mercredi 26 novembre 2014

La photo qui ne tue pas



Je ne comprends pas très bien tout l'émoi autour de la photo de François Hollande et Julie Gayet dans les jardins de l'Elysée, publiée à la une du magazine Voici. C'est une photo banale du président en conversation avec sa nouvelle compagne. Nous n'apprenons rien de nouveau.

Mais c'est une photo volée ? Oui, et alors ? Ce type de photos ont toujours existé, depuis longtemps : François Mitterrand et sa maîtresse dans la résidence de François de Grossouvre en 1981, sa fille Mazarine et sa mère à la sortie de l'école, jusqu'au chef de l'Etat sur son lit de mort. La différence, c'est qu'autrefois, elles n'étaient pas publiées. Aujourd'hui, pudeur et vie privée ne sont plus respectées, et on est prêt à faire du fric avec n'importe quoi. Des photos volées, je suis même surpris qu'il n'y en ai pas beaucoup plus, puisque n'importe qui, avec un mobile, peut rapidement saisir les scènes les plus indiscrètes (autrefois, c'était techniquement plus compliqué).

Le plus délirant dans cette affaire, ce sont les craintes qui se sont exprimées sur la sécurité du chef de l'Etat : comme si l'objectif de l'appareil photo était un potentiel fusil à lunettes ! C'est sûrement l'influence du cinéma sur l'esprit des gens, qui les amène à se faire un film dans leur tête. A ce compte, François Hollande aurait été tué mille fois dans ses nombreux déplacements, où quiconque, à tout endroit, peut aisément le photographier, comme c'est bien normal.

L'obsession de la sécurité ravage vraiment certains cerveaux ! Il faut leur dire : une photo n'a jamais tué personne. Celle de François Hollande et Julie Gayet a fait quand même une victime : elle s'est retournée contre son propre auteur, elle a tué l'honneur et la probité de celui qui l'a prise, dont les intentions sont forcément malhonnêtes ou mercantiles.

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