vendredi 16 octobre 2015

Cliquez pour l'unité




Une fois n'est pas coutume, ce billet est strictement réservé aux lecteurs de gauche. Je demanderais donc aux personnes de droite de ne pas poursuivre la lecture, qui de toute façon ne les intéressera pas. Ils reviendront sur ce blog demain ou les autres jours. C'est fait ? Bon, nous sommes entre gens de gauche, j'y vais :

Aujourd'hui, demain et après demain, le Parti socialiste vous appelle à voter pour l'unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales. Vous savez que, dans l'état actuel, les forces progressistes sont très dispersées. Dans notre région, par exemple, trois listes de gauche se sont déclarées, PS, PCF, Verts et une d'extrême gauche (LO), alors que la droite est rassemblée. Dans ces conditions, le risque est grand de voir la gauche éliminée au soir du premier tour, ou pire : d'être, au second tour, dans l'obligation politique et morale de se retirer, pour ne pas permettre la victoire de l'extrême droite. C'est pourquoi il faut adresser à tous les partis de gauche un grand OUI à l'unité, en allant sur le site du Parti socialiste et en cliquant (en vignette).

Bien sûr, vous me répondrez que chacun est libre de se présenter, de défendre ses idées et de laisser les électeurs choisir. Oui, c'est une belle théorie : mais quand le résultat pratique, c'est la possible élimination de la gauche et la possible victoire de l'extrême droite, vous faites quoi ? Rester les yeux fixés sur le premier tour, sans songer au second ? Prendre un risque énorme, aux conséquences incalculables, de voir le Front national gérer la nouvelle grande région ? Non, c'est impossible.

Et puis, la liberté, en politique, ce n'est pas faire n'importe quoi ou ce qu'on a envie : c'est d'abord être cohérent avec ses engagements. Les écologistes ont géré la région avec les socialistes, ont voté avec eux les budgets, ont soutenu d'identiques projets : et aujourd'hui, ils s'en dissocieraient ? N'oublions pas que les élections régionales sont ... régionales. Je n'aurais pas le même raisonnement, je ne lancerais pas un semblable appel à l'unité pour des élections nationales, où il est normal que chacun défende son projet. Chaque scrutin est spécifique, il ne faut pas tout mélanger : dans une élection locale, quelle qu'elle soit, il faut que le rassemblement de la gauche et des écologistes soit la priorité (l'extrême gauche, non, parce que les divergences politiques sont trop grandes, et on n'a jamais vu des socialistes gérer une collectivité en compagnie de trotskistes).

Vous me direz peut-être enfin que ce référendum ne sert à rien, que les choix des uns et des autres sont arrêtés, que les candidats sont déjà en campagne, que les listes sont bouclées. Vous pourriez aussi soupçonner Jean-Christophe Cambadélis d'être à la manoeuvre, de vouloir piéger, de préparer l'après-scrutin. Je n'en sais rien, je ne m'intéresse pas aux arrières-pensées, que par définition personne ne connait. Quant à savoir si c'est utile, je ne me pose jamais cette question dans la vie, sinon je ne ferais pas grand chose. Ce qui compte, ce sont les convictions : est-on OUI ou NON pour l'unité de la gauche et des écologistes, face au danger que représente l'extrême droite ? Pour moi, c'est OUI. Pour vous aussi ? Alors, CLIQUEZ.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Cette façon de procéder revient à se priver de voter pour un projet et à devoir voter contre un autre...
Autrement dit, l'électeur ne peut exprimer ce qu'il aime mais doit dire ce qu'il n'aime pas.
Pas facile, facile la démocratie à cette sauce là !

Emmanuel Mousset a dit…

La démocratie, en effet, est un exercice difficile. C'est un peu comme la vie : rien n'est parfait, il n'est pas facile de choisir, il est plus simple d'écarter. On ne sait pas trop ce qu'on veut, mais on est à peu près sûr de ce qu'on ne veut pas. Peu importe d'ailleurs : l'essentiel est que la décision revienne au peuple.

Anonyme a dit…

Si au restaurant, j'applique ladite méthode, je vais peut-être me nourrir.
Quant à me régaler...

Emmanuel Mousset a dit…

L'essentiel est d'avoir de quoi manger. Et puis, la démocratie, ce n'est pas de la cuisine. Quoique ...

Anonyme a dit…

bah la réponse est simple! comment peut -on faire un référendum au PS sur l'union de la gauche, dés lors que le ps n'est plus un parti de gauche! valérie DS

cording a dit…

Ce référendum ne vise qu'à caporaliser la gauche de façon négative mais pas sur un quelconque projet unificateur sous la férule d'un parti "socialiste". Cela ne va rien résoudre en effet la gauche n'a tiré aucun enseignement des ses raclées électorales des municipales de mars 2014 et des départementales de mars dernier pour ne pas parler des sénatoriales et des européennes de mai 2014. Il y a fort à parier qu'en décembre prochain les mêmes causes produiront les mêmes effets: une nouvelle raclée électorale en attendant celle de 2017.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Il y a plusieurs gauches. La mienne, celle du PS, est réformiste, social-démocrate. Je peux comprendre qu'on ne partage pas ses idées. Mais lui dénier le qualificatif de "gauche" (serait-elle alors de droite ?) est une réaction sectaire. Je n'ai jamais refusé au PCF de se réclamer de la "gauche", alors qu'il a pourtant soutenu, pendant longtemps, des régimes de dictature qui réprimaient la classe ouvrière.

2- A la façon dont vous vous réjouissez des échecs électoraux du Parti socialiste, je suppose que vous n'êtes pas de gauche. Faites comme moi, ayez le courage de lever l'anonymat, et on en reparlera, les yeux dans les yeux.

Anonyme a dit…

Dans notre démocratie où le système électoral comporte deux tours de scrutin possibles, tout s'est passé peu près au mieux tant qu'il y avait deux forces importantes dominant les autres.
C'est beaucoup plus compliqué depuis qu'une troisième composante est arrivée au niveau des deux autres (la VIème république avait entre autre l'ambition de laminer les petits partis pour en faire surgir deux, certainement pas trois).
Cet état de fait justifierait que systématiquement soient organisées des primaires, un peu comme aux USA, région par région afin de dégager dans chaque camp les personnalités.
Au niveau régional, pourquoi pas de même : des primaires départementales ?
Les unions recherchées se feraient peut-être plus aisément, même avec les extrêmes et là apparaîtrait éventuellement la grande parenté entre ceux dits de droite et ceux de l'extrême droite. On y verrait plus clair.