mardi 3 mai 2016

Hollande à bonne école



Les Journées de la refondation de l'Ecole de la République, hier à Paris, ont donné l'occasion à François Hollande de défendre son bilan en matière éducative. Pour la gauche, c'est un thème majeur, je dirais même : identitaire, qui peut la faire gagner ou la faire perdre. Et puis, c'est une préoccupation des classes moyennes, soucieuses de la formation de leurs enfants, en vue de leur réussite sociale. Là dessus, le gouvernement n'a pas le droit de se tromper. Je pense qu'il a fait un sans faute. Mais les réformes sont à soutenir et à expliquer. L'école d'Hollande a besoin d'une bonne pédagogie !

Hier soir, l'image était belle et efficace, comme il devrait y en avoir plus souvent chez les socialistes : les trois ministres du secteur réunis, Vincent Peillon, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem. A l'intérieur du Parti socialiste, ils représentent des histoires et des sensibilités différentes. Mais là, ils se retrouvent et c'est bien. Depuis 2012, les acquis sont énormes : création de 60 000 postes dans l'Education nationale, restauration de la formation des enseignants (la droite avait supprimé les IUFM chargés de cette tâche), réforme des rythmes scolaires, qui a mis fin à la scandaleuse semaine de quatre jours, réforme du collège, qui s'est attaquée à l'élitisme toujours profitable aux mieux nantis, revalorisation des salaires dans le primaire. Et je ne cite ici que les traits principaux de l'action gouvernementale !

Quand on sait l'inertie habituelle des ministres de l'Education nationale, trop contents de ne rien faire pour qu'on leur fiche la paix (Bayrou et Lang étaient les champions), on mesure l'audace et le travail accompli. Bien sûr, les forces conservatrices et corporatistes s'opposent violemment à ce bilan, secondées par l'adversaire politique. Mais c'est le jeu. Il faut simplement que la gauche ne lâche pas, soit en tête pour défendre ce qu'elle a fait. Tout serait tellement plus simple si les gens comprenaient par eux-mêmes ! Mais la politique a toujours été un combat ... La réunion d'hier avait des allures électorales. Oui, il faudrait que dans chaque grand domaine ministériel, ce genre d'initiative se reproduise, pour mettre en perspective les réformes en cours. Au sommet, ce type d'action est nécessaire, mais autant à la base : si chacun, là où il est, avec les moyens qui sont les siens, faisait ce modeste travail de fourmi, la gauche n'en serait pas où elle en est, à la merci des démagogues et des radicaux.

6 commentaires:

Maxime a dit…

Vous croyez ce que vous dites? Vous êtes prof; vous êtes bien placé pour savoir que grâce à vos amis socialistes, le niveau va encore baisser. Ben oui, on supprime les classes bilangues (sous son air angélique, votre ministre oeuvre en fossoyeur de l'allemand) puis les langues anciennes: trop élitiste! Si les socialos avaient le temps (heureusement en 2017 ils vont s' en aller), nul doute que les prépas (dont je fais partie) y seraient passées. Mais ce n'est pas grave: qu'ils aient le bac ces braves petits! On les manipulera et les asserviront d'autant mieux qu'ils n'auront rien dans le crâne. Et je ne me priverai pas.

Emmanuel Mousset a dit…

Allons, Maxime ...

Maxime a dit…

Désolé mais je reste sur ma position: la disparition des langues anciennes et des classes bilangues est un scandale. Mais vous ne l'admettrez jamais, fidèle que vous êtes à votre idéologie...

Emmanuel Mousset a dit…

La désaffection pour les langues anciennes ne vient pas d'une volonté politique, mais d'une évolution de la société à leur égard. La réforme du collège veut au contraire rendre ces langues accessibles à tous, et non plus les enfermer dans une option.

Philippe a dit…

Les classes bilangues
une info :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/reforme-du-college-60-des-classes-bilangues-supprimees-la-rentree-2016-dans-l-academie-de-lille-988517.html
une réflexion aigre :
Conclusion les "boches du Nord" n'ont peut être pas droit à la même éducation que les autres ?
Est-ce un hasard ?
"boches du Nord" est de ma part un rappel à l'épithête à connotation raciste que les habitants du sud de la Loire donnaient en 14/18 et en 1940 aux réfugiés/migrants venant de notre région et arrivant chez eux.

C a dit…

Ce n'est pas parce que papa parlait négativement des "boches" il y a trois ou quatre douzaines d'années que moi, son fils, je ne sois pas libre de parler des "allemands".
Il faut être de son époque, Philippe !
Surtout que les "boches du nord", c'était plutôt les néerlandais et les belges.
Sinon, on pourrait toujours en être au temps des couvertures rouges !
Pigé Philippe ?
Bien nommer, c'est mieux penser !