vendredi 8 septembre 2017

Pierre Bergé, riche de gauche



La disparition de Pierre Bergé m'amène d'abord à saluer un homme de culture comme on en voit aujourd'hui rarement dans l'espace public. Avec la prédominance de BFMTV, de Facebook et de Twitter, c'est le règne de la vulgarité assumée et fière d'elle-même, qu'avant on cachait en se taisant, de honte. Bergé était un lecteur, un esthète, un mécène, un homme de la Renaissance. Surtout, il avait cette façon de parler, lente, exacte, intelligente qu'on ne trouve plus aujourd'hui dans nos débats, où l'on s'exprime vite, en bafouillant et d'une manière approximative.

Ce que je retiens ensuite de Pierre Bergé, c'est le militant de la cause homosexuelle, dont on finit par oublier, maintenant que les LGBT sont à la mode, combien son combat a été douloureux et longtemps marginal. Bergé menait cette lutte avec détermination, mais sans ostentation. Je crois qu'il voulait tout simplement que les homos soient traités comme tout le monde.

Et puis, il y a le Pierre Bergé homme de presse, investissant dans les journaux et les magazines, qui me plait aussi beaucoup pour une raison personnelle : j'ai un peu travaillé, en 1985, pour la revue "Globe" dont il était l'initiateur, avec Benhamou. Ce n'était pas encore du macronisme, mais c'était déjà une forme de gauche libérale-libertaire, comme on disait à l'époque !

Ce qui me conduit au Pierre Bergé que j'admire sans doute le plus : l'homme de gauche. Il a soutenu François Mitterrand, s'est retrouvé engagé dans la plupart des combats menés par la gauche socialiste et a rejoint Emmanuel Macron l'an dernier, j'ai envie de dire : en toute logique ! On lui a fait le procès qu'on fait aujourd'hui à notre président et qu'on a fait autrefois à d'illustres hommes de gauche : être riche et socialiste, comme s'il y avait contradiction ! Mais non : Robespierre, Lénine et Che Guevara étaient des révolutionnaires d'origine bourgeoise. Ce n'est pas la condition sociale qui est déterminante pour un grand homme, ce sont ses idées, sa sensibilité. Croire que les convictions intimes sont motivées par des intérêts personnels est une pensée vulgaire.

Pierre Bergé était un riche de gauche, et c'est ce qui m'épatait chez lui. Un riche est généralement de droite et vote à droite. Lui, Bergé, s'en moquait et choisissait le camp qui lui semblait le plus vrai, le plus juste. Pour ma part, sans richesses, je n'ai aucun mérite d'être de gauche, fonctionnaire de surcroit. Mais avoir plein de fric et voter socialiste, oui, c'est digne d'admiration, c'est presque contre-nature. Et les pauvres qui votent à droite ? Là, c'est un peu plus mystérieux à mes yeux, mais chapeau bas, admirables eux aussi. Quant aux pauvres qui choisissent l'extrême droite, ça dépasse mon entendement parce que ça confine à l'imbécilité. Heureusement qu'existent de toute éternité des hommes comme Pierre Bergé, progressiste, libre et intelligent.

9 commentaires:

Philippe a dit…

Le mouvement politique secret appelé « la charbonnerie » a travaillé puissamment à l’installation de l’idée républicaine puis de la République en France. L’un de ses promoteur dès l’origine en a été le richissime héros des deux Mondes : le marquis de La Fayette.

Erwan Blesbois a dit…

Apparemment vous en êtes Philippe, du cercle des initiés de l'ombre qui défendent farouchement l'idée de république, peut-être même êtes vous franc-maçon, la fameuse spiritualité occulte que l'on n'avoue jamais. Et je ne veux même pas polémiquer sur la franc-maçonnerie, je n'y connais rien, cela ne m'a jamais intéressé, et je trouve dérisoire et même ridicule cette adoration pour tout ce qui est occulte et élitiste. Vous avez donc le goût du secret, des gens de l'ombre qui sont globalement repus et nantis, défenseurs d'un système à bout de souffle qui prend l'eau de toutes parts.
Peu importe que votre caste doive son pouvoir et sa richesse au pillage du clergé et de la noblesse, eux aussi en leur temps pillèrent des empires obsolètes pour asseoir leur hégémonie. Au tour de la république aujourd'hui d'être obsolète, ne vous en déplaise Philippe. C'est sûr que vous rappeler les crimes de votre caste ne doit pas être très agréable, mais comme vous vivez dans le déni total de la réalité et de la vérité, que chez c'est vous comme une seconde nature, et que vous la cachez constamment du masque hideux de l'idéologie... En réalité parce que votre caste déteste tout ce qui est beau, c'est-à-dire tout ce qui est spontané et naturel, et tout ce qui est vrai aussi, c'est-à-dire la réalité.
J'avoue que je suis à mille lieux de vos préoccupations et de vos obsessions pour tout ce qui est secret, occulte et puissant, et je ne vous envie pas du tout. Les gens comme vous Philippe ne sont animés que d'une seule obsession : cacher coûte que coûte la vérité au peuple, afin de préserver ce qui reste à sauver des intérêts de votre caste, c'est-à-dire plus grand chose... J'espère que les verres de cognac et les cigares dans les salons capitonnés des demeures cossues de la haute bourgeoisie, animés de brillantes conversations avec vos pairs, vous apportent entière satisfaction, on se console comme on peut.
Dites vous que votre règne aura duré un peu plus de 200 ans, dans le seul but de faire le lit de l'islam en Europe. Quelle ironie, votre caste aura mis un peu moins de 200 ans à détruire ce qu'en 1300 ans la noblesse et le clergé avaient patiemment bâti avec le soutien du peuple. Mais comme vous avez voulu cacher au peuple votre péché originel, c'est-à-dire le pillage du clergé et de la noblesse, votre enrichissement indu par le crime, vous ne l'avez jamais laissé participer à la fête. Maintenant on va tous collectivement payer le prix de votre inconsistance et de votre athéisme régicide et déicide. Bas les masques, les bourgeois apparaissent pour ce qu'ils sont vraiment depuis le début, des dissimulateurs et des soudards.

B P a dit…

Être intelligent ne relève ni de la droite ni de la gauche...
Être idiot non plus...
Être instruit, être altruiste, être humain, être ceci ou être cela, pas davantage.
Cette année on pouvait penser au 200ème anniversaire du décès de Germaine de Staël, fille du richissime baron ministre de Louis XVI, Necker, or Mme de Staël, riche de par son paternel comme de par son mari suédois, à l'instar du défunt que vous mettez en exergue dans votre billet, pourrait lui être comparée pour ses positions plutôt féministes sur le plan du comportement individuel et certainement pas de droite sur le plan de ses idées en rapport avec la population et la manière de gouverner de l'empereur qui ne la souffrait pas...
Monsieur Bergé était un humaniste, et c'est tout à son honneur, voilà, c'est tout...
Quant à votre incompréhension que des gens pauvres choisissent de voter à droite sinon à l'extrême droite, à mon tour d'être surpris de cela : être démocrate, c'est accepter qu'une voix de puissant ne vaille pas davantage qu'un vote d'analphabète, qu'une voix de lettré ou de sur-diplômé fasse match nul avec celle d'un chômeur ou d'un laissé pour compte sur le bord de l'autoroute de la modernité occidentale.
A la fin du tour de scrutin, il n'y a pas à savoir qui a voté ceci ou qui a voté cela, il n'y a plus qu'à compter les bulletins et proclamer les résultats.
Chacun choisit de voter ou non et si oui, choisit son camp comme il le veut en toute liberté avec la possibilité de voter autrement autant de fois qu'il le voudra lors des élections s'ensuivant.

Erwan Blesbois a dit…

Je vais être clair avec vous Philippe une dernière fois, et après je ne vous adresserais plus la parole, votre caste qu'apparemment vous légitimez, dont vous revendiquez l'héritage a collaboré à la déportations des Juifs et organisé le génocide des Vendéens et le massacre de nombreux Bretons. Pour les Juifs vous avez demandé pardon, vous vous êtes même mis à genoux et vous continuez de le faire. Normal les Juifs sont infiniment supérieurs spirituellement, moralement, intellectuellement à la haute bourgeoisie lambda moyenne française qui a du sang sur les mains et qui ne pense qu'au profit.
Par contre les vôtres et vous, ne nous avez jamais demandé pardon, alors que la Bretagne telle que la définissait Michelet était l'élément spirituel, moral, guerrier et même intellectuel, moteur de la France. Jamais la noblesse ne nous avait traité comme la bourgeoisie nous a traité, la noblesse était reconnaissante et nous récompensait pour nos services rendus. Aussi Philippe continuez si vous le souhaitez à intervenir sur ce blog, mais évitez les interactions avec moi, car ce que vous représentez me répugne profondément, je dirais même que je vous trouve abject.

Erwan Blesbois a dit…

Dernier point, avez vous chez vous, des souliers des pantalons ou encore des tambours, en peau tannée de Vendéens ? Il paraît que cela se faisait beaucoup à l'époque, c'était du dernier chic !

Philippe a dit…

Les colonnes infernales républicaines avec d’autres massacres ultérieurs illustrent le côté noir de la République.
Concernant la Bretagne le Duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, du Roi très Catholique Louis XIV, a réprimé dans l’horreur lui aussi la révolte des bonnets rouges.(1675)
Parlant des paysans bretons pendus aux arbres en masse ce noble Duc aurait dit « "Les arbres commencent à avoir le poids qu'on leur donne" ». C’est l’un des côté noir de l’Ancien Régime.
Toutes les « œuvres » humaines, sans aucune exception, ont une face lumineuse toujours associée à une face grise ou noire peu importe que ces « œuvres » soient de droite, de gauche, républicaines, royales, religieuses etc.

Erwan Blesbois a dit…

On va faire comme si Philippe, on va faire comme si vous étiez réellement ce que je crois que vous êtes dans mes fantasmes.
Pour l'instant vous êtes encore dans le camps de vainqueurs, et ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l'histoire, mais pour combien de temps encore Philippe, pour combien de temps ? Voyez vous si je prône un retour au catholicisme ce n'est pas par tartuferie, mais finalement pour défendre ce qu'il reste de l'Occident chrétien contre le péril musulman, je sais que vous êtes sensible à ce péril, au fond je défends presque vos intérêts. Mais la haine du catholicisme est tellement forte dans les cercles francs-maçons, qu'elle l'emporte sur l'instinct de survie, l'instinct de survie de votre propre caste, la bourgeoisie.
Ou alors, autre solution, confessez tous vos crimes au peuple, partagez ce que vous avez volé à la noblesse et au clergé avec lui, rééduquez-le suivant les valeurs du roman national républicain si cela vous chante, mais mieux vaut ça plutôt que rien, comme c'était le cas jusqu'au début des années 80. Suivez les conseils de Zemmour avant qu'il ne soit trop tard, mais le temps presse ! Surtout le plus important, rétablissez l'autorité de l'école en augmentant le salaire des enseignants, et en privilégiant les savoirs sur la pédagogo ! Resanctuarisez l'école de la République, chassez les parents hors du temple, tout comme Jésus en chassa les marchands.
Et arrêtez d'ouvrir un boulevard idéologique aux musulmans au nom de votre haine du catholicisme, et surtout au nom de votre appât du gain, pour réduire le coût du travail en pensant que les salariés musulmans coûteront moins chers et seront plus malléables au moins disant social ou dumping social.
Evidemment je ne parle pas de vous en tant que personne Philippe, je vous respecte trop pour ça (Nietzsche dit qu'il faut prendre soin de ses ennemis), mais je parle des intérêts que votre caste défend.
Si seulement vous aviez le bras assez long pour appliquer mon programme !

Erwan Blesbois a dit…

Vous avez raison Philippe, il y a toujours une part d'ombre et une part de lumière dans toute œuvre humaine, et à mesure que notre capacité à faire le bien progresse, ce que je ne nie pas, notre capacité à faire le mal itou. Malheureusement je crains que la part d'ombre ne s'avère beaucoup plus puissante que la part de lumière, et nous avons laissé l'ombre se développer de façon désormais incontrôlable. C'est bien la part d'ombre qui désormais conditionne l'existence de la majorité de nos contemporains dépourvus de limites morales et spirituelles, possédés par les forces du matérialisme pur. Pour une nature religieuse nous devons apparaître comme des démons. “Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve” la formule du poète Hölderlin me paraît aujourd'hui obsolète, j'aurais envie de la renverser et de dire, là où croît ce qui sauve, croît aussi le péril mais de façon disproportionnée à ce qui sauve. Par exemple les progrès de la médecine qui apparemment sont là pour sauver des vies, fragilisent considérablement tous les équilibres naturels qui permettaient que la population mondiale ne croisse pas de façon exponentielle. Ce qui a vocation à sauver, la médecine, nous fait courir un bien plus grand péril encore, disproportionné en comparaison des vies qu'elle sauve. Les sciences et techniques et notre bonne conscience, créent des tsunamis qui vont tout engloutir, je sais que c'est un lieu commun de dire ça, mais l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Philippe a dit…

J'ai noté "Toutes les « œuvres » humaines, sans aucune exception"
Dans ma phrase : "Toutes les « œuvres » humaines, sans aucune exception, ont une face lumineuse toujours associée à une face grise ou noire peu importe que ces « œuvres » soient de droite, de gauche, républicaines, royales, religieuses etc." … j'ai omis d'écrire "Secrètes, pas secrètes".
Erwan se jette sur cette omission !
Je ne vois vraiment pas comment la franc-maçonnerie, la charbonnerie comme le Vatican ou La Mecque etc. etc. n’auraient pas (ou n’auraient pas eu) leur face grise ou noire !
Comme dit le poète : c’est ainsi que les hommes vivent