lundi 22 mai 2017

Révolution au Parlement



La demande d'une moralisation de la vie publique est forte dans l'opinion. Emmanuel Macron l'a portée durant sa campagne. Ce sera l'une de ses premières lois, dès avant les élections législatives. L'initiative est heureuse. Il se trouve qu'un parlementaire de l'Aisne, au travail exemplaire, de longue durée, en est largement l'inspirateur : René Dosière, qui a remis aujourd'hui ses propositions. Elles sont salutaires. J'en retiens quelques-unes, parmi les plus marquantes :

Renforcer le financement des partis politiques, notamment ces micro-partis, qui sont en réalité des comités électoraux, et qui ont fleuri ces dernières années, sans être suffisamment soumis à contrôle. Limiter le cumul des indemnités d'élus, sans doute plus important et plus efficace que la limitation des mandats. Interdire à tout ministre un mandat électif, quel qu'il soit, pour le consacrer entièrement à sa tâche gouvernementale. Supprimer la fameuse réserve parlementaire, qui nourrit fâcheusement le clientélisme. Interdire les emplois familiaux, y compris (surtout) dans les collectivités territoriales. En finir avec la présence à vie des anciens présidents de la République au sein du Conseil constitutionnel, et réduire la rémunération qui va avec, et qui ne se justifie guère, du moins dans son montant actuel, élevé.

Toutes ces mesures ne seront sans doute pas retenues, mais toutes sont soumises au débat. Je crois que ce sera l'occasion pour le président Macron de susciter ces majorités d'idées dont il veut faire la démonstration de la possibilité durant son quinquennat. La preuve de son "et droite et gauche" peut être faite sur ce genre de sujet. J'irais plus loin, personnellement : un parlementaire de la République, quelle que soit sa sensibilité politique, devrait pouvoir prendre position sans être contraint par une quelconque discipline de groupe, désormais fictive (on l'a vu chez les socialistes avec les frondeurs).

Chaque député devrait se déterminer en son âme et conscience, en seule fonction de ce qu'il pense être l'intérêt général. Ce serait alors redonner à la fonction parlementaire son sens premier, républicain, et non pas partisan. Il n'empêche que les grands courants d'idées, auxquels chacun se sent attaché, demeureront. Mais les votes ne dépendront plus, ou beaucoup moins, des considérations tactiques. C'est bien sûr aller loin dans la révolution des mœurs parlementaires. Mais n'est-ce pas Emmanuel Macron qui s'est présenté comme un "révolutionnaire" ?

2 commentaires:

D C a dit…

Moralisation...
Pourquoi seulement de la vie publique ?
Morale a à voir avec moeurs.
Il faudrait changer les moeurs, tout simplement.

Philippe a dit…

Au final c'est toujours la même rengaine ... la moralisation c'est pour les autres.
E.Macron est entouré comme les autres le furent dans le passé par quelques personnes à la moralité douteuse, sachant se rendre "indispensables", forts en gueule, arrogants, arrivistes et amateurs de fric obtenu sans mouiller leurs chemise.
Cette minorité suffit à jeter le discrédit sur l’ensemble et à pourrir les meilleures causes.