mercredi 19 février 2014

Les bons



Connaissez-vous Wingles ? Je suis sûr que le nom ne vous dit rien, comme moi jusqu'à vendredi dernier. C'est une petite ville de 8 000 habitants, dans le Pas-de-Calais, près de Lens. En voiture, c'est à environ 1h30 de Saint-Quentin. Pourquoi vous en parler ? Parce que les socialistes de cette petite ville ont fait fort : ils ont reçu en meeting deux ministres très populaires et très différents, Manuel Valls et Arnaud Montebourg ! Il se trouve aussi que ce sont mes deux ministres préférés, parce que ce sont des bons, les meilleurs du gouvernement. Pourquoi ? Pour trois raisons :

1- Valls et Montebourg sont connus, médiatiques. Ce n'est hélas pas le cas de tous les membres du gouvernement. Je vous avoue que tout socialiste que je suis et assez bien au fait de la vie politique, il m'arrive de voir à la télé des visages et des noms qui ne me disent rien du tout et dont j'ignore les fonctions !

2- Valls et Montebourg ont des physiques et des caractères marqués, bien trempés et curieusement opposés : ce n'est pas secondaire dans la vie publique, où l'image qu'on donne de soi compte. Valls, c'est le petit, crispé, parfois un peu teigneux (c'est une qualité quand on est ministre de l'Intérieur) ; Montebourg, c'est le grand, lyrique, souvent amusant. Ce ne sont pas seulement des personnalités : ils se sont fabriqués des personnages ! Je les aime comme ils sont, dans leurs différences, l'un et l'autre.

3- Valls et Montebourg, au gouvernement, ont engagé des politiques ministérielles repérables, lisibles, fortes et originales : la politique sécuritaire dans le respect des valeurs républicaines pour le premier, le made in France, le patriotisme économique et industriel pour l'autre.

Des bons ne le sont jamais par hasard, mais le deviennent. Pour Valls et Montebourg, de quelle façon ? En faisant leurs dents, leurs griffes et leurs armes dans les batailles internes du PS ! C'est là où ils ont appris les vertus qui les ont rendus bons : la combativité, le détachement, la singularité, la pédagogie. Valls a occupé le créneau social-libéral (pour parler comme nos adversaires), Montebourg a fondé le NPS, surfant sur le besoin de rénovation. En politique, quoi qu'on dise, les meilleurs sont les hommes de parti.

L'habileté de Valls, c'est d'avoir fait 5% aux primaires présidentielles et de se retrouver aujourd'hui en tête des sondages, le ministre le plus populaire du gouvernement (ceux qui se moquent de mes cinq voix dans les "primaires" locales feraient bien d'y réfléchir à deux fois ...). L'habileté de Montebourg, c'est d'incarner une aile gauche, anti-mondialisation, anti-libérale, protectionniste, sans tomber dans le fractionnisme des amis de Marie-Noëlle Lienemann (critique publique, générale et répétée, de la politique gouvernementale).

C'est ainsi que je conçois la politique : la complémentarité des équipes et des sensibilités, et non les rapports de force, l'exclusion et la division. Entre Valls et Montebourg, mon coeur ne balance pas : politiquement, c'est Valls qui a ma préférence. Mais il faut les deux, ensemble, sur un pied d'égalité, pour pouvoir gagner. Bravo donc à nos camarades de Wingles !

Pour la route, je vous offre deux formules que les ministres ont employées lors de ce meeting, que je dédie à tous les socialistes, de France et de Saint-Quentin : "Ne regardez pas les sondages, ne tenez pas compte de l'ambiance nationale, soyez fiers de vos actions et de vos projets" (Manuel Valls) ; "Soit on s'enfonce dans un sentiment d'impuissance, morbide et suicidaire, soit nous repartons au combat" (Arnaud Montebourg).

Puisque Wingles n'est pas si loin de Saint-Quentin, puisque notre ville, par la présence de Xavier Bertrand, a un destin national, pourquoi nos deux bons n'y viendraient-ils pas ? Imaginez la photo de famille : Michel Garand, au lieu d'être encadré par Nora Ahmed-Ali, EELV, et Laurent Elie, MRC (pour lesquels j'ai beaucoup de respect), serait épaulé, à sa droite et à sa gauche, par Manuel Valls et Arnaud Montebourg ! Wingles, 8 000 habitants, l'a bien fait ! Faisons venir les bons, pour qu'à notre tour nous soyons des bons.

1 commentaire:

Aurélien a dit…

et il y a même des saint-quentinois qui vont jusqu'à Wingles pour y travailler ! (véridique) ;)