mardi 11 octobre 2016
Pour en finir avec Sarkozy
Sarkozy est fini. Il perdra la primaire, n'acceptera jamais d'être le second de Juppé, lui qui a été pendant cinq ans le premier des Français. Dans quelques semaines, sa carrière politique sera terminée. Vous ne me croyez pas ? Conservez précieusement ce billet. La légende veut qu'on ne meurt jamais en politique. Ce n'est qu'une légende : la liste est longue, à droite comme à gauche, des morts politiques qu'on n'a plus revus.
Sarkozy est fini, mais il a une belle histoire derrière lui. C'est ce que je me disais hier soir, en regardant le très bon documentaire de Gérard Miller. Rien de nouveau, mais d'utiles rappels. Sarko ? Un jeune bourgeois baratineur qui est parvenu à s'imposer dans sa famille politique, la droite de toujours. Trois épisodes m'ont particulièrement marqué dans ce retour sur un déjà long passé :
Le miracle. En politique, le pire des rôles à assumer, c'est celui du traitre. Salaud, tyran, opportuniste, passe encore, mais traitre, c'est insupportable. C'est pourtant l'image qu'a longtemps trainée Sarkozy, après avoir rallié Balladur en 1994, contre son maître en politique, Chirac. Mais l'incroyable, c'est qu'il a su, en quelques années, au sein de son propre parti, retourner la situation. Ceux qui le huaient, qui le sifflaient, qui lui crachaient presque à la gueule, se sont mis à le soutenir et à l'applaudir. Un vrai miracle !
Le mystère. En 2005, devenu ministre de l'Intérieur, Sarkozy tient ses fameux propos sur la "racaille" et le "karcher". Quelques jours après, les banlieues s'enflamment pendant plusieurs semaines. Il n'y certes pas rapport direct de cause à effet, mais Sarkozy, par ses propos inconsidérés, qui n'étaient pas à la hauteur de la fonction, ont mis de l'huile sur le feu, c'est le cas de le dire. L'incroyable, c'est que non seulement sa popularité n'en a pas été affectée, mais elle a au contraire progressé ! Un socialiste aurait été à l'Intérieur en ces temps d'émeutes urbaines, que n'aurait-on pas dit contre lui ! La disqualification aurait été immédiate et méritée. Pour moi, cette popularité d'un irresponsable, d'un pousse-au-crime est un vrai mystère.
La rédemption. Je n'aime pas, je n'ai jamais aimé Sarkozy, vous m'avez compris. Mais je crois, en même temps, que tout homme peut être sauvé, même lui. De tout ce que nous faisons, qu'est-ce qui mérite rédemption ? C'est une grande question ! Pour Sarkozy, il y a un épisode qui force l'admiration, qui m'empêche de dire que cet homme est complètement mauvais : c'est lorsqu'en mai 1993, il est allé chercher des enfants, otages de "Human Bomb", dans la maternelle de Neuilly. Là, ce n'était pas de l'esbroufe, du chiqué. La rencontre avec ce dingue aurait pu très mal tourner. Sarko n'a pas eu peur, a pris des risques. Sont-ils nombreux, dans le personnel politique, ceux qui l'auraient fait ? Je ne crois pas. Ce qui est aussi remarquable, c'est que Sarkozy, à ma connaissance, ne s'en est pas par la suite vanté, n'a pas fait une exploitation électorale de cet acte d'un rare courage. Sarkozy est fini, pour nous garderons de lui ce moment d'héroïsme.
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11 commentaires:
Samedi 15 mai, à 7h20 du matin, sur leur écran de contrôle, les superflics du RAID surprennent "HB" en train de s'assoupir. Dix hommes en noir, cagoulés, bondissent dans la classe. Huit d'entre eux se précipitent sur les fillettes, les protègent avec des matelas, les entraînent vers la sortie. Deux autres foncent sur "HB" en brandissant leurs armes, munies de silencieux. Réveillé en sursaut, il fait un geste vers son détonateur, affirment les officiels. Trois coups de feu claquent. "HB" est projeté en arrière, trois balles en pleine tête. Les policiers ne lui retireront pas sa cagoule avant l'arrivée du corps à l'institut médico-légal. Dans une poche, ils trouvent sa carte d'identité. "HB", mort, retrouve un nom, un visage, l'esquisse d'une histoire : Erick Schmitt, né le 31 juillet 1951 à Burdeau, Algérie... Un chômeur anonyme qui voulait devenir quelqu'un, un homme déçu qui a raté sa vie, un informaticien déchu qui a programmé sa mort. Je ne trouve pas que son "exécution" probable, fut un épisode très glorieux pour la police française, d'ailleurs le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, avait dénoncé une "mort hors-la-loi".
Dernier sondage ce soir (le figaro) Juppé 42%, Sarkozy 28% La dégringolade continue.
A mon avis Juppé c'est la même configuration que l'élection de Hollande en 2012.
Certain électeurs de la primaire de la droite voteront Juppé sans vraiment adhérer à ses idées mais avant tout pour se débarrasser de Sarkozy. Pour l'instant c'est une question de personne, le programme des candidats tout le monde s'en moque. Mais une fois le candidat de la droite désigné, là, tout va changer et beaucoup de citoyens vont s'apercevoir que Juppé est vraiment un homme de droite avec un programme de droite qui va taper dur sur certaines catégories de français et on devine lesquelles.
Les français aiment la gérontocratie vont en mettre un au pouvoir suprême pour cinq années.
Bon courage, avec jupette aux commandes, ils vont déguster.
Un président septuagénaire désigné pour un pays de vieux...doucement le matin pas trop vite le soir ! Mr Juppé remplacera peut être "Moi président" homme normal, par l'"identité heureuse", bonjour le changement !
Avec cette Juppémania ambiante, cela me fait doucement rire ! Juppé un homme politique des années fin 70 qui va nous entrainer vers l'explosion sociale et économique et qui ouvrira la voie à MLP comme présidente en 2022 !
Cela peut surprendre les soixante-huitards ou leurs héritiers, mais les intellectuels ou les économistes qui comptent ne sont plus de gauche ou sarkozystes, mais très souvent des électrons libres qui se rapprochent du FN. Ce qui peut aussi les étonner c'est que la jeunesse est majoritairement pour le FN. Même dans les Grandes Ecoles le FN recrute. Chaque jour on apprend que le FN réalise l'union de tous les Français : "Une étude menée pour Publicis Groupe met en avant une révolte des classes moyennes contre la situation de la France et les dirigeants politiques, ainsi que leur attrait pour la candidature de Marine Le Pen" (source Le Figaro). Liberté de pensée ? Les nantis de gauche comme de droite ne veulent surtout pas que ça change. Qu'importe nous le peuple, nous avons le pouvoir : le réveil des consciences par quelques intellectuels et philosophes ne bouleverse pas réellement le dogme de la pensée unique professé par les gouvernants. Il faut se poser la question suivante : à quel point notre classe dirigeante traditionnelle s'est abaissée à brader notre identité pour des raisons électoralistes au point que Marine semble être devenue le seul espoir...? Comment est-ce possible que Marine est vouée aux gémonies pour avoir simplement cité les propos du Général de Gaulle ? That is the question ! Comment en est-on arrivé là ?
"Je n'aime pas, je n'ai jamais aimé Sarkozy" ?
En politique, nous n'avons ni à aimer ni à haïr ou détester des êtres humains.
Nous nous devons d'examiner leurs propos, leurs programmes, leurs idées, de les jauger, de décider en notre pleine conscience de leur valeur, de leur sincérité, de leur exigence, de leurs effets possibles en vue du bien commun.
L'homme politique, la femme politique n'ont ni à être vénérés ni voués aux gémonies, ce sont leurs programmes qui doivent être approuvés ou désapprouvés.
Peu me chaut l'ex-président, le futur candidat, ce sont ses idées que j'exècre et combats.
Parce que la France n'a nul besoin du retour de cet homme au manettes de notre beau pays.
Au contraire...
1- Schmitt : paix à son âme, mais c'était un criminel en puissance, et la police n'a fait que son travail, dans des conditions difficiles.
2- Le Pen : facho, elle le porte sur elle, son visage, son ton, ses idées, son héritage. Le reste est du blabla.
3- Sarkozy : je ne l'aime pas au sens où je ne l'apprécie pas. Rien à voir avec un quelconque sentiment ou la haine.
Tout votre post repose sur un postulat à savoir que Sarkozy accepterait sa défaite sans rien dire ni faire. Je pense que vous vous trompez complètement : un homme politique comme Sarkozy à 61 ans ne peut accepter cela et fera tout pour rester au tout premier plan de la vie politique. Son ambition personnelle et son caractère l'y poussent, en cas de défaite à la primaire, ce qui n'est pas joué, il gardera une audience politique non négligeable et un pouvoir de nuisance également redoutable. Si tel était le cas il aurait intérêt à jouer la gauche gagnante comme Jacques Chirac l'a fait en 1981 parce qu'il savait qu'en cas de réélection de Giscard son parti et lui-même aurait pu être laminé par Giscard et les siens.
Voir Sarkozy éliminé de la primaire c'est perdre la meilleure carte de la gauche qui aura bien plus de mal à se qualifier pour le second tour. Sarkozy présent au premier tour c'est la certitude de la division de la droite avec une candidature Bayrou, ce qui ne peut que favoriser la gauche.
Il faut croire que, comme nombre de commentateurs et spécialistes de la chose électorale, vous jouez la gauche perdante dès le premier tour en vous reportant sur le moins mauvais candidat de droite institutionnelle, Alain Juppé. Ce ne sera donc au moins la troisième fois que vous voterez pour votre vraie famille politique qu'est la droite. D'ailleurs vous faites déjà campagne pour un homme de droite, votre mentor Emmanuel Macron.
Si l'anonyme du 11 octobre à 22H04 est un observateur avisé il doit savoir que Juppé est bien un homme de droite avec le même programme rétrograde que ses adversaires de la primaire, il ne donne que l'apparence d'une modération politique, dans la forme seulement. S'il est élu président il saura faire la même politique que la gauche, du moins celle du parti qui se dit socialiste. C'est normal parce que Juppé s'inscrit dans strictement le même cadre que la "gauche" celui d'une mondialisation et d'une UE ultralibérales. Ce que tous ne savent pas ou ne veulent pas officiellement savoir c'est que leur modèle est moribond comme l'Ancien régime et comme l'URSS d'avant Gorbatchev.
Un titre à la Antonin Artaud mais un contenu d'article à la mode plus belle la vie.
Cet accapareur de la notion républicaine (en prenant ce nom, les LR de cet aventurier sous-entendent que les autres ne le sont d'évidence pas), ne mérite que le silence par lequel on répond aux gens selon l'adage ancestral.
Le silence est excellent dans les monastères, pas dans la démocratie.
Le troisième personnage de l'Etat, le patron de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, vient de déclarer, à juste titre, que le silence faisait partie de la fonction (présidentielle). C'est très bien vu. Je n'imagine pas Mitterrand se livrant ainsi à des journalistes.
Autres temps, autres mœurs.
C'est bien pour cela que Mitterrand n'est jamais devenu aussi impopulaire qu'Hollande. Il savait se tenir et qu'onne sort de l'ambiguïté qu'à son propre détriment. Il avait une vraie culture politique qui lui a permis de comprendre la nature de la fonction présidentielle. C'est bien pourquoi Hollande entraine lui, son parti et une grande partie de la gauche vers un probable naufrage politique historique. Vous apprécierez...ce naufrage.
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