mardi 18 octobre 2016

PS 02, état des lieux



L'Aisne nouvelle, dans son édition d'aujourd'hui, dresse un état des lieux du Parti socialiste dans l'Aisne, qui n'est pas loin de ressembler à un dépôt de bilan : perte de militants, départ d'élus, manque de visibilité, problème de vieillissement, finance en berne, union difficile, stagnation, manque de renouveau ... (tous ces termes sont tirés de l'article). On sort un peu sonné de cette lecture. L'article n'est pas de parti pris : il constate et donne la parole aux responsables, qui vont dans le même sens. Mais il y a de quoi donner le bourdon.

Ce qui manque visiblement, c'est un enthousiasme, une énergie, de l'optimisme. La situation nationale n'y prête pas ? Et alors ! Le PS en a vu d'autres, et de pires. La politique est faite de mouvement et de volonté : tout peut très vite changer, pourvu qu'on s'y mette. Mais il y a quelques conditions à cela :

D'abord, le PS doit défendre le gouvernement et son bilan, expliquer le travail qui a été fait. Ce n'est pas facile ? La politique n'est jamais facile ! Mais il faut avoir la foi et la flamme, y croire, être fier de l'équipe au pouvoir, adhérer aux réformes. Le problème est là : on ne se bat que pour ce à quoi on adhère fortement. Si les socialistes doutent, ils ne peuvent plus combattre. Cela n'empêche pas les désaccords : moi-même, avec Macron, je pense que Hollande ne va pas assez loin, n'est pas assez clair. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas le soutenir et apprécier ce qu'il a fait. Les différences de vue sont même un enrichissement, pourvu qu'elles ne se transforment pas en condamnation du gouvernement.

Ensuite, le fonctionnement du PS est complètement à revoir, et c'est un problème déjà ancien. On ne peut pas en rester à des petits groupes de militants qui ne représentent plus rien, qui ne sont plus ancrés dans la société. La solution, c'est l'ouverture du Parti au vivier des sympathisants, qui sont nombreux mais peu sollicités, sauf dans le cadre des primaires. Il faut développer cette participation des électeurs au renouveau du Parti socialiste, sur un mode plus proche d'une association que d'un appareil. Des nouvelles formes de militantisme sont à expérimenter, notamment sur l'internet.

Enfin, la question de l'union et des partenaires est posée. Comment continuer à s'allier à des formations politiques qui sont vides elles-mêmes de militants, qui ne sont pas très présentes dans la vie locale ? L'issue est du côté de ce qu'on appelle la société civile : les personnes engagées, connues, influentes qui ne demandent qu'à partager leurs compétences et prendre des responsabilités. C'est sans doute plus facile à dire qu'à faire, mais il faut que l'intention soit là, sinon rien ne bougera, et au bout du bout, ce sera le déclin inexorable, à la façon de la SFIO à la fin des années 60. Quelques années plus tard, François Mitterrand créait un nouveau PS. C'est vers cela qu'il faut aller, dans des circonstances complètement différentes, mais une volonté qui doit être similaire. Pas facile, mais il le faut.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

SI les incantations et le volontarisme à la Emmanuel Mousset suffisaient ce serait trop beau, mais ce sont des illusions. Le mal est plus profond qu'il ne pense en effet quand un parti politique fait le même politique que ses adversaires il est normal que ses électeurs s'en détournent et que ledit part perde toutes les élections intermédiaires avec des échecs retentissants comme celui des élections départementales de mars 2015 où le PS a effacé en une seule fois tous ses gains électoraux depuis 1998; couplé à la défaite des municipales en mars 2014 et des régionales en décembre 2015 cela n'a donné aucune remise en question du gouvernement en question ni du PS trop sûrs d'eux pour le faire.
Hollande s'est cru malin en prenant comme premier ministre le monsieur 5% de la primaire de 2011 puis en virant tous les esprits critiques alors qu'il vaut toujours mieux les avoir dans son gouvernement que dehors, ils ont moins ainsi de capacité de nuisance, d'où la situation actuelle dont il semble incapable de sortir. Autrefois grâce au septennat le président changeait de premier ministre et infléchissait la politique gouvernementale ce qui lui permettait de rebondir politiquement. Le PS a entériné les mêmes orientations européennes que la droite donc il se condamne à faire la même politique, ayant accepté, aussi, un simulacre de renégociation du traité Merkozy.
Dans ces conditions il est vain de penser qu'un quelconque membre de la société civile montera dans un bateau en train de faire naufrage. Votre mentor Emmanuel Macron l'a quitté en espérant y échapper lui-même.
On pourrait presque écrire la chronique d'un naufrage (politique) annoncé.

PS a dit…

"le PS doit défendre le gouvernement" ?
Sûrement pas !
Le PS de l'Aisne doit expliquer sa position sur l'échiquier politique.
Répondre au principe des offres et des demandes...
Que demande la population (et non le peuple) du 02 comme de tout le pays ?
Que des offres lui agréent...
Que ne fait pas le PS ?
Aucune d'offre depuis trop longtemps, des années...
M Mousset, s'il s'estime toujours au PS doit proposer des offres à la population.
Et si ces offres correspondent aux demandes de la population, M Mousset deviendra le héraut du PS et son héros même si sa vocation première n'était pas cela.
La population (dont j'estime faire partie) n'a pas digéré l'offre présentée par un certain François Hollande dans son discours du Bourget, offre jamais retrouvée (ou si marginalement) dans l'action politique du président Hollande François.
Et le "PS02" paie les pots cassés.

Anonyme a dit…

Jusqu'alors beaucoup de journalistes étaient complaisants avec les politiques et ne vérifiaient pas leurs déclarations , maintenant comme les réseaux sociaux ont des spécialistes de la vérification ... Les mêmes journalistes sont devenus prudents et dénoncent de nombreuses déclarations farfelues .... Avis aux amateurs ....

Anonyme a dit…

Hollande est un mou, et sa politique lui ressemble. Pas grand monde n'a envie de se battre pour les deux. Il faut reconnaitre que la catalan colérique ne laisse pas indifférent comme le mollusque, le Flanby qui siège à l'Elysée. Elu par défaut ou plus précisément par rejet de l'autre.