mercredi 31 décembre 2014

Dernier jour, premier voeu

Dans mon billet de samedi dernier, je vous ai proposé mon regard, forcément subjectif et engagé, sur l'année politique 2014 à Saint-Quentin, vue de gauche, côté socialiste. Mais j'aime à comparer mes impressions avec celles de la presse, qui a une vision plus exhaustive et plus distanciée. J'ai souvent remarqué que le ressenti n'était pas complètement le même, quoique les grandes lignes soient identiques. Aujourd'hui, dans le Courrier picard, j'ai lu avec intérêt la rétrospective faite par Alice Meunier, qui me semble assez juste dans l'ensemble. Elle a suscité en moi quelques réflexions :

Ce n'est pas tant les victoires électorales de la droite qui retiennent mon attention, mais sa "mainmise assumée sur la vie publique". C'est ce qui impressionne et devrait préoccuper la gauche : à quelques rares exceptions près, tout l'espace public local est occupé par la droite. Ce n'est certes pas nouveau, mais le phénomène s'accentue au fil des années. Une gauche soucieuse de reconquête devrait commencer par là : réinvestir l'espace public et médiatique, s'y rendre visible. Cette droite, l'article du Courrier picard souligne à quel point elle s'est renouvelée et rajeunie. La figure emblématique en est sans doute Frédérique Macarez, "de plus en plus présente et de plus en plus à l'aise avec la fonction". Et j'ajouterais : probablement promise à un bel avenir. Une autre "se montre particulièrement à l'aise dans l'exercice", mais d'opposition cette fois : c'est Sylvie Saillard, du FN. L'extrême droite, après un round d'observation, a pris ses marques et commence à donner de la voix. Là aussi, la gauche doit intervenir, répliquer, ne pas se laisser voler la vedette.

Mais tout n'est pas rose à droite, puisque 2014 aura été "l'année de Jérôme Lavrilleux", qui "a joué dans la cour des grands et s'est parfois brûlé les ailes". Oui, mais ce qui m'épate le plus, c'est que le feu à la maison Bygmalion n'a pas touché la droite saint-quentinoise, alors qu'on pouvait penser qu'elle n'en ressortirait pas indemne. Je ne sais pas trop quelle conclusion en tirer : solidarité sans faille de la majorité locale ? Ponts coupés avec Jérôme Lavrilleux ? Timidité de l'opposition à s'emparer du dossier (jamais évoqué en conseil municipal) ?

De l'opposition, Alice Meunier remarque que "c'est la première fois qu'elle se montre aussi divisée". Le contraste est saisissant avec la précédente opposition, tout d'un bloc, mais totalement artificiel (l'union de la gauche avec l'extrême gauche). Ce que je regrette personnellement, c'est la division entre partenaires naturels, socialistes et communistes, qui étaient ensemble dans un passé pas si lointain. Les divergences nationales, c'est un fait ; mais localement, les deux principaux partis de gauche devraient pouvoir réussir à s'entendre. Sinon, c'est à désespérer de toute possible victoire.

Enfin, l'article se termine sur les récentes absences de Michel Garand lors des séances du conseil municipal, laissant mal augurer de la suite. Je n'en connais pas les causes, qui sont peut-être strictement personnelles. Ce que je sais, en revanche, c'est que les socialistes ont besoin d'un chef, et que celui-ci ne peut être que celui qu'ils ont démocratiquement désigné comme leur chef de file. De plus, l'an dernier, en juin, dans un entretien à L'Aisne nouvelle, Michel s'était très fermement engagé à être présent dans la vie publique locale, reprochant à la précédente opposition de ne pas faire sur ce point son travail. Puisque nous sommes à quelques heures de la nouvelle année, mon premier voeu (politique) sera en direction du chef de l'opposition socialiste : qu'il joue pleinement son rôle de rassembleur de la gauche et d'opposant n°1 à Xavier Bertrand, dans la ligne politique qui est la sienne et la mienne, celle d'une opposition déterminée mais constructive, qui prépare l'avenir.

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