mardi 19 mai 2015

10 ans de Courrier picard



Je lis chaque jour le Courrier picard, comme les autres journaux locaux. C'était hier la 10e année de sa création, édition de l'Aisne. Bon anniversaire et longue vie ! Le pluralisme de la presse locale est très important. Quand je suis arrivé à Saint-Quentin il y a 17 ans, trois journaux se partageaient le marché : L'Aisne nouvelle, La Voix de l'Aisne et L'Union. Le deuxième a disparu, le troisième ne couvre plus notre ville. Puis le Courrier picard s'est implanté, et depuis un an, un hebdomadaire gratuit, St-Quentin Mag. Oui, le pluralisme, c'est précieux.

Dans le petit milieu politique saint-quentinois, souvent plein de préjugés et de réticences, sinon d'hostilité, à l'égard de la presse locale, une idée fausse persiste : L'Aisne nouvelle serait de droite et pro-Municipalité, le Courrier picard de gauche et anti-Municipalité. Je ne comprends pas ce besoin de ramener un journal à une préférence partisane, alors qu'il n'a pas de ligne politique et que les journalistes ont des sensibilités personnelles très diverses. C'est sans doute un schéma facile et rassurant, mais complètement erroné.

Prenez les dernières élections municipales : j'ai relu et comparé récemment les articles des deux journaux consacrés à la campagne de la liste socialiste. Le Courrier picard, et pas L'Aisne nouvelle, est le plus sévère (et justifié dans sa sévérité). Cette vision d'un Courrier picard de gauche ne tient pas. En tant que socialiste, je me retrouve assez souvent en accord avec les éditoriaux politiques de Samir Heddar, rédacteur en chef de L'Aisne nouvelle. La polémique entre Nicolas Totet et Xavier Bertrand lors d'une émission de Public Sénat, devenue une affaire nationale, a certainement contribué à cette réputation du Courrier picard.

Au jeu des comparaisons, je vois dans le Courrier picard un petit côté Libération : des titres marrants, des sujets de société, une approche décalée de l'actualité (L'Aisne nouvelle, ce serait plutôt Le Parisien, et ce n'est pas un reproche : plus informatif, plus local). J'aime tout, je lis tout dans le Courrier picard, avec quand même une mention particulière pour la rubrique Décryptage, dans l'édition du dimanche. Et j'espère pouvoir encore longtemps poursuivre cette lecture.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous avez oublié de dire que le COURRIER PICARD journal issu de la libération à AMIENS et fondé pour remplacer un journal de la collaboration fut une des SCOP les plus connues de France … jusque à son passage dans le secteur de marché … Ce journal régional avait une renommée nationale notamment avec des journalistes spécialisés de qualité par exemple en agriculture ou en sports …
Archives :
<< 10 juillet 2009 : Demain, le Courrier picard va vivre un moment historique. Sans doute plutôt la mort dans l’âme. En assemblée générale extraordinaire, les salariés vont voter la fin du statut de Société coopérative ouvrière de production (Scop), qui durait depuis soixante-cinq ans. Les 197 sociétaires du quotidien basé à Amiens détenaient ainsi la majorité du capital (55 % depuis 1985). Mais depuis cinq ans, le journal, vendu chaque jour à 67 000 exemplaires, était confronté à des difficultés financières : 2 millions d’euros de pertes en 2008, soit la moitié des fonds propres. Par référendum le 6 avril, à 87,4 % des voix, les salariés ont renoncé à recapitaliser eux-mêmes.
Seule la Voix du Nord, du Belge Rossel, qui détient déjà 45 % du capital du Courrier via Norpicom, était sur les rangs. Elle a offert de racheter aux volontaires leurs parts à la valeur nominale de 16 euros. «Reprendre le Courrier picard s’inscrit dans la logique d’une continuité territoriale et dans une logique industrielle puisqu’il sera imprimé sur notre site de la Pilaterie à l’horizon d’un an», explique Jacques Hardoin, directeur général de la Voix du Nord. Le plus douloureux, l’arrêt de la rotative à Amiens, concerne une trentaine de personnes, mais le repreneur promet des solutions de formation et de reclassement.
Dans un paysage régional toujours plus concentré, l’abandon de son statut de la dernière Scop quotidienne de presse sonne la fin d’un certain idéal.>>

Je pensais que l’homme de gauche que vous êtes aurait évoqué ce passé glorieux et si chargé d’histoire commencé à AMIENS, ABBEVILLE et PERONNE , puis continuée dans l’OISE et enfin arrivée effectivement depuis 10 ANS à SAINT – QUENTIN …
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Emmanuel Mousset a dit…

Je ne l'ai pas fait parce que je ne peux pas tout faire, et parce que le présent du journal m'intéressait plus que son passé. Mais vous l'avez fait à ma place : tout va bien !

Anonyme a dit…


“Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir.”

Jean Jaurès
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Emmanuel Mousset a dit…

Alors, souhaitons un bel avenir au Courrier picard !