mardi 18 novembre 2014

Salgado selon Wenders



70 personnes se sont retrouvées hier soir au ciné philo, pour le dernier film de Wim Wenders, "Le sel de la terre", un documentaire sur le photographe Sebastiao Salgado et ses superbes oeuvres en noir et blanc, mais aussi une réflexion sur le malheur des hommes et la beauté de la nature. Après un long voyage en enfer, dans les pays ravagés par la famine et la guerre, Wenders termine par une incursion au paradis, chez les indiens d'Amazonie.

C'est enfin une méditation originale sur l'art, puisque le cinéma se penche sur la photographie, objectif de l'un pointé sur l'objectif de l'autre. Salgado photographie la souffrance et la mort, choix très discutable et dont nous avons discuté. Mais le résultat est digne et esthétique, même si c'est terrible à dire. D'ailleurs, la vie et la mort se mêlent, inséparables, dans les populations africaines et brésiliennes qu'ont visitées Wenders et Salgado. En Occident, nous les opposons, jusqu'à refouler la mort. Il n'y a pas si longtemps, a fait remarquer un intervenant, on photographiait chez nous les corps et les visages des défunts, sans problème.

Le débat a été animé par une ancienne et une fidèle du ciné philo, Christiane Gabriel, admiratrice de Wim Wenders, dont elle nous a parlé avec beaucoup de science et de brio (vignette 1). La prochaine séance aura pour invité Benoît Delépine, pour son dernier film (vignette 2). Mais il n'y a pas que le ciné philo au multiplexe de Saint-Quentin : vous pouvez participer au ciné débat, dans une approche plus cinéphilique que philosophique, proposé par Claude Baugée, avec lundi prochain le film de Cédric Kahn, "Vie sauvage", interprété par Mathieu Kassovitz.

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