mardi 5 juillet 2011

Une voiture, un slogan, un livre.

Nicolas Sarkozy célèbre aujourd'hui le centième anniversaire de la naissance de Georges Pompidou. Pompidou ! Ce nom évoque pour moi les débuts de ma conscience politique, à l'âge de 13 ou 14 ans, une passion qui dure encore, envers et contre tout, et avec laquelle je suis sans doute loin d'avoir fini. Tout a donc commencé par lui, Pompidou. Ce personnage réveille en moi trois souvenirs : une voiture, un slogan, un livre.

La voiture, c'était celle, élégante, brillante, impressionnante des présidents de l'époque, le symbole du pouvoir quand elle était escortée par des motards : la DS. Mais au-delà de la représentation politique, le véhicule officiel de Pompidou était une marque sociale, celle de la bourgeoisie. Dans ma petite ville natale, les médecins, les notaires, les patrons roulaient en DS.

Pompidou, c'était ensuite un slogan, entendu à la radio et lu dans les journaux, une rime très simple, efficace, évocatrice, le reflet d'une société, populaire cette fois : Pompidou des sous ! Les revendications salariales n'hésitaient pas à s'afficher et se proclamer, Bergeron cherchait du "grain à moudre" et pratiquait le "syndicalisme de la feuille de paye". Le fond de l'air n'était pas seulement révolutionnaire !

Enfin, Pompidou, c'était un livre, son anthologie de la poésie française, l'oeuvre d'un président lettré, qui pouvait terminer une conférence de presse en citant à l'improviste un vers d'Eluard, quelque chose d'inimaginable aujourd'hui. La droite d'alors était très conservatrice, la gauche beaucoup plus révolutionnaire et la classe politique authentiquement cultivée. Autres temps autres moeurs ...

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