jeudi 15 août 2013

Nouvelles du front social



Le Premier ministre a dignement pris le relais du chef de l'Etat : pas de vacances pour la politique ! Pendant l'été, un tas de gens travaillent : c'est à eux qu'il faut penser, pas à ceux qui sont en congés sur les plages. Le front social tient sur deux positions, que s'est donné le gouvernement : l'emploi des jeunes, la réforme des retraites. La gauche au pouvoir sera jugée sur ces deux sujets ultra-sensibles, pour lesquels les socialistes ont déjà bien avancé.

Le problème de la gauche réformiste, ce n'est pas la droite, dont les valeurs, les références et les pratiques sont connues : pas de surprise, le clivage est clair et net. La vraie difficulté de la gauche réformiste, c'est la gauche radicale, qui campe sur les mêmes valeurs, les mêmes références ... mais pas les mêmes pratiques : c'est là où il y a confusion dans l'électorat, y compris parfois jusque chez les militants réformistes. Sur les retraites, la position de la gauche radicale est simple : ne pas toucher aux cotisations, aux pensions, à l'âge de départ, ne toucher à rien du système en cours, mais ponctionner les patrons et les riches pour renflouer les caisses. C'est un point de vue plaisant, confortable et radical : ce n'est pas le mien ni celui du parti socialiste.

Jean-Marc Ayrault a fait une proposition concrète, qui n'est qu'un élément de réforme parmi d'autres, mais fondamental : des points accordés aux métiers les plus pénibles, afin de partir plus tôt en retraite, se reconvertir en cours de carrière ou accéder à du temps partiel en fin de parcours. C'est tout de même plus intelligent et novateur qu'en rester à jouer sur la modulation des trois paramètres, montant des retraites, niveau des cotisations et durée d'activité. En bon réformiste, le Premier ministre a fixé le coût de la mesure : 2,1 milliards d'euros par an. Ce n'est pas une paille ! Je le fais remarquer à la gauche radicale, qui croit qu'on trouve de l'argent sous les sabots d'un cheval.

Autre nouvelle sur le front social, deuxième objectif de la gauche de gouvernement (que la gauche de contestation va sûrement ... contester) : l'allocation pour les jeunes isolés et sans ressources, qui ont moins de 25 ans, qui sont de fait dramatiquement exclus de la société et qui bénéficieront d'un équivalent RSA, ainsi qu'un accompagnement à l'insertion professionnelle. 100 000 jeunes seront chaque année concernés. L'Aisne adoptera ce dispositif en 2014. Faites le calcul : là non plus, ce n'est pas une paille ! Voilà ce que j'appelle une politique authentiquement de gauche (mais pas révolutionnaire, j'en conviens : aucun bourgeois ne restera ... sur la paille) : une aide financière importante en faveur des plus défavorisés, sans rien céder à la politique de rigueur budgétaire.

Nouvelles du front social, mais aussi du front économique : la croissance, clé pour la reprise et la création d'emplois, est légèrement repartie au deuxième trimestre, avec une progression du PIB de 0,5% (0,3% dans la zone euro), selon l'INSEE. La droite va relativiser et la gauche radicale va faire la gueule. Mais ce qui importe, c'est que le gouvernement trace son sillon et ne se préoccupe que d'un seul jugement, celui des Français.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

"ponctionner les patrons et les riches pour renflouer les caisses"
Vous resumez et caricaturez les idées des socialistes non socio democrates de façon ridicule.
Quand on est de gauche on ne vise jamais des citoyens en particuliers mais des pratiques economiques, ce qui est tout à fait different.
les socialistes quelques soient les courants auxquels ils appartiennent ne parlent plus de lutte des classes que nous laissons aux partis d'extreme gauche.
ce que nous demandons c'est de ponctionner l'argent en imposant beaucoup plus les pratiques de speculations, c est à dire tout ce qui permet de s'enrichir sans creer de l'emploi. on ne vise pas des citoyens riches , on vise des fonds de pensions, des actionnaires et des multinationales qui profitent d'un manque d'harmonisation fiscales et juridiques en Europe pour s'nrichir aux detriment de l'interet des nations, des regions et au final des familles.
L'argent circule et il y en a beaucoup , le probleme n'est pas qu il serve à acheter des villas de luxe qui font travailler des entreprises, le probleme c est qu il ne circule trop souvent que sous forme de jeux d'ecriture sans jamais être injecté dans l'economie réelle, productive et creatrice d'emploi.
La sociale democratie n'est pas le parti socialiste, c est un ncourant parmi d'autre qui est actuellement représenté par le gouvernement. Cessez de faire croire que le ps c'est la pensée unique.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Résumer n'est pas caricaturer.

2- Le PS est complètement social-démocrate, sauf à la marge.

3- Le PS n'est pas, hélas, la pensée unique, mais c'est la pensée vraie.

Anonyme a dit…

C'est quoi la pensée vraie ???

Emmanuel Mousset a dit…

La pensée conforme à la réalité d'aujourd'hui.