jeudi 21 septembre 2017

Le FN diabolise Philippot



Il n'y aurait pas grand chose à dire du départ de Florian Philippot du FN, sinon qu'il révèle les pires travers de la politique, qui ne sont d'ailleurs pas propres à l'extrême droite. J'en déplore cinq aspects :

1- La franche inimitié et l'hypocrite camaraderie. Bras dessus bras dessous un jour, à couteaux tirés le lendemain. Je crois qu'aucun parti n'y échappe. Et dire que certains vont chercher en politique de la convivialité ! Rares sont les activités humaines où l'on rencontre autant de haine et de faux semblants. Les bons amis font les farouches ennemis.

2- Le Pen est incompétente, caricaturale et vulgaire mais c'est elle qui reste. Philippot est intelligent, fin et sympathique mais c'est lui qui est obligé de partir. On retrouve là un axiome de la logique d'appareil : les mauvais l'emportent toujours sur les meilleurs. Comme le disait Pierre Mauroy : "Quand les dégoûtés s'en vont, il ne reste plus que les dégoûtants".

3- Contre Philippot, les arguments de ses ex-compagnons ne sont pas politiques mais psychologiques : on lui reproche son comportement vaniteux, narcissique et solitaire. On voit bien que ce n'est pas un affrontement entre des lignes idéologiques, ou bien à la marge. Les idées ne pèsent pas lourds dans ces querelles de personnes. Allez savoir si les frontistes ne jalousent pas tout simplement l'intelligence et l'aisance médiatique de Philippot ?

4- L'explication de sa déchéance : avoir fondé une association dont il a refusé de démissionner. Là, le FN se distingue radicalement des autres partis politiques et confirme sa nature totalitaire. Car dans aucune autre formation on ne serait poussé vers la sortie pour cette raison, parfaitement antidémocratique et un peu ridicule.

5- Pour résoudre la crise, qu'est-ce que Le Pen a cru bon de proposer à Philippot ? Une vice-présidence privée de sa délégation, c'est-à-dire un titre sans pouvoir, "vice-présidence de rien", a très bien résumé sa victime. Voilà un cynisme de la plus belle eau.

Moi aussi, je ne suis pas exempt de vieille politique et de cynisme : j'applaudis au départ de Philippot, qui enlève au FN un excellent élément, le plus dangereux de tous, mais sans avenir à l'extérieur du parti. Le FN diabolise Philippot et se rediabolise par la même occasion, gardant à sa tête une femme repoussoir : c'est très bien ainsi.

2 commentaires:

E B a dit…

Philippot chez Mélenchon ?

Philippe a dit…

En politique pour gagner des élections il faut "diaboliser" c'est à dire prêter à l'ennemi les pires arrières pensées et si nécessaire remonter systématiquement au IIIème Reich ...
et surtout il faut que cette diabolisation soit démultipliée par les médias "à grand tirage".
Quand à son tour on en fait les frais on diabolise les journaleux ... Macron ... Mélenchon excellent actuellement dans la chasse aux journaleux ... bof ... dérisoire ...