelques-uns seulement mais dont le tarif est avantageux (50 francs, contre 500 a 1000 francs au moins pour le meme trajet en taxi). Souvent, une personne se tient debout, accrochee a la porte durant tout le trajet.

Djibouti vit sous le regime de la tolerance religieuse. Il y a trois grandes mosquees et deux eglises catholiques, dont la cathedrale Notre-Dame du Bon Pasteur, un bel et grand edifice, ainsi qu'un temple protestant. Je me suis laisse entendre dire qu'il y avait il n'y a pas si longtemps une synagogue. Et j'ai repere a sa croix byzantine et a la station de bus qui porte ce nom une eglise orthodoxe visiblement fermee.

En ce jour de fete, bon anniversaire a Djibouti et vive l'independance !

Aucun commentaire: