lundi 2 mai 2016

Mai, mais mais ...



Pas fameux, ce 1er mai. Pour la gauche, c'est pourtant un rendez-vous incontournable. Il y a d'abord le mot d'ordre : contre la loi travail. Mais on ne fait jamais rien contre ! Ca ne peut pas déboucher. Le pouvoir politique assume ses responsabilités, il réforme : après, on est d'accord ou pas. Je suis d'accord avec cette loi, parce qu'elle offrira des opportunités nouvelles à l'emploi, le chômage étant quand même la première des injustices. Et puis, elle stabilise le travail, en favorisant le CDI, ce qui est une bonne chose contre la précarité.

Maintenant, je respecte la CGT et ses choix, mais sa radicalisation n'est pas de bon aloi. Il y a eu le départ forcé de Thierry Lepaon, qui était indigne, cet homme-là n'ayant rien fait de répréhensible. Et puis, il y a eu le coup récent de l'affiche anti-police, outrancière, grotesque, que la direction nationale n'a pas vraiment condamné. Avec FO, la ligne est à la protestation : on ne négocie rien, on rejette, tout de go. Ce n'est pas l'idée que je me fais du syndicalisme. Le mien est réformiste. Heureusement, la CFDT, la CFTC et l'UNSA continuent d'incarner cette tradition-là. Déplorable est également la division, qui n'invite pas à rejoindre les organisations syndicales : est-il à ce point impossible de se retrouver, au-delà des différences légitimes, sur quelques lignes de rassemblement ? Je ne peux pas le croire. Ou alors c'est que nos syndicats sont dans une grande immaturité.

Il n'y a rien de plus désespérant pour les salariés qu'un syndicalisme inutile, qui s'oppose et n'obtient jamais rien, à cause de son intransigeance. Il y aurait tant à revendiquer, concrètement, sur le pouvoir d'achat, les conditions de travail, le partage de l'emploi. Je ne dis pas qu'il ne faut pas, à certains moments, dire non, mais que ça ne suffit pas, que ça ne peut pas être systématique. Le mouvement contre la loi El Khomri part à la dérive. Les violences de ces derniers jours sont le signe de sa mort prochaine. On parle aisément des déçus du gouvernement. Mais qui parlera un jour des désespérés de la contestation ?

2 commentaires:

C a dit…

Le syndicalisme ne s'est jamais relevé des événements de 1968.
Le modèle français survit mais il est condamné.
L'émiettement des syndicats, c'est la létalité de la représentativité syndicale voulue par le concept appliqué de diviser pour régner.
L'état aurait du depuis longtemps s'occuper d'organiser la représentativité syndicale.
Et ça ne pouvait pas se faire par un état à la fois juge et partie.
Parce qu'il s'agit toujours d'un état patron.
Soit l'état est patron et il se satisfait de l'inorganisation syndicale.
Soit il n'est pas patron et il organise cette vie syndicale.
Je ne sais pas si ça irait mieux mais ce serait plus cohérent que ce que j'aurai connu toute mon existence en France : le b... syndical et son inefficacité patente.

Philippe a dit…

Je n'ai jamais entendu d'explications courtes et claires concernant cette loi et qui préciseraient sur quels points précis elle modifie le code du travail .... jusqu'à hier.
Dans l'émission « c'est à dire » j'ai cru comprendre que des accords d'entreprises pourraient déroger au Code du Travail et en quelque sorte être inférieurs en protection du salarié, inférieurs au Code.
Le non respect du Code deviendrait licite.
Sur quels points précis les dérogations pourront-elles porter, je reste sur ma faim !
Cette absence de clarté pendant une période où la confiance est au plus bas vis à vis des hommes/femmes politiques en général et vis à vis de ceux au pouvoir en particulier est insensée, inconsciente et très dangereuse pour l'ordre public.
Elle donne du combustible aux violents qui trouvent dans cette absence de clarté une justification.