lundi 11 mai 2015

L'honneur de l'Europe



Des milliers de migrants se noient en méditerranée, voulant rejoindre les côtes de l'Europe pour fuir la misère et la mort. Des dizaines de milliers se réfugient en Italie, débordée par cet afflux. Que font les pays européens, parmi les plus puissants du monde, aux moyens considérables ? Rien. Mais faire quoi ? Il n'y a pas 36 solutions : soit on rejette les migrants à la mer et on les laisse mourir, soit on les accueille chez nous. Il faut les accueillir.

On dit beaucoup mal, à tort, de la Commission européenne. Dans cette affaire, au milieu de l'inertie ambiante, de l'indifférence calculée des gouvernements, son président, Jean-Claude Juncker, a sauvé l'honneur de l'Europe, en proposant de mettre en place un système de quotas pour répartir les migrants dans les pays européens qui sont en capacité de les recevoir. C'est la seule solution qui soit à la fois juste et réaliste. Je suis heureux que le gouvernement français, par la voix de Bernard Cazeneuve, y souscrive.

Bien sûr, j'entends tout de suite les critiques : ce projet va créer un "appel d'air". Argument vulgaire et minable : les misérables sur leurs rafiots n'ont pas besoin d'un "appel d'air" pour tout quitter et risquer leur peau : ils n'ont pas le choix, il leur faut partir, c'est une question de mort ou de vie. Avec ou sans quotas, le mouvement se poursuivra, et si nous étions à la place de ces malheureux, nous ferions la même chose qu'eux.

Il y a enfin le petit argument politicien qui prétend que ce genre de mesure fait "monter" l'extrême droite. Vous croyez vraiment qu'elle a besoin de ça pour "monter" ? Hélas, le néo-fascisme n'est poussé par personne : il "monte" de lui-même. Les républicains ne doivent pas se déterminer par rapport à lui, céder à sa menace en se laissant influencer par ses idées. Au contraire, il faut banaliser les mécanismes d'immigration, montrer qu'ils ne sont pas périlleux pourvu qu'ils soient organisés. Sur ce coup, Jean-Claude Juncker est un grand monsieur. Et vive l'Europe !

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