dimanche 30 novembre 2014

Retour à la case départ



Les socialistes ont inventé les primaires, l'UMP a inventé le vote électronique ! Je trouve que c'est une bonne idée, et c'est d'abord ce que je retiens de la consultation d'hier, qui a vu la victoire de Nicolas Sarkozy. Au PS, les scrutins internes se déroulent en soirée, dans la semaine et dans un créneau de quelques heures seulement, au local des sections. Ce n'est pas très pratique, ça ne favorise pas la mobilisation. Je suis partisan du vote par ordinateur. Aux élections nationales, c'est différent, j'hésite, je suis plutôt pour le maintien des bureaux et du rituel citoyen.

Deuxième remarque : la surprise du chef, le bon score de Bruno Le Maire. Quand un résultat est connu d'avance, sans surprise, ce n'est pas de la démocratie. Une vraie élection échappe à ses organisateurs. Je me réjouis que cette règle se confirme une fois de plus. Je me réjouis aussi que ce soit un "intellectuel" en politique (ils sont rares), qui en bénéficie. Preuve que le discours public n'est pas forcément synonyme de démagogie, de radicalité ou de populisme.

Mais le bon score de Bruno Le Maire ne doit pas faire oublier que le véritable gagnant, c'est Nicolas Sarkozy. En politique, il n'y a pas de scores honorables : le seul bon résultat, c'est celui qui vous porte au pouvoir. Le reste, c'est du commentaire. A dater d'aujourd'hui, le chef de la droite française, c'est Sarkozy, et c'est stupéfiant : qui aurait pu se douter que le président battu reviendrait deux ans après, porté par une bonne majorité des siens ? C'est fort, il n'y a pas d'équivalent. De Gaulle a eu sa "traversée du désert", mais c'était De Gaulle, son désert a duré dix ans et les circonstances étaient exceptionnelles. Giscard d'Estaing est lui aussi retourné à la case départ, ancien président de la République se présentant à une élection cantonale. Mais il n'a pas songé ni tenté retrouver les sommets de l'Etat.

Nicolas Sarkozy se lance dans quelque chose d'inédit, bien dans son tempérament à lui, un incroyable défi qui demande du caractère : redevenir ce qu'il a été et dont les Français ne voulaient plus. Sa stratégie est limpide : contrôler le parti pour décider de son candidat à la prochaine présidentielle, c'est-à-dire lui, avec ou sans primaires ; l'emporter face à Marine Le Pen, escomptant un PS si affaibli que son candidat sera éliminé au premier tour, comme en 2002. La perspective est redoutable, mais comme rien ne se passe jamais comme prévu en politique, je dors tranquille, d'un oeil ...

2 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

La gauche représentée par le PS, est aujourd'hui dans sa doctrine économique vassalisée par la pensée anglo-saxonne du salut par l'argent, le dieu des Américains est effectivement un billet de banque ; "in god we trust". Il est difficile aujourd'hui de faire la différence entre Sarkozy et Hollande sur le fond, même si on peut leur accorder quelques divergences sur la forme : ce qui explique le désintérêt croissant d'un grand nombre de nos concitoyens pour la politique française, et le faible rayon d'action de cette dernière (vassalisée par la pensée libérale qui a pour ancêtre la doctrine protestante, qui n'est pas la religion de référence en France, c'est donc une petite aliénation) ou pire leur repli sur des partis qui pratiquent la démagogie.
Google et compagnie sont les "marchands du temple", la singularité technologique est pour eux un moyen de se faire du fric, ils ne sont pas portés par un vrai projet révolutionnaire et par une eschatologie de type technologique. Tant que les chercheurs seront manipulés par de grandes firmes comme google, le projet libéral continuera à l'emporter et à travers lui, l'idéologie protestante qui accorde le salut aux riches. Les anglo-saxons sont tellement tributaires de cette idéologie que le salut ne viendra pas d'eux, mais d'autres peuples porteur d'un message de salut par la technologie pas par le fric : mais cela est-il possible dans le monde des humains ? Tout ce qui n'est pas de l'ordre de l'idéologie du salut par le fric est aujourd'hui impensable, ne parlons pas des Anglo-saxons ni même des Européens, Allemands et Français qui sont aujourd'hui leurs vassaux. Peut-être si le salut doit advenir viendra-t-il d'Asie, et du bouddhisme, que je connais au fond trop mal pour savoir si il est susceptible de porter en germe, le dépassement du salut par le fric, donc le dépassement du libéralisme, qui lui même découle de la doctrine protestante.

Erwan Blesbois a dit…

Peut-être que si la doctrine du libéralisme économique triomphe, c'est parce que ceux qui l'ont portée en premier, les Anglais, sont en accord par leur doctrine avec les aspirations les plus profondes du cœur humain : la conservation de soi et l'accord de soi avec soi, c'est-à-dire la bonne conscience ; et qu'ils sont ainsi devenus les travailleurs les plus infatigables et les plus efficaces sous la figure des Américains. Alors que la catholicisme comme le communisme sont des "religions" par essence gangrenés par l'hypocrisie, la mauvaise foi, car trop éloignées de la nature profonde de l'homme (le principe de réalité, le "born to win" cher aux Anglais) ; et qu'elles ne poussent pas l'individu à faire des efforts, à force de privilégier le groupe et le troupeau et de dénigrer l'argent et l'égoïsme primale de l'individu. C'est de l'égoïsme primale de l'individu que les Anglais puis les Américains ont tiré toutes leurs victoires sur les systèmes apparemment redoutables : hégémonie espagnole, française, allemande, puis russes, tous ont été vaincus car portés par des système universaux, alors que la logique anglaise puis américaine est une logique individuelle de marin puis de cow-boy.