dimanche 4 août 2013

Caméras sans débat



C'est une histoire de cornecul que j'ai lue avant-hier dans le Courrier picard : une affichette humoristique, apposée dans les WC de la plage de centre ville, devient une véritable affaire d'Etat. Pour encourager à la propreté du lieu, il est indiqué que sur le trône, on est filmé. Un gag de Monsieur Micro, devenu pour l'occasion Monsieur Caméra ? Possible, mais le comique tourne au politique (il est vrai qu'il n'y a parfois pas très loin de l'un à l'autre) : Chantal Pipart, ancienne socialiste, ancienne candidate aux élections municipales et ancienne Saint-Quentinoise, aujourd'hui à l'autre bout de la France, resurgit tout spécialement pour dénoncer ... le parti socialiste et ce qui est, selon elle, une récupération politique.

J'avoue ne pas comprendre grand-chose à ce mic-mac. Mais à partir du moment où le PS est impliqué et attaqué et où l'affaire, aussi dérisoire soit-elle, fait l'objet d'un article de presse, le sujet devient public et politique. Je ne reviendrais évidemment pas sur la dimension grotesque, mais sur la conséquence politique : le retour de la vidéoprotection dans le débat local, pour m'en plaindre et rappeler que l'affaire a été tranchée. En se donnant, en juin, une tête de liste pour les élections municipales, le parti socialiste a fait mieux que ça : il a adopté une nouvelle ligne politique, qui intègre la vidéoprotection à son projet, comme je le demandais depuis plusieurs années (je ne reviens pas sur les arguments, ils sont connus).

On peut certes discuter, comme je l'ai souvent fait, du périmètre de la vidéoprotection, mais pas de son principe, qu'une gauche victorieuse ne remettra pas en question : les caméras ne seront pas démontées ni rangées au grenier ! Ce point est acquis. Plus généralement, la ville de Saint-Quentin ne pose pas de problèmes majeurs ou dramatiques d'insécurité et de délinquance, comme il peut en exister dans certaines villes ou certains quartiers. C'est pourquoi ce ne sera pas, du moins pour la gauche, un thème de campagne. La vidéoprotection est un acquis irréversible et indiscutable.

L'actuelle opposition a refusé frontalement ce système de vidéoprotection, votant à chaque fois contre les crédits qui lui étaient affectés, à travers les interventions talentueuses et charpentées d'Olivier Tournay, conseiller municipal communiste. C'était son droit et son choix, qui n'est plus celui des socialistes aujourd'hui. Il revient à Olivier, et à lui seul, en tant que tête de liste municipale, probablement ouverte à l'extrême gauche, d'assumer et de défendre la ligne radicale dont il est l'héritier.

Mais les socialistes ne sont pas concernés : notre ligne est désormais, depuis le scrutin de juin, réformiste. Sur la vidéoprotection comme sur bien d'autres sujets, il n'y aura donc pas continuité. Sinon, la droite aura beau jeu de signaler nos contradictions. La section socialiste, redevenue en phase avec la politique social-démocrate nationale, doit maintenant se doter d'un projet local, qui ne pourra pas être dans le prolongement des prises de position antérieures. Partant d'une histoire de cornecul, je me suis élevé à un principe de clarté et de cohérence, dont l'occasion m'était donnée de souligner l'importance. Il y a toujours nécessité.

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