samedi 30 mai 2015

Vers l'alliance populaire



Jean-Christophe Cambadélis a réservé sa première intervention politique, après son élection à la tête du Parti socialiste, au journal Le Monde. L'entretien ne porte pas essentiellement sur la ligne idéologique : elle est social-démocrate et forcément pro-gouvernementale. Non, l'intérêt est ailleurs, dans quelque chose de plus fondamental, que Cambadélis maîtrise très bien, en ancien lambertiste (voir le billet d'hier) : l'organisation et les alliances. Il sait, depuis longtemps, que le parti ne peut pas rester en l'état, c'est-à-dire en quasi coma. Il veut le transformer en l'ouvrant : "dépasser le PS et les partis pour en faire une grande alliance populaire". C'est le modèle classique du "parti" qui est remis en question.

Pour "construire un mouvement progressiste assez large", il faut évidemment s'élargir aux autres partis de gauche et de centre-gauche. Mais jusqu'où ? C'est là où, mine de rien, Jean-Christophe Cambadélis reprend une tentation ancienne et brise un tabou. Car à la question de savoir si les centristes seront concernés par cette "alliance populaire", le patron du PS répond : "si certains s'y trouvent bien, je ne vais pas les repousser à coup de pied". C'est encore assez timide, mais on y va petit à petit.

Concrètement, la mise en place de cette nouvelle formation commencera à la fin août, dès la prochaine université d'été de La Rochelle, qui ne se tiendra plus sous la seule responsabilité du Parti socialiste, mais co-organisée avec d'autres partis de gauche. A la rentrée de septembre, des collectifs départementaux se réuniront, eux aussi constitués par les forces progressistes qui le souhaiteront. Ce ne sera évidemment pas facile, il faudra une forte volonté politique, qui ne pourra venir que des socialistes, initiateurs du projet. Nous verrons bien comment l'idée évoluera dans chaque département, avec une attention particulière pour le nôtre, l'Aisne, où la mobilisation de toute la gauche face au Front national est urgente.

En ce week-end, l'UMP change de nom. Mais le véritable changement, c'est au PS qu'il est en train de se préparer, pas dans le nom mais dans les structures. C'est une révolution silencieuse que masquait jusqu'à présent le conflit entre la majorité gouvernementale et les frondeurs. Les votes ayant mis un terme à la querelle, place maintenant au travail de fond, vers la constitution d'une alliance populaire.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

UNION , ACTION , PROGRAMME COMMUN !!

Emmanuel Mousset a dit…

Non, l'histoire ne se répète pas, sinon elle bégaie (Karl Marx).

Anonyme a dit…

Si vous allez chercher MARX c'est que la situation est complexe !!

Emmanuel Mousset a dit…

Pour qui sait le lire et l'actualiser, Marx demeure une utile référence.