mercredi 5 novembre 2014

Des joujoux par milliers



Le monde carnavalesque qui est le nôtre, avec ses clowns agressifs, ses clowns militants et ses clowns amusants (voir billet de lundi) est, forcément, le monde de l'infantilisation, puisque les clowns sont des plaisirs d'enfants. C'est aussi un monde ludique : les clowns, les enfants, les jeux, tout se tient. Et comme dans "Petit Papa Noël", les grands et petits enfants ont désormais "des jouets par milliers", chaque jour que le Père Noël fait (Dieu, lui, est aux abonnés absents).

Les joujoux de nos jours, avec lesquels on fait joujou, dont on jouit, ce sont les hautes technologies domestiques et personnelles, téléphones mobiles, tablettes électroniques, ordinateurs portables, par exemple. Jadis, la technique était utilitaire, durable, collective : la navigation à voile, l'imprimerie, le moteur à explosion. Elle était un vecteur de la civilisation. Aujourd'hui, c'est un signe de régression infantile, une envie passagère, un usage éphémère, même si les progrès matériels et économiques sont incontestables.

On voit bien que ces technologies provoquent un plaisir dans leur pure et simple manipulation, en dehors de l'intérêt qu'elles ont. Leur but est plus de divertissement que de travail : la plupart des gens qui les utilisent en général donnent l'impression de s'emmerder, ils tripotent leurs petits engins par automatisme et par mimétisme, pour passer le temps, parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire.

Regardez cette invraisemblable histoire de drones au dessus de nos centrales nucléaires. La technologie par satellite, qu'on prétend hyper-puissance, capable de repérer une plaque minéralogique de l'espace, est impuissante à localiser, identifier et neutraliser ces drôles de petites machines volantes. Sont-elles téléguidées par des anarchistes, des terroristes ou des espions ? Même pas ! On est sans doute plus dans le canular : le drone, c'est le joujou le plus sophistiqué du moment.

La robotisation participe aussi de ce monde du joujou adulte. Nao, notre petit robot, ressemble à un jouet, peut servir à tout un tas d'activités triviales (ce qui n'exclut pas bien sûr son rôle dans l'économie, auquel j'avais consacré un billet en début d'année je crois). Enfin, last but not least, il y a les sex toys, les petits canards qui font jouir les dames. La boucle est bouclée : des clowns partout, des joujoux partout, jusque dans les parties intimes. Certes, il vaut mieux ça que des fanatiques et des kalachnikovs, avec lesquels on ne rit plus, on ne joue plus du tout. Mais ce monde clownesque, ludique, jouissif et narcissique qui est le nôtre, ce n'est pas ce que l'humanité a produit de mieux en matière de civilisation, même si on a connu pire.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Le gouvernement enrage ; il y a des systèmes de neutralisation qui existent et qui sont efficaces , CAZENEUVE l'a dit ; les pirates le savent aussi mais ils savent surtout que ces systèmes ne sont pas installés en FRANCE :


Le gouvernement "n'a aucune piste" et ne peut qu'enrager depuis Paris. Depuis que de mystérieux drones ont survolé les centrales nucléaires aux quatre coins de la France ces derniers jours, c'est le branle-bas de combat chez les pelotons de gendarmes spécialisés dans la protection de ces sites sensibles. La question des drones a été soulevée il y a plusieurs années dans le cadre des plans de protection des sites sensibles, et la réflexion a déjà un peu avancé dans les sphères militaire et policière. Pourtant, selon Le Parisien, c'est une solution dérisoire qui aurait été suggérée aux gendarmes : faire usage de leur fusil à pompe pour abattre les intrus.
LES AUTRES SOLUTIONS :
La mitrailleuse antiaérienne (CIWS canon). Pour se protéger des missiles et des appareils ayant pénétré les défenses aériennes, la marine américaine utilise en dernier recours des mitrailleuses à haute cadence, couplées à des détecteurs ultrasensibles. Et il y a une limite : la ligne de tir doit être dégagée et le drone doit donc voler suffisamment haut et ne doit évidemment pas être entre le canon et la centrale, qui prendrait alors les projectiles perdus.

Le laser. Étudié depuis des années pour des applications d'autodéfense, le laser peut être une solution intéressante.. Si le concept n'est pas encore parfaitement fiable, il est clair que cette solution semble idéale pour abattre un drone. En plus, elle n'implique pas d'ouvrir le feu à proximité des habitations : la décision politique est simplifiée...

Le brouillage radio. Le talon d'Achille du drone, c'est probablement son système de guidage. Du moins, pour les drones civils, comme ceux qui ont été utilisés ces derniers jours au-dessus des centrales nucléaires françaises. En effet, leur téléguidage se fait par des fréquences radio conventionnelles les petits drones, coupés de leur opérateur au sol, s'arrêteraient en vol stationnaire (et seraient donc plus faciles à abattre). Mais un tel dispositif ne serait pas sans conséquence pour le voisinage, qui serait aussi impacté par les perturbations radio sur les téléphones mobiles, par exemple.
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Alors qui décide quoi ??
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Emmanuel Mousset a dit…

Les drones, c'est votre passion ?

Anonyme a dit…

la fête foraine viens de se terminer à st quentin et bien je vous affirme que les adultes montent moins dans les attractions qu'en 1930.
les adultes ont toujours beaucoup aimé s'amuser.
le public du moulin rouge y est beaucoup plus sage, les cafés ont fermé aussi en partie faute de joueurs de belotes.
les bals masqués ont quasi disparus alors que c était très fréquent autrefois.
rien n'a changé au niveau du désir des adultes pour le divertissement , seul les activités de loisirs évoluent constamment.
Je pense que les activités sont plus solitaires, individuelles mais pas moins clownesque, ludique et jouissives.
Le drone se développe ?, il rejoint simplement le cerf volant et l'avion télécommandé, dans la panoplie des joujous aeriens.