jeudi 19 mai 2016

Gros salaires



40 personnalités de gauche proposent de limiter les salaires des patrons du CAC 40 à 100 Smic, ce qui reviendrait à une réduction de 58%. C'était dans Libé d'hier, et une pétition est en ligne. Je la signe ? Non. Pourtant, ça ne mange pas de pain, quand on est de gauche ? Justement : je me méfie de ce qui ne mange pas de pain, des fausses évidences. Et puis, je n'aime pas non plus ce qui ne sert à rien : le destin d'une pétition, c'est généralement le fond d'un tiroir et l'oubli à courte échéance. Une pétition, c'est souvent une pétition de principes, qui ne va pas au-delà. Pas très politique tout ça, pas très efficace.

Sur le fond, l'incontestable bonne intention est très discutable. Lutter contre les inégalités, je suis pour. Réduire les écarts de salaires injustifiés, d'accord. Mais pourquoi limiter la mesure aux seuls patrons du CAC 40, qui ne sont pas des masses. Bien d'autres riches gagnent autant, sinon plus, avec encore moins de justifications. Je vois là une incohérence. D'ailleurs, la proposition de loi risque d'être juridiquement irrecevable, à défaut d'universalité.

Bien sûr, la démarche est beaucoup plus morale que politique, et je ne suis même pas certain que ces initiateurs pensent à la voir déboucher constitutionnellement. Mais l'incohérence demeure, y compris au plan éthique. Car franchement, être payé 100 Smic, rien ne le justifie moralement, quelle que soit la fonction. Il est très bien de faire la morale, à condition de ne pas s'arrêter à la moitié du chemin. Quand on s'indigne que trop c'est trop, il faut s'indigner qu'une rémunération à 100 Smic, c'est encore trop. La morale est un absolu : elle ne souffre pas les demi-mesures.

Je ne me reconnais pas vraiment dans la gauche morale. D'abord parce que la politique et la morale n'ont jamais fait bon ménage, sinon dans l'hypocrisie. Ensuite parce que toute attitude morale, qui consiste à dire le bien sans forcément le faire soi-même, me gêne. La morale, c'est souvent bon pour les autres ... Ma gauche n'est pas essentiellement morale, mais politique, économique et sociale. Au lieu de fixer un plafond pour les hauts revenus de quelques patrons, je préférerais qu'on réfléchisse à un plancher pour une allocation minimum universelle versée à tous.

Je suppose que cet appel des 40 a été motivé par l'augmentation du patron de Renault, contre l'avis de sa propre assemblée générale, il y a quinze jours. Pierre Gattaz et Emmanuel Macron s'en étaient émus, le ministre de l'Economie menaçant même de légiférer sur ce sujet. Qu'il soit suivi et soutenu par 40 personnalités ne peut que me faire plaisir. Mais est-ce que la politique consiste à se faire plaisir ? Pour certains, oui ; pour moi, non. Et puis, je ne suis pas sûr que Macron soit en phase avec le contenu de la pétition. Quoi qu'il en soit, l'affaire Carlos Ghosn est trop particulière pour en tirer une leçon générale.

Une pétition est moins intéressante pour son texte que pour ses signataires. L'objectif est d'ailleurs là : non pas faire progresser une cause, mais ramener des noms. Les leaders de la CGT, CFDT et UNSA sont présents. Un humoriste, un pneumologue, un artiste et un centriste ont trouvé leur place. Quelques intellectuels de renom se sont ralliés. Parmi les politiques, on trouve le président de l'Assemblée nationale, le premier secrétaire du PS et des écologistes notables. Mais pas les communistes, ni Mélenchon, ni l'extrême gauche, qui pourtant devraient être les premiers intéressés. Comme quoi la gauche morale, malgré sa bonne volonté, a encore des efforts à faire pour convaincre qu'elle est révolutionnaire ...

18 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Retenons bien ce chiffre, les 62 personnes les plus riches du monde possèdent autant que 50% de la population mondiale la plus pauvre, soit 62 personnes possédant autant que 4 milliards de personnes environ ; et les 1% des personnes les plus riches possèdent désormais plus que les 99 % restants. Plus qu'hier et moins que demain... Les plus riches de la planète le sont de plus en plus. Cela ne peut plus durer, grands patrons, footballeurs, joueurs de tennis, traders, créateurs de start-up, créateurs de Facebook, Google, Uber, Apple, Amazon, que sais-je encore... Oui il faut une limite : qu'elle soit selon moi de 1 à 40 avec le salaire médian au maximum, ou même de 1 à 500, ce serait même un moindre mal que le mal actuel. Il faut une limite car on sait bien qu'"avoir c'est être" et qu'"être c'est avoir" et que dans ce couple, l'"avoir" phagocyte totalement l'"être" : les riches pensent à tort, "être" énormément certainement parce qu'ils ont beaucoup. Pour leur retirer de la tête cette idée qui fait d'eux des "salauds", selon la terminologie de Sartre, il faut les limiter par la loi. Quant au capital, il doit être redistribué, et la société mondiale, oui je parle bien de gouvernement mondial qui est souhaitable, doit être étatique et dans la maîtrise de l'accumulation du capital. C'est l'Etat mondial, qui doit posséder la plus grande partie du capital et maîtriser l'économie, les plus grandes entreprises doivent être renationalisées comme ce fut le cas au début de l'ère Mitterrand. L'initiative privée ne doit pas être découragée mais limitée dans les gains, dans une limite, disons de 1 à 500 ou même 1000 pour un capital privé, mais pas plus, avec le capital médian, c'est déjà pas mal non ? Qu'est-ce que ça veut dire pour un seul individu très jeune comme Mark Zuckerberg, mon exemple favori, de posséder à trente ans une fortune colossale de 40 milliards d'euros ? Est-ce vraiment nécessaire et souhaitable pour le bien-être du plus grand nombre et pour lutter contre la misère dans le monde ? Je ne le pense pas et crois même le contraire. Mark Zuckerberg a-t-il plus de valeur que 100 000 Occidentaux ou que 100 millions de gens venus des pays les plus pauvres ? Le capital de Facebook devrait appartenir à l'Etat américain, même si Zuckerberg pourrait évidemment continuer à en être le leader, mais ce dernier devrait être "bridé" dans son capital personnel, voire même décapitalisé personnellement et rémunéré par l'Etat, dans un écart de 1 à 500 avec le salaire médian, admettons, environ 1 million d'euros dans sa poche par mois, et la maîtrise de son entreprise : liberté totale pour Zuckerberg, non, mais liberté quand même. En cela je ne suis même pas communiste, mais me situe dans une tradition française et étatiste, pour le bienfait du plus grand nombre, et pas une caste d'élus privilégiés qu'on appelle aujourd'hui et à juste titre oligarchie. Je suis donc un véritable démocrate et non un oligarque, comme le sont devenus les Américains et même les Chinois, et tous les pays occidentaux, soi-disant comme seule garantie de faire tourner l'économie, alors qu'il ne s'agit aujourd'hui que d'exploiter les peuples de façon criminelle. Et de les faire vivre avec des salaires de misère dans la terreur du chômage ou du déclassement, pour les nations occidentales, et de les maintenir à peine en vie, pour les pays pauvres. J'ai une vision humaniste et kantienne, qui fait de l'homme et de son bien-être le centre de toute morale : là où l'économie libérale actuelle fait de la perversion, le sujet de tout rapport humain. Un Etat mondial accepté par toutes les nations enfin réunies, et non corrompu, serait la seule condition de garantir la paix et la prospérité dans le monde, car comme le dit Hobbes, un Anglo-Saxon, l'"homme est un loup pour l'homme" sans Etat fort.

Maxime a dit…

Non, vous n'avez pas une vision humaniste, vous avez une vision marxiste des choses. Quant au gouvernement mondial, heureusement que le sais impossible parce que si c'était pour gouverner selon vos idées, ce serait l'URSS à l'échelle mondiale! En terme d'utopie, désolé mais on fait mieux.

Quant aux salaires, dès lors qu'ils sont mérités je vois pas ou est le problème. Pour reprendre l'exemple de Zuckerberg: il à bien monté sa boîte ce type, il s' est battu pour avoir ses millions de dollars. À ce compte là autant supprimer les brevets; les inventeurs doivent pouvoir profiter financièrement de leur idée sinon plus personne n'innovera. Mais évidemment vous ne voyez pas le problème, vu que vous êtes contre le progrès...

Erwan Blesbois a dit…

Je suis le dernier des socialistes, Maxime, avec Montebourg peut-être. Macron et l'infortuné Mousset, n'ont plus rien à voir avec ce courant de pensée. Le socialisme est étatiste à l'origine, ce que lui ont toujours reproché les libéraux, lui reprochant de reproduire la société étatique que constituait l'ancien régime monarchique. J'assume cet héritage et aussi l'analogie avec un gaullisme social, j'assume une tradition politique française en rupture avec le régime économique mondialisé et libéral, qui nous vient des Etats-Unis. Le socialisme français d'aujourd'hui est absurde et ne veut plus rien dire. L'Etat ne doit pas se laisser réduire aux fonctions régaliennes, il doit être un acteur économique de très gros poids, il doit nationaliser et être le régulateur de tous les excès.
Pour ce qui est de l'archaïsme, la seule idéologie qui n'a pas changée depuis son origine, c'est le capitalisme et son principe de "destruction créatrice", c'est beaucoup plus vieux que le marxisme. Voyez le résultat de la course effrénée au profit Maxime, pensez-vous vraiment que la planète va supporter encore longtemps ce fléau que l'humanité rapace et libérale constitue ? Il n'y a pas que les libéraux d'un côté, et les marxistes de l'autre : entre les deux il y a un tas de nuances.
Je navigue certes contrairement à E.M, en pleine utopie, en plein décalage avec la réalité, j'en conviens. Mais les Américains un jour ou l'autre seront obligés de remettre en cause leur système, et alors peut-être reviendront-ils à un système rooseveltien, donc plus interventionniste économiquement. De toute façon ils n'auront pas le choix, on ne peut pas scier indéfiniment la branche sur laquelle on fait son nid, que constitue notre planète.

B a dit…

"sinon plus personne n'innovera" ?
Elle est là votre faille de raisonnement, M Maxime Lépine.
Selon vous donc sans "carotte", pas de travail méningé ?
Comment expliquerez-vous alors le travail de recherche extraordinaire à leur niveau de tous les enfants du primaire lorsqu'il leur est permis de faire fonctionner les cervelles ?
Le régime du bâton peut-être ?
Billevesées, vous avez tout faux.
La plupart des mathématiciens ont commencé leurs recherches mathématiques dès leur scolarité sans espérer quoi que ce soit en retombées financières...
L'immense majorité des bénévoles, de même, oeuvrent sans espérer quelque retour que ce soit.
Ils ne sont pas pour autant vos idiots de service.
Veuillez considérer qu'aux tout débuts de l'humanité, rien n'appartenait à personne et qu'à un moment donné certains du genre humain se sont accaparé la terre, les biens (déjà la privatisation) qui jusqu'alors étaient communs.

Anonyme a dit…

Comme d'habitude, de mauvaises, médiocres raisons pour s'opposer à un bon sens élémentaire digne d'un homme de gauche, un vrai! Pas un timoré comme Emmanuel Mousset.

Un simple principe de bon sens permet de justifier une telle mesure : est-bien nécessaire de gagner autant d'argent comme tous les patrons du CAC 40 pour vivre très confortablement ? N'est-ce pas indécent alors que la classe dirigeante demande à tous les salariés des efforts sans cesse renouvelés de travailler toujours plus, pour moins de salaires, moins de protections sociales et moins de retraites?

Si Monsieur Mousset avait un peu de mémoire il se rappellerait les propos de Laurent Fabius selon lequel ce qui différencie la gauche de la droite c'est la morale. Et il est vrai que, depuis, la gauche, a défaut de mettre en oeuvre des politiques de justice sociale qui aurait pour effet notamment, de faire disparaitre le FN, est plus douée pur faire la morale qu'autre chose, un antifascisme d'opérette "les années 30 sont de retour" ce qui est le signe de l'indigence d'analyse politique et intellectuelle. Sous cet aspect le PS est en état de mort clinique mais il ne la sait. Tous les partis sont mortels, il n' ya pas de raison que le PS y échappe comme le Parti Radical tout puissant sous la IIIè République, la SFIO sous la IVè et le PC jusqu'au milieu de la Vè.
Tout ceci est une étape supplémentaire de la droitisation du tenancier de ce blog tout en tenant, encore mais pour combien de temps, longtemps pour faire illusion, une rhétorique de "gauche".

Anonyme a dit…

Si vous ne vous reconnaissez pas dans la gauche morale il faudra que vous soyez cohérent en cessant de faire de la morale pour soi-disant lutter contre le FN parce qu'en plus depuis 30 ans on a pu constater la totale inefficacité d'un tel moralisme. Il serait temps que vous passiez à des analyses plus sérieuses donc plus pertinentes parce que plus fondées sur une connaissance exacte de la nature du FN.

Emmanuel Mousset a dit…

Ma lutte contre le FN n'est pas morale, mais idéologique. Je ne cesse pas de rappeler la nature idéologique du FN, qu'on dissimule sous un vague populisme, alors que sa réalité est autrement plus dangereuse. Quant à la montée de ce parti, n'allez pas me l'imputer : adressez-vous à ses électeurs.

Maxime a dit…

Le régime de la carotte ne s'applique peut-être pas aux domaines théoriques (je suis le premier à reconnaître qu'on peut s' intéresser à la Science pour sa beauté uniquement ou tout simplement pour la vérité qu'elle recèle), mais dans le cadre de l'ingénierie, il faut des brevets et des retombées financières pour motiver les équipes de recherche. Vous me sortez des réalités qui datent de l'Antiquité, on a dépassé ce stade depuis un certain temps. Par ailleurs, comparer une classe d'école primaire à la société c'est un peu abuser.

D'accord avec Erwan pour dire que la Terre ne supportera pas un tel régime longtemps. Et c'est pourquoi il faut compter sur la Science pour trouver des technologies propres et respectueuses de l'environnement. Qui sait, on pourra peut-être même nettoyer le ciel de sa pollution...

Anonyme a dit…

Ne vous en déplaise une grande partie de sélecteurs du FN, notamment ceux de votre grande région et du Grand-est, sont des électeurs abandonnés par la gauche de gouvernement au non de l'Europe et de la mondialisation néolibérales dont vous êtes le défenseur. Contrairement à ce que pense toutes les gauches le travailleur a une patrie et c'est son seul bien comme le reconnaissait Jaurès. C'est pourquoi il vote FN. Votre lutte, trentenaire, contre le FN est un échec et vous êtes incapable de vous remettre en question pour mieux le combattre. Vous vous en exonérez à bon compte, de vos échecs à le combattre, par paresse et conformisme intellectuel.

S'il y avait un parti socialiste, un vrai, le FN serait groupusculaire à 0 ou 1% des voix.

Emmanuel Mousset a dit…

"Le travailleur a une patrie et c'est son seul bien". C'est de la propagande frontiste, nationaliste. Non, le seul bien du travailleur, c'est son travail. Le drame, c'est lorsqu'il n'en a pas. Et ce n'est pas l'extrême droite qui va lui en donner un. Son programme économique est protectionniste, anti-européen et xénophobe. Ce n'est pas avec ça qu'on crée de l'emploi, mais c'est avec ça qu'on détruit la France. La lutte contre le FN, contrairement à ce que vous prétendez, porte ses fruits : ce parti néofasciste n'a remporté aucun exécutif départemental et régional, aucune grande ville. Il faut continuer à lui faire barrage. A chaque scrutin, les républicains doivent se liguer contre les antirépublicains. Et c'est payant !

B a dit…

"Par ailleurs, comparer une classe d'école primaire à la société c'est un peu abuser."
On est en droit de se poser cette question : "Qui abuse ?"
Et de qui ?
Quoi, les classes primaires, pas représentatives de la société ?
C'est du foutage de gueule pur et simple.
Ou vous n'avez jamais mis les pieds dans une école primaire ou vous vous fichez du monde comme de l'an quarante.
Je maintiens qu'en primaire, les futurs mathématiciens sortent déjà du lot et n'ont nul besoin d'être motivés par des considérations extérieures et leurs profs avec.
Comme EM, ouvrez vos yeux sur la réalité telle qu'elle est et non pas comme vous la voyez à travers des prismes périmés.

Maxime a dit…

Que les futurs mathématiciens sortent du lot, OK je n'ai jamais dit le contraire. Mais comment pouvez-vous baser un raisonnement sur une société d'adultes en observant des gosses? Là je pense qu'il y a une erreur de raisonnement.

Anonyme a dit…

Parce que les adultes restent au fond d'eux-mêmes les gosses qu'ils étaient - avouez-le vous devant vous-même, pas devant nous-autres...
Pas plus compliqué que ça...

Erwan Blesbois a dit…

Maxime l'argent c'est secondaire pour moi, à condition d'en avoir assez pour me faire vivre ma famille et moi, et vivre confortablement et libre. Mais vous êtes " bien né ", c'est un atout considérable pour débuter dans la vie et que je respecte. Juste un conseil : ne soyez pas si péremptoire dans vos argumentations, vous êtes encore jeune donc perfectible. Je me situe dans la mouvance du cynisme (Diogène, qui n'était pas un frustré contrairement à ce que vous pensez) en matière de philosophie, veuillez ne pas prendre mes attaques " ad hominem " pour quelque chose de personnel. Rien de personnel, juste le plaisir de l'argumentation.

Philippe a dit…

L'argent n'est pas secondaire il donne le vrai pouvoir.
On constate chaque jour depuis la nuit des temps que ce pouvoir permet essentiellemnt de se livrer sans frein et sans risque important à la fornication selon toutes les formes imaginées par les humains.
Sous toutes ses formes, je crois que le dernier film de Francis Blanche (sous toutes réserves) était ... "et par les oreilles qu'est-ce qu'on fait ?".
Les Jérôme Savonarole ont raison dans leurs critiques, ils se trompent quand ils pensent pouvoir y remédier durablement !
Cherchez pas nos pseudo grands patrons ... "à c....... rabattues" (allusion à une chanson de Brassens)

Erwan Blesbois a dit…

Je souscris entièrement à ce dernier commentaire de Philippe, le sexe fait tourner le monde : mais aussitôt Emmanuel Mousset me traite de vieux libidineux. Je lui avait bien dit pourtant que c'était là le but de l'enrichissement de nos oligarques, c'est d'une telle évidence. La vie est si triste, quoi faire d'autre effectivement quand on a de l'argent que baiser, forniquer ?

Emmanuel Mousset a dit…

Allons, Erwan, un peu de tenue. Le petit désespoir du dimanche soir n'autorise pas ce laisser aller. Et puis, c'est la chair qui est triste, pas la vie.

Philippe a dit…

Qui était le premier ?
l'oeuf ou la poule ?
revu et corrigé donne
la chair ou la vie ?