mardi 12 septembre 2017

Irma fait son show



Emmanuel Macron est aux Antilles, pour constater les dégâts, après le passage de l'ouragan Irma. Pendant plusieurs jours, nous avons subi dans les médias une déferlante d'images, beaucoup indécentes, montrant inutilement le malheur des gens. Des explications, souvent obscures et techniques, ont été données du phénomène naturel : mais qu'est-ce que ces "précisions" apportent à notre information ? Déferlante aussi de vocabulaire, dans une sorte de surenchère : chaos, scène de guerre, enfer, apocalypse, fin du monde, un registre étonnement biblique ... J'ai noté, sur une radio, cette trouvaille littéraire : "ouragan atomique", comme si la nature se faisait bombe nucléaire ...

Comme toute société moderne, nous avons eu droit à quelques chiffres, inlassablement répétés : 95% de l'île a été détruite. Je me demande bien quels sont les 5% qui restent, et par quel miracle ? L'apocalypse normalement emporte tout. Quant aux 1,2 milliards que devront verser les compagnies d'assurances, comment ont-ils été calculés, aussi rapidement ? Peu importe la vérité, l'essentiel est dans le "ressenti", comme on dit aujourd'hui : au jour de la fin du monde, les chiffres doivent forcément être gigantesques.

Il y en a pourtant qui cloche : 10 morts, un chiffre très bas pour une apocalypse qui détruit 95% du territoire. A la même date, le tremblement de terre au Mexique et les inondations en Italie en ont fait beaucoup plus. Mais il faut laisser Irma faire son show sur les écrans. Il y a quand même des déclarations troublantes, dans la presse écrite : "Nous n'avons eu ni mort, ni blessé grave. Toute l'île a été contrôlée et il n'y a strictement aucun problème de ce côté-là. Je n'ai pas de crainte particulière pour les jours à venir". C'est une déclaration de Bruno Magras, président de la collectivité dans l'île de Saint-Barthélemy, le 09 septembre.

Les scènes de pillage sont venues nous interroger : les hommes ne seraient-ils pas plus féroces que la nature déchaînée ? Il faut dire que Saint-Martin et Saint-Barth sont des paradis pour richards, côtoyant la misère la plus terrible d'une partie de la population. Mélenchon, ce faux intelligent qui n'en rate pas une, en a profité pour accabler Macron d'impréparation ! Je confirme : notre président n'est pas Jésus, il n'a aucun pouvoir de calmer les vents et d'apaiser les tempêtes.

Les climatologues sont formels, au grand dam des animateurs de médias (qui ont détrôné les journalistes) : Irma n'a rien d'exceptionnel, la zone a connu des cyclones aussi puissants, il n'y a pas si longtemps. Quant aux historiens, toujours utiles à consulter pour relativiser, ils nous apprennent que le 10 octobre 1780, les Antilles ont affronté un ouragan qui a fait dans toute la région ... 22 000 morts ! Et tenez-vous bien : la métropole n'en a eu connaissance que ... deux mois après ! Quelle chance nous avons : avec BFMTV et les autres, Irma peut faire son show, comme il était impossible et inimaginable autrefois.

2 commentaires:

Philippe a dit…

Exact, Allons plus loin
Rappel préliminaire : au premier tour on choisit, E Macron a été choisi par 18,19 % des inscrits.
Les grands médias sont des entreprises privées. Ils sont là pour attirer les publicités en faisant de l’audience, et pour au final faire gagner de l’argent à ceux qui ont misé financièrement sur eux.
Leur intérêt commercial est de faire plaisir à cette majorité qui n’est pas acquise à Macron.
Il n’est peut être pas nécessaire de faire de grandes analyses de clientèles pour savoir ce qui va plaire.(on ne fait pas de bonnes audiences avec des bons sentiments)
Même ceux des médias qui ont semblé acquis à E Macron pendant sa campagne se ravisent progressivement pour ne voir que leur intérêt financier.
La concurrence est féroce dans ce système médiatique classique devenu instable car menacé de mort par les créations internet moins onéreuses d’instalation .. webtv, blogs et autres à venir boostées par la fibre et autre 4G.
Il faut s’attendre à une recrudescence accrue du « dézinguage » des politiques et notamment du plus en vue, « dézinguage » qui va crescendo en intensité depuis N Sarkozy.

Anonyme a dit…

si si cette catastrophe est bien la faute à Macron, Mélenchon le dit et donc les beaufs applaudissent. "les chiens aboient et la caravane passe!". Il faut continuer à réformer conformément aux programme présidentiel approuvé par le grand nombre d'électeurs et ne pas trop écouter l'avis des bobos non plus! Que feraient les Mélenchon et Le Pen s'ils avaient été élus. Ce ne serait pas 200 000 personnes dans les rues mais un début de guerre civile comme au Vénézuéla.