mercredi 10 décembre 2014

Oui, non, peut-être



L'Aisne nouvelle a consacré hier une pleine page aux élections départementales à Saint-Quentin. Pour le moment, on ne sait pas grand chose des candidats. Ce qui est un peu inquiétant : on pourrait s'attendre à des candidatures préparées de longue date, déclarées et identifiées depuis un certain temps, déjà présentes, labourant le terrain. C'est que nous ne sommes plus qu'à trois mois du scrutin, c'est-à-dire rien. En même temps, je me pose la question : qu'est-ce qui peut motiver quelqu'un à se présenter à une élection cantonale, qui n'est pas le plus prestigieux des scrutins ? Le désir, l'ambition, le plaisir, le courage, l'audace, le devoir ... ? Peut-être tout ça à la fois.

5 catégories de réponses sont repérables : oui, non, plutôt oui, plutôt non, ni oui ni non.

1- OUI. La palme de la détermination revient au PCF, qui a annoncé tous ses candidats, avec leurs suppléants, sur les trois cantons de Saint-Quentin. Côté PS, c'est Stéphane Andurand qui s'y colle, dans le canton nord. La fois précédente, il s'était présenté dans le centre, battu dès le premier tour par le FN. A droite, Colette Blériot rempile et confie que cinq hommes, au moins, veulent se mettre en couple avec elle (les candidats sont en binôme, homme-femme).

2- NON : Frédérique Macarez est la seule, d'après L'Aisne nouvelle, à écarter clairement une candidature. Cette catégorie très délaissée s'explique par le fait que la politique se nourrit souvent de l'ambiguïté : celui qui n'est pas candidat peut laisser croire qu'il l'est, pour se donner une importance qu'il n'a pas ; celui qui veut être candidat peut laisser penser qu'il ne le sera pas, pour ne pas susciter trop tôt des jalousies, ne pas se créer des adversaires, bénéficier encore quelque temps de la neutralité d'une non candidature.

3- PLUTOT OUI. Freddy Grzeziczak est "en réflexion", car "très intéressé". Si ça ne dépendait que de lui, je suis sûr qu'il nous sortirait un gros OUI. Mais il n'est pas seul. Pascal Cordier, lui aussi, du côté de Vermand, a très envie, mais reste prudent : "c'est pas exclu". L'un et l'autre aimeraient, n'attendent que ça, mais savent aussi qu'en politique plus qu'ailleurs, il ne faut pas prendre ses désirs pour des réalités.

4- PLUTOT NON. C'est la tendance de Michel Garand et Anne Ferreira. Mais comme il ne faut jamais fermer brutalement aucune porte, leur NON n'est pas ferme et définitif (il faut le comprendre comme ça). Pour Michel Garand, c'est ma vraie déception politique : le leader de l'opposition socialiste se devait, dans l'idée que je me fais d'un chef, participer à la bataille des cantonales, comme il l'avait d'ailleurs déjà fait, il y a quelques années, dans le canton sud. Mais on ne peut forcer personne ...

5- NI OUI NI NON : c'est la grande catégorie des possibles et des hésitants, remarquablement formulée par Jean-Marc Weber, le maire de Gauchy : "je ne dis pas oui, je ne dis pas non" (!). Mais c'est surtout au parti socialiste qu'on se bouscule au portillon, puisque L'Aisne nouvelle énumère les possibles candidatures de Carole Berlemont, Jacques Héry, Christiane Vanrullen et même Jean-Pierre Lançon. La liste se termine pas des points de suspension, qui signifie qu'elle n'est pas close ! Je ne sais pas trop comment interpréter cette pléthore inhabituelle pour une élection cantonale pourtant difficile pour la gauche.

En tout cas, la plupart de nos candidats n'ont pas suivi le précepte de l'Evangile : "que ton oui soit oui, que ton non soit non". Mais d'ici quelques jours, il faudra bien, comme dans la cérémonie de mariage, dire oui ou non. Après, ce sera aux électeurs de s'exprimer à leur tour. Mais ceci est une autre histoire.

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