lundi 19 octobre 2015

La France aussi va mieux



Le 10 octobre dernier, mon billet s'intitulait : Le monde va mieux. Je feignais alors de m'excuser d'une telle audace devant les geignards, les plaintifs et les grognons (ça fait quand même du peuple). François Hollande, ce matin sur RTL, n'a pris lui aussi aucune précaution en affirmant que "la France va mieux". Il a raison : ne pas prendre de gants avec les pleureuses, mais leur distribuer des mouchoirs. Et qu'aucun lecteur ne me fasse le coup de la souffrance, très à la mode à notre époque, sinon je le cloue à une croix, et là, il sentira vraiment passer sa douleur.

Oui, la France va mieux parce que la croissance revient petit à petit, et que c'est la clé pour faire reculer le chômage. La France va mieux parce que le gouvernement fait tout pour ça. Et le président de la République a annoncé de nouvelles mesures en faveur de la construction immobilière, du numérique, du compte personnel d'activité pour les salariés. J'ai surtout retenu cet engagement important : une formation pour chaque chômeur et un emploi au bout. Quant à la retraite, arrêtons de dire n'importe quoi : l'âge légal de départ est maintenu à 62 ans, avec éventuellement une décote. L'espérance de vie s'allonge, la durée de cotisations aussi, c'est logique. Ou alors, expliquez-moi comment on fait !

Dans ses rapports avec les syndicats, à la suite des récentes turbulences, François Hollande a prôné le dialogue social, en vue d'une société apaisée. Là aussi, ceux qui souhaitent que "ça pète", d'où qu'ils viennent, nous les attendons, parce que ce ne sont jamais eux qui paient les pots cassés. A l'inverse, les partisans de l'autorité et de la manière forte sont prévenus : La société ne se dirige pas comme une armée. Bien vu. Le syndicaliste qui n'a pas voulu le saluer, le président l'a regardé dans les yeux, a discuté, lui a expliqué : il a maintenu la dignité de la fonction présidentielle, face à une réaction déplacée et inutile. Parfait.

Enfin, François Hollande a rappelé ce qui me semble particulièrement préoccupant ces temps-ci, et dans les prochaines semaines : une seule victoire du FN dans une région, non seulement se ferait au détriment de la population, qui n'y gagnerait strictement rien, mais ternirait l'image internationale de la France. A bon entendeur, salut !

Vous me direz qu'il est facile au socialiste que je suis de tresser des lauriers au chef de l'Etat et à son gouvernement. Détrompez-vous : si tous les socialistes étaient à ma façon fidèles et défenseurs du pouvoir actuel, l'exécutif aurait une assise plus solide dans l'opinion, qui lui manque pour l'instant. C'est qu'on n'est jamais si bien trahi que par les siens. Heureusement, les soutiens existent, plus nombreux qu'on ne le croit. Mais ce sont les premiers concernés, socialistes proclamés, qui doivent donner l'exemple et expliquer, à leur tour, que la France va mieux. En cette période de campagne électorale, il n'est peut-être pas inutile de le rappeler.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

"on n'est jamais si bien trahi que par les siens"...
C'est même à ça qu'on reconnaît la trahison... Pour trahir Jésus, il fallait d'abord que Judas fasse partie de ses disciples...
Les deux fronts, les républicains, les trotskistes et même les centristes ne trahissent ni Hollande ni Valls : ils leur sont opposés depuis tout le temps.
Si vous cherchez des "traîtres", cherchez les parmi ceux et celles qui soutenaient le Président au moment de son accession à la présidence, au 1er tour, pas au second, où le jeu des alliances vient modifier les données, et qui ne le soutiennent plus.

Emmanuel Mousset a dit…

Nous sommes d'accord, surtout en ce qui concerne l'extrême gauche, qui est rigoureusement cohérente avec elle-même : sur ce point, je n'ai rien à lui reprocher. Non, les "chiens d'infidèles", pour parler comme nos amis musulmans, ce sont plutôt les faux socialistes, les "cartés" à la demande, les rentiers de l'appareil, qui soutiennent un jour, mais pas pour toujours. Vous me direz que ce n'est pas nouveau : oui, je sais, mais ce n'est pas une raison pour cesser de le dénoncer, au contraire.

Anonyme a dit…

Mais pour gouverner, dans un état résolument démocratique, il faut s'allier.
Donc il n'y a pas de traîtrise qui tienne : il y a des contrats en bonne et due forme.
Contrats rompus ?
On rend le pouvoir !
CQFD.
Ce qui ne va pas et discrédite c'est qu'on veut quand même gouverner quand ça ne suit plus.
Les frondeurs sont-ils réellement contre ?
Pas certain, mais ils ne sont plus pour !
Et il faudrait en tenir compte courageusement.
Si je ne m'abuse, le chef du gouvernement grec l'a lui très bien compris et est reparti renforcé.

Emmanuel Mousset a dit…

Je ne vois pas très bien où vous voulez en venir. Et vous ?