lundi 19 août 2013

Grognon, Simplet et Dingo



Il y a deux personnages qui m'amusent beaucoup dans l'univers de Walt Disney : ce sont les nains de Blanche-Neige, Grognon et Simplet. Ils se sont fondus magiquement ce week-end en un seul seul, bien réel celui-là : Mélenchon (dont le nom d'ailleurs sonne comme un personnage de Disney). Avez-vous lu hier le JDD ? Ce n'est plus de la grogne, c'est de la haine ; ce n'est plus du simplisme, c'est de la diffamation. Je me demande vraiment jusqu'où va aller Jean-Luc Mélenchon.

Cet entretien fera date dans la violence de Mélenchon contre le PS et le gouvernement. Je n'exagère pas, je vous en donne un florilège : Hollande est "enfermé dans sa bulle", "il n'a de vision sur rien", "il pratique une politique de droite", il a rompu avec la "gauche traditionnelle" mais aussi la "nouvelle gauche" (sic), il répand "la démoralisation et la démobilisation", il a "divisé tout le monde", "le gouvernement conduit dans le mur", "le parti de Hollande peut s'effondrer" (aux élections européennes). Ca, c'est pour les grandes largeurs. Entrons maintenant dans quelques détails :

Le rebond économique enregistré par l'INSEE ? "Un spasme, comme dans une agonie". La réforme des retraites ? Elle va "faire reculer une conquête sociale", "c'est un drame". La politique de Manuel Valls ? "Une manière cynique d'utiliser une situation malsaine pour installer son personnage : un dur et violent qui chasse sur les terres de Mme Le Pen, pour défendre la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy". Même la réception à Matignon des enfants en vacances grâce aux associations d'éducation populaire n'entraîne pas son adhésion : c'est "la réception annuelle des pauvres au palais", "glauque" (re-sic).

Si nous ne savions pas que Jean-Luc Mélenchon était un homme de raison, et même intelligent, nous pourrions croire qu'il est devenu fou (mais l'intelligence protège-t-elle de la folie ?). Que propose-t-il, après ce déluge d'insanités ? Que Montebourg, Bartelone et l'aile gauche du PS se retournent contre Hollande et Ayrault ! Ce n'est plus Grognon et Simplet, c'est Dingo ! L'effet inattendu et salvateur de cette interview scélérate, c'est qu'elle a rapproché les deux ministres sus visés dans leur soutien sans faille au gouvernement. C'est très bien. J'espère que l'aile gauche réagira de même, dans le sens de la solidarité.

En attendant, ces nouveaux propos de Mélenchon, un degré supérieur dans l'escalade anti-PS, rendent problématique et même inconcevable toute alliance avec le Parti de gauche pour les élections municipales. Reste à savoir maintenant comment va réagir le PCF, qui n'est pas réductible aux mélenchonistes. A Saint-Quentin, le Front de gauche se limite au parti communiste. Mais sa section dissidente, qui va présenter sa propre liste, ne pousse pas à l'union. Pourtant, c'est la formule indispensable pour que la gauche l'emporte. Dans d'autres villes, où le PS est puissant ou à la tête de la Municipalité, le problème est moins flagrant. En tout cas, la ligne politique devra être à 100% réformiste, pour bien marquer l'écart avec les mélenchonistes, les communistes dissidents et tous les adversaires locaux de la social-démocratie.

2 commentaires:

Martine a dit…

Alors là ! si j'avais joué j'aurai perdu car je ne t'imaginai pas à Disneyland Paris (j'y étais samedi où j'ai vu Stéphane qui y travaille tous les week-end)

Emmanuel Mousset a dit…

Ma première visite à Disneyland, c'était en 1991, en Californie, où j'avais croisé dans la foule Michel Piccoli !