lundi 9 février 2015

Ouf !



Après les résultats des élections législatives partielles dans le Doubs, l'heure n'est pas à la victoire, mais au soulagement. Le Front national n'aura pas de nouveau député, c'est l'essentiel. Le candidat socialiste a d'ailleurs très bien réagi, refusant tout triomphalisme, alors même qu'il a pourtant gagné. Il a trouvé les mots justes pour qualifier le verdict des urnes : un encouragement à renouer avec les citoyens, un remerciement pour tous les républicains. Hors ce contexte particulier, la victoire modeste, sans pavoiser, est une posture estimable en politique. J'ai tant vu de défaites où les vaincus fanfaronnaient en quasi vainqueurs ...

De son côté, le FN peut afficher une légitime satisfaction. Il a fait une spectaculaire percée sur une terre de gauche, il confirme désormais son rang de parti d'alternance. C'est terrible, mais c'est ainsi. Tout ça n'est pas nouveau. La montée de l'extrême droite est, depuis des années, éclatante. Seuls des sophismes consolateurs peuvent faussement la relativiser. Il y a quelques mois, Manuel Valls avait fait sourire en affirmant que le FN était aux portes du pouvoir. Nous y voilà. Le PS doit mettre toutes ses forces dans le combat anti-FN, ne plus laisser dire que c'est un vote de la souffrance sociale, alors que l'adhésion idéologique est flagrante.

Hier, dans le Doubs, le PS n'a pas perdu mais il n'a pas non plus vraiment gagné. Le FN n'a pas gagné mais il n'a pas non plus vraiment perdu. Le seul parti qui a vraiment échoué, c'est l'UMP : non seulement parce qu'il a été disqualifié dès le premier tour, mais qu'il s'est divisé sur l'attitude à adopter pour le second tour, que son positionnement n'a pas été immédiat, que la solution retenue, le ni ni, n'a rien de satisfaisant. Surtout, le Doubs peut faire école dans deux ans, lors de la présidentielle, où un président de la République ragaillardi par de possibles bons résultats se retrouveraient au second tour face à Marine Le Pen, dont personne ne doute pour le moment qu'elle accède à ce niveau. Je ne le souhaite pas : une présidentielle honorable, c'est une confrontation gauche/droite, PS/UMP.

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