samedi 2 juillet 2011

Votez Romain Tricoteaux !

Quand on fait de la politique, se référer à des idées ne suffit pas ; il faut se raccrocher à des noms, des personnages. A Saint-Quentin, un communiste évoquera facilement Le Meur ; un gaulliste citera Braconnier (je ne parle pas des élus en exercice, Pierre André et Xavier Bertrand). Ainsi, l'histoire est convoquée, le présent s'enracine dans le passé. Mais un socialiste ? Le rappel est plus lointain et moins spontané dans la population : Henri Arnould pour les années 50 et 60, Romain Tricoteaux pour l'entre-deux guerres.

C'est ce dernier, Romain Tricoteaux, dont la repose du monument a été ce matin inaugurée, dans le square du même nom, en présence du maire actuel, des porte-drapeaux, de la droite et de la gauche mélangées. Son buste rénové est saisissant de vérité : on dirait presque que son regard toise la petite foule à ses pieds, que ses belles moustaches vont frémir. Que peut-il bien penser de l'hommage qui lui est rendu ?

Tricoteaux, c'était un socialiste modéré, un réformiste comme on disait déjà à l'époque. Il ne venait pas d'un milieu strictement ouvrier puisque son père et lui-même étaient coiffeurs ! En 1920, au congrès de Tours, il ne suivra pas les communistes et l'extrême gauche dans leur scission. Tricoteaux a d'abord une culture d'élu, pas d'opposant, de révolutionnaire : conseiller municipal, conseiller général, maire et enfin député.

C'était, de 1919 à 1933, la belle époque du socialisme à Saint-Quentin. A la tête de la ville, Romain Tricoteaux va conduire sa "reconstruction", après les terribles destructions de la première guerre mondiale, et lui donner le profil qu'on lui connaît encore aujourd'hui. C'est un réformateur et un gestionnaire.

Prenons-nous à rêver : les socialistes saint-quentinois n'ont-ils pas besoin, en ce début de XXIème siècle, d'un nouveau Romain Tricoteau, réformateur et gestionnaire ? La "reconstruction", nous en avons de nouveau besoin, mais d'un autre genre : ce n'est plus la guerre qui détruit la ville, c'est la crise économique, avec son lot de chômeurs et de misère.

En politique, n'y a-t-il pas toujours, quelque part, quelque chose à "reconstruire" ? A l'époque contemporaine, c'est le tissu social, c'est l'emploi qu'il nous faut "reconstruire", ou plutôt "reconstituer", comme il est gravé dans la pierre du monument. La "reconstruction", quel beau programme municipal pour des socialistes en 2 014 ! C'est décidé : je voterai Romain Tricoteaux !

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