lundi 23 février 2015

Lettre à Michel



Michel, tu étais présent à la séance du conseil municipal de Saint-Quentin, vendredi soir. C'est bien. Mais je m'attendais, sur la question des orientations budgétaires, que ce soit toi qui prenne la parole, au nom de tous les socialistes. Parce que c'est toi notre chef, désigné par la section, élu par la population ! Sur un tel sujet, ce n'est pas un deuxième de liste qui doit intervenir. Michel, je dois te l'avouer, publiquement parce que la politique est une activité publique : ton silence me préoccupe, à bientôt un an de ton mandat de chef de l'opposition socialiste.

Bien sûr, ce rôle est nouveau pour toi, j'admets volontiers un temps d'adaptation, de formation. Mais je sais aussi que ce qu'on ne fait pas dès le début, on ne le fait plus jamais. D'autant que le jeune Tournay s'est installé en adversaire n°1 du maire, ce qui ne déplaît pas à celui-ci (qui fait tout pour ça, mais on ne peut pas non plus le lui reprocher : la politique, c'est de la tactique). Michel, sois mousquetaire, corsaire, résistant, monte à l'assaut, à ta façon, dans ton style, mais par pitié, prend la parole en conseil municipal. Ce que tu es, le rôle qui est le tien, personne ne peut le tenir à ta place : il n'y a pas de chef de substitution.

Tu parles bien, tu portes beau, tu es intelligent : alors, pourquoi ne pas monter au créneau ? Certes, il te manque sans doute la hargne, la méchanceté et la mauvaise foi sans lesquelles il n'y a pas de leader possible (mais ces défauts dans la vie, qui se retournent en qualités dans l'action politique, ne suffisent pas). C'est pourquoi je pense que j'aurais fait un meilleur opposant que toi à Xavier Bertrand. Je ne sens pas en toi la niaque, le peps, l'ambition. Peut-être que je me trompe, que c'est dissimulé, que ça va venir ... Ton titre de chef, tu dois l'aimer, le brandir, l'exercer. C'est un honneur qui t'a été fait : tu as reçu la consécration des deux sections locales et la bénédiction de l'appareil fédéral. Comme j'aurais voulu être à ta place ! Maintenant, il faut que tu en fasses quelque chose.

Rappelle-toi, dans la presse locale, comme tu avais été enthousiaste, lucide, plein d'espoir, lorsque tu as présenté ta candidature pour être premier de la liste. Comme moi, tu critiquais la vieille opposition, faiblarde, absente, ses alliances contradictoires. Tu avais promis de tourner la page, d'être présent, dynamique, offensif. Ta campagne municipale a un peu ressemblé à ça, même si les attaques personnelles contre le maire sortant n'étaient pas trop à mon goût. Et puis, il y a eu le débat avec les autres candidats, où tu paraissais en retrait, effacé, concluant par une silencieuse pirouette qui paraissait artificielle. Que s'est-il donc passé ? J'ai l'impression qu'un ressort s'est cassé pendant cette campagne. Et l'entourage, pas fameux, n'a pas dû aider.

Michel, qui d'autre que toi peut redresser le parti socialiste sur Saint-Quentin ? Les secrétaires de section ? Non, au PS, il n'ont pas une fonction politique majeure, j'en ai fait l'expérience en son temps. Moi ? Autant éclater de rire ! Il n'y a que les élus qui pèsent, dans un parti d'élus. Et ce ne peut-être, sur le plan municipal, que le premier d'entre eux, la tête de liste, ce fameux "chef de guerre" dont tu te souviens que je rêvais d'être. Michel, il faut parler et agir, en conseil mais surtout en dehors, dans les manifestations locales, rencontrer les Saint-Quentinois, discuter avec eux. Et puis, si possible, réunifier les deux sections en une seule : la division aujourd'hui n'a plus lieu d'être, elle est ridicule et stérilisante.

Michel, nous sommes sur la même ligne politique, depuis toujours, sociaux-démocrates, défenseurs de la politique gouvernementale. Tous nos camarades, hélas, ne sont pas dans une telle connivence. C'est pourquoi je te lance cette bouteille à la mer, d'autant qu'un tsunami s'approche, qu'il va nous frapper dans un mois et que ça va faire très mal. Dans un naufrage, il faut trouver à quoi se raccrocher, et tu es le seul "en situation", comme je viens de le rappeler dans ce billet. Une bouteille à la mer peut s'égarer, et je ne sais même pas si tu lis ce blog, consulté pourtant par tant de monde, mais pas toujours les bonnes personnes. Il y a, parait-il, des bouteilles qu'on jette dans le golfe du Mexique et qu'on retrouve plus tard sur les plages de Normandie. Le plus tôt possible, j'espère, en ce qui concerne mon message. Et le 30 mars, lors du prochain conseil municipal, je compte sur toi pour que tu nous proposes une analyse critique et une alternative au budget de l'actuelle majorité.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En voyageant sur le site :
http://www.journaldunet.com/management/ville/saint-quentin/ville-02691/impots

On a un état des lieux de St Quentin assez complet.
Qui peut faire des étincelles dans ce marasme ?

Anonyme a dit…

CETTE référence est bidon , par exemple la taxe ordure c'est d'abord le département et ensuite une répartition par communauté de communes donc rien de communal ... Pour y voir clair c'est un mémoire de 10 à 15 pages mini que on doit établir !!! Avant de se prononcer !!!!