samedi 20 mai 2017

L'épreuve du pouvoir



Pour un mouvement politique, accéder au pouvoir est un bonheur en même temps qu'une épreuve. On a gagné, mais les difficultés commencent, c'est bien connu. En Marche ! non plus n'échappera pas à cette épreuve paradoxale. Je vois quatre épreuves immédiates :

1- L'épreuve de la déception. Des milliers d'entre nous se sont portés candidats, quelques centaines ont été retenus pour participer aux législatives. La plupart des circonscriptions sont couvertes, sauf une cinquantaine, pour les raisons que j'ai évoquées hier. Dans les deux cas, les déceptions sont inévitables. Et plus que cela : naturelles, logiques, légitimes. Mais elles ne doivent pas se transformer en ressentiment ou en contestation. Sinon, plus rien ne tient.

2- L'épreuve de la division. C'est une plaie d'Egypte en politique. J'en ai personnellement soupé, je ne veux pas y revenir. Des affrontements avec l'adversaire, tant qu'on voudra ! Mais entre soi, jamais plus ! Or, rien n'est plus facile que de se diviser, puisqu'un désaccord peut rapidement devenir une opposition. On se combat, puis on se quitte. Le pire : on se combat, mais on reste. C'est sans doute la plus redoutable épreuve : la cohésion interne. Nous verrons bien.

3- L'épreuve de la responsabilité. Soutien du gouvernement, la République En Marche devra le défendre, quand il sera attaqué, et il l'est déjà. Chaque animateur, chaque membre du mouvement en est en quelque sorte, désormais, le porte-parole. Nos propos cessent d'être personnels ; ils doivent refléter et représenter quelque chose de supérieur à nous. Nous entrons dans la vie publique. Ce ne serait pas macronien de s'y comporte en dilettante, en amateur. Ce sera une épreuve difficile pour un mouvement très libre, marqué par l'individualisme.

4- L'épreuve de la durée. Nous ne pouvons pas réagir dans l'instant, pas plus que nous pouvons raisonner de façon purement locale. Dans la circonscription de Saint-Quentin, nous n'avons pas de candidat. C'est donc une situation plus difficile qu'ailleurs. Mais la vie politique ne s'arrête pas en juin. Il y a la suite, les autres scrutins. Il nous faut localement gagner, un jour ou l'autre, accéder à des responsabilités. Sinon, c'est la marginalisation, l'inutilité, la mort. Les idées justes, les personnes compétentes, les équipes soudées finissent toujours par l'emporter dans la durée, par rencontrer l'assentiment des électeurs, qui ne s'y trompent pas.

Puisse la République En Marche, notamment à Saint-Quentin, surmonter ces quatre épreuves. Il n'y a pas de raisons que non, mais il y a des risques.

16 commentaires:

Casanova a dit…

Lorsque je dis que c'est la destruction pierre à pierre de l'œuvre du Conseil national de la Résistance qui est le programme qui est « en marche », tous les signes sont là, et un journal sérieux et tout à fait à droite comme "L'Opinion", le voit lui-même, sans aucun esprit polémique…
Les complices « de gauche » de cette terrible entreprise n'ont vraiment aucune circonstance atténuante.

Anonyme a dit…

La curiosité est un vilain défaut.
Es-tu toujours au PS, ou bien es-tu définitivement passé à En Marche ?
Mais je pense que tu n'es pas du genre à cumuler les deux!
ou bien me trompé-je ? Alors, quelle déception !
Dans la troisième circonscription, je voterai pour le candidat LREM? Bien qu'il enseigne à Saint-Charles, mai personne n'est parfait...

Emmanuel Mousset a dit…

1- Libre à vous de suivre l'avis des journaux de droite et d'en rester à 1945. Ce n'est pas mon choix.

2- Réponse à la question sur ce blog il y a trois ans, à l'issue des élections municipales à Saint-Quentin. J'ai horreur de me répéter, sauf devant mes élèves.

Anonyme a dit…

Certains ont pour référence le programme progressiste du Conseil National de la Résistance comme Casanova, d'autres comme Emmanuel Mousst veulent poursuivre la Grand Bond en Arrière vers le 19è siècle sous la férule du sémillant Macron.

Emmanuel Mousset a dit…

Vous vous trompez de siècle : avec Macron, c'est le 21ème. Mais si je vous comprends bien, reculer c'est avancer.

Philippe a dit…

Pour passer l'épreuve du pouvoir l'heure n'est plus à la dissertation mais à l'action.
Problème délicat ... d'ordre public
Toutes les femmes n'habitent pas les palais de la République.
Certaines à Paris ne se déplacent plus librement.

http://www.dailymotion.com/video/x5n7euc_harcelement-de-rue-a-la-chapelle-il-faut-degager-tous-les-gens-qui-emmerdent-les-femmes-dit-boutih_news


Que compte faire Gérard Collomb ?
S'il ne sait pas faire il peut donner un coup de tel à Alain Bauer ou à Xavier Raufer !

Anonyme a dit…

En déplacement a Marseille samedi 1er, "sa ville de cœur", Emmanuel Macron a fait référence dans son discours devant les 6.000 sympathisants marseillais présents, à une star de la cité phocéenne, le groupe de rap IAM.

Le candidat d'En Marche! a cité le titre Nés sous la même étoile sans s'apercevoir que le contexte n'était absolument pas lié au message véhiculé par les paroles de la chanson: "La culture, notre culture c’est ce qui nous tient. C’est ce qui permet à chacune et chacun de sortir de sa condition et d’accéder à un commun. Parce que oui… Ce n’est pas ici que je vais vous l’apprendre, nous sommes bien nés sous la même étoile! IAM a supporté cette culture française aussi, n’en déplaise à certains qui les mettaient de côté". Là où Emmanuel Macron a vu un symbole de rassemblement à travers "une même étoile", le groupe IAM dénonçait les différences de parcours causées par les inégalités sociales qui séparent les êtres en fonction de leurs origines sociales respectives. "Personne ne joue avec les mêmes cartes/ Le berceau lève le voile/ multiples sont les routes qu´il dévoile/ Tant pis, on n´est pas né sous la même étoile", chante le groupe.

L'occasion était trop belle pour Jean-Luc Mélenchon, qui a tout de suite commenté le flop de son adversaire politique. "Il y a un type, marrant comme gars: monsieur Macron. Moi, je le trouve drôle. Il leur cite un poème, il ne l'a pas lu! C'est fou! Il leur dit: Ah, c'est pas ici que je vais vous dire qu'on est tous nés sous la même étoile. Et bam, il leur passe la musique à fond les ballons! Sauf que le poème, il dit le contraire! Il dit +On n'est pas nés sous la même étoile! Il faut réfléchir! Moi je trouve ça drôle. Il faut être culotté quand même pour citer un truc qu'on n'a pas lu", a ironisé le candidat de La France Insoumise lors de son meetin à Châteauroux

Emmanuel Mousset a dit…

La Chapelle, je connais un peu : du brin, cette affaire, des assos fachos qui essaient de faire monter leur mayonnaise. L'ennemi, pour eux, c'est le pauvre, l'immigré, l'homme de la rue, forcément barbare, dangereux. Une honte !

Philippe a dit…

Malek Boutih est un facho, diantre

Emmanuel Mousset a dit…

Boutih est Boutih, et c'est parfois un peu trop, même si je l'aime bien.

Anonyme a dit…

J ai quand même du mal à comprendre qu'un philosophe s'éprenne a ce point de dithyrambe de macron.Moi je le trouve plutôt sympa mais d'un fade techno que son gouvernement confirme amplement Bayrou collomb l'écrivant c'est vieux,pesant,décevant

Anonyme a dit…

Je respecte Boutih.
Il se mouille parfois pour produire des rapports qui lui sont demandés et qui sont aussitôt à la fois lus en diagonale et remisés dans un tiroir.
Par exemple celui-ci :
http://premium.lefigaro.fr/vox/politique/2015/07/04/31001-20150704ARTFIG00100-generation-radicale-le-rapport-de-malek-boutih-decrypte.php
Je respecte également René Dosière.
Lui aussi vient de fournir une aide à F Bayrou
ici :
http://actu.orange.fr/politique/moralisation-de-la-vie-politique-le-plan-dosiere-transmis-a-bayrou-magic-CNT000000Ity5s.html
Qu’en sera-t-il de sa dernière proposition qui tend à responsabiliser des irresponsables ?

Emmanuel Mousset a dit…

1- Réfléchissez et vous comprendrez.

2- Le respect, c'est bien. Puisque c'est votre truc, respectez aussi la classe politique, qui n'est pas faite d'"irresponsables".

Philippe a dit…

Le respect, c'est bien. Puisque c'est votre truc ... le truc de machin en somme ...
un peu méprisant tout cela ... comme on dit "encore un qui se la pète".
"des irresponsables"
Ai-je dit que tous les politiques étaient des irresponsables ?
Ils sont comme nous tous un peu irresponsables parfois, pas du tout à d'autres moments, bref imparfaits.
Un politique occasionnel ou professionnel n'est qu'un homme, il peut se tromper, être trompé par des lobbies industriels, financiers ou syndicaux etc. une loi en 5 ans peut faire des dégâts irréparables chez les personnes/entreprises concernées.
Une possibilité de révision rapide d’une loi peut permettre d’approfondir son domaine d’application et de corriger , en raison du débat provoqué qui sera plus vaste et éclairera des zones d’ombre.
Nous sommes dans des sociétés de l’hyper-complexité.
On peut en effet les gérer par plus de débats ou par l'embauche de CRS.

Emmanuel Mousset a dit…

Une société qui se vautre dans la complexité comme le cochon dans sa boue. La simplicité en devient indécente.

Philippe a dit…

Etant partisan du "à l'ail et pas cher" je ne vous suivrai pas plus avant dans une discussion qui devient religieuse ... avec l'apparition du cochon.