samedi 8 février 2014

Fier d'être socialiste



Le Courrier picard, dans sa page "Municipales 2014", remarque que le poing et la rose, emblème des socialistes, sont absents du programme de Michel Garand. Seule la mention "PS" figure (quand même !) en bas de la quatrième page, parmi d'autres sigles politiques à l'origine de la liste. Ce refus de l'ostentation est-il une forme de dissimilation, de tromperie sur la marchandise, ou de complexe, d'embarras à manifester clairement son soutien à un gouvernement actuellement pas très populaire ? Non, pour plusieurs raisons :

1- Une élection municipale est un scrutin local, avec un programme local. Il est bon et obligatoire de savoir qui présente et constitue la liste, mais une grande partie des électeurs se détermineront sur les propositions et la personnalité des candidats, pas sur leur couleur politique. On ne juge pas la confiture à l'étiquette sur le pot, mais à son contenu.

2- Le parti socialiste n'est pas le seul à ne pas se mettre en avant ; tous les partis agissent ainsi, et ils ont raison. Xavier Bertrand ne proclame pas haut et fort qu'il est UMP, alors qu'il en a été le premier responsable national. Dans une élection législative, c'est bien sûr différent, le choix des électeurs détermine la politique nationale, chaque parti hisse ses couleurs.

3- Les citoyens savent très vite, en lisant un programme, en parcourant une liste, à qui ils ont affaire. Mettre son drapeau dans sa poche ne servirait à rien : il y a toujours un bout qui dépasse. Aucun ambiguïté, aucune confusion ne sont donc possibles.

4- L'impopularité du gouvernement doit être assumée et affrontée, sans se cacher. On ne gouverne pas pour être populaire, mais pour être utile. Ce qui compte, ce sont les convictions et les projets pour lesquels on a été élu. La popularité est un sentiment très capricieux, avec des hauts et des bas. Elle ne doit susciter aucun état d'âme, ni d'enthousiasme, ni de déprime.

Michel Garand a raison d'indiquer sobrement son appartenance politique, et de se battre sur une ligne purement locale. En tant que postulant au titre de maire, c'est ce qu'il doit faire. C'est aussi une condition de la victoire, en ne politisant pas à outrance le scrutin, en visant un électorat beaucoup plus large que celui de la gauche.

Ceci dit, la politique du gouvernement doit être soutenue et défendue. Mais c'est le rôle du parti, pas du candidat. Ce soutien et cette défense doivent être permanents, pas seulement en période électorale. Car aucune victoire n'est non plus possible localement sans un parti socialiste fort et dynamique. Si le candidat est la tête, le parti est le socle : il faut les deux pour gagner. Des socialistes qui ne seraient pas fiers de leur politique, de leur gouvernement, bref qui ne seraient pas fiers d'eux-mêmes ne parviendraient jamais à convaincre les autres, qui sont souvent indifférents, sceptiques ou hostiles.

Une réunion a été organisée cette semaine sur les rythmes scolaires, l'an dernier déjà. C'est bien, mais il faut aller plus loin, entrer dans le disque dur de la politique gouvernementale, le "pacte de responsabilité". Expliquer, démontrer, faire oeuvre de pédagogie. S'adresser aux entreprises locales, se tourner vers les demandeurs d'emploi : faire le lien entre ce qui se fait nationalement et les retombées sur Saint-Quentin. Il y a tant de méconnaissance à dissiper, de malentendus à lever ! Michel Garand gagnera grâce à Michel Garand, mais aussi grâce à un parti socialiste sûr de lui-même, actif et offensif.

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