mardi 19 septembre 2017

Tous les mêmes !



Il est beaucoup question, depuis quelques temps, des conflits au sein du FN. Je n'y crois pas du tout. C'est l'écume des choses. Il n'y a pas de courants qui menacent l'existence de l'extrême droite. Le Pen, sa nièce, Philippot et les autres partagent le même noyau idéologique : nationalisme, xénophobie et autoritarisme. Le clivage entre un FN fréquentable et un autre qui ne le serait pas est une légende. Ce sont tous les mêmes ! Les nuances ne font pas des différences.

Ce qui les déchire, ce n'est pas l'idéologie, c'est le pouvoir. Avec Marine Le Pen, ils sentent qu'ils ne gagneront pas. Son débat face à Macron l'a totalement décrédibilisée. Elle ne remontera jamais la pente. C'est la grande vertu de la démocratie : à la tribune d'un meeting, dans l'entre soi militant, on peut faire illusion. Lors d'un débat avec l'adversaire, on a rendez-vous avec sa propre vérité : les masques tombent. Le Pen reste à jamais Le Pen, c'est-à-dire une femme d'extrême droite : c'est ce que ce débat nous a appris, que nous savions déjà. La suite était inévitable : dissensions au sein du parti, qui ne peut accepter d'être aussi mal représenté s'il veut un jour accéder au pouvoir. Cette séquence nous rappelle aussi que l'inimitié est le ressort naturel de la politique, que la camaraderie y est intéressée et manipulatrice.

Le plus dangereux des frontistes n'est pas celui qu'on croit, mais Philippot. Il est intelligent, compétent, sympathique, crédible et, par dessus tout, il laisse croire que sa ligne n'est pas identitaire mais souverainiste, qu'il n'est pas d'extrême droite mais social-patriote. Si Le Pen lui laissait la place, ce serait terrible pour tous les démocrates. Heureusement, elle ne le fera pas. Et si Philippot quitte le FN ou s'en fait exclure, il connaitra le sort de Bruno Mégret : une rapide marginalité.

Une dernière chose : beaucoup se réjouissent de ces affrontements à l'intérieur du FN et de la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle. Je serais moins catégorique : d'une part parce que ce sont des batailles de Polichinelle, qui ne change rien à la nature de ce parti ; d'autre part, et surtout, parce que cette femme incompétente et dangereuse, qui a donné d'elle une lamentable image lors de ce fameux débat, a malgré tout réussi à capter 11 millions de voix, ce qui est proprement sidérant. Quelques centaines de milliers de fanatiques et d'imbéciles, toute société peut en produire facilement ; mais 11 millions d'électeurs, non, c'est effrayant, et ce ne sont pas les remous actuels au sein du FN qui doivent nous le faire oublier.

7 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

L'ennemi du peuple ce n'est pas du tout le FN, le FN est un dérisoire mouvement de réaction nationaliste à l'islamisation de la société. C'est d'ailleurs un mouvement selon moi légitime dans une société où la bourgeoisie impose au peuple de souche quelque chose qu'il ne souhaite pas, et d'ailleurs personne ne lui demande son avis
Non l'ennemi du peuple c'est la bourgeoisie libérale, qui depuis es guerres napoléoniennes le pousse au casse-pipe, quant elle-même reste toujours confortablement à l'abri. C'est donc aujourd'hui essentiellement la politique de Macron qui sert sa cause égoïste. La bourgeoisie n'a jamais été de gauche, elle a toujours défendu ses intérêts égoïstes et ne s'est jamais souciée du peuple. Je soutiens que le peuple était mieux traité sous l'ancien régime qu'actuellement, et surtout que l'ancien régime aurait pu évoluer pacifiquement vers une forme plus moderne de représentation, la monarchie parlementaire, et donc vers une démocratisation des mœurs, sans un passage obligé par la violence et la brutalité que constitua la Révolution, et surtout les guerres mettant face à face des peuples, dans ce qui constitue des guerres fratricides entre gens de peu.
Il est à noter que c'est la bourgeoisie qui a généré les guerres entre des nations entières, dès le départ avec l'épisode napoléonien qui a suivi de très peu la Révolution française, comme un coup de poker initial pour imposer l'idéologie bourgeoise à l'ensemble de l'Europe. Je ne nie pas aussi que cet épisode a aussi profité d'un souffle populaire très intense. Peut-être que si Napoléon n'avait pas échoué, il aurait pu unifier l'Europe, et que les peuples qui la composent auraient pu s'unir sous l'idéologie des droits de l'Homme. Mais à vrai dire il est possible que l'Europe ainsi unifiée par la force et la brutalité n'aurait pas tenu bien longtemps après la mort de l'empereur.
Tout ça pour dire qu'avant la Révolution française, c'était l'aristocratie cosmopolite qui tenait l'Europe. Cette aristocratie répugnait à la guerre totale et aux luttes fratricides entre nations, car d'une cour d'Europe à l'autre ils étaient cousins, frères et sœurs éparpillés sur le continent. Toute nation européenne avait un lien de parenté avec une autre nation européenne, par le cosmopolitisme de l'aristocratie. Le vilain petit canard qui attisait la haine entre les nations, était celui qui de par sa situation géographique se sentait un peu exclu, la perfide Albion !
Cependant hormis l'Angleterre refusant l'adhésion, jalouse et envieuse de toute suprématie en Europe continentale, et attisant de tout temps les guerres contre un tel projet, ce cosmopolitisme sous influence dominante incontestablement française, assurait une certaine stabilité en Europe et les guerres étaient limitées au niveau de la brutalité et de la violence. Ce n'était pas des peuples que l'on mettait face à d'autres peuples, mais des armées régulières et professionnelles, limitées aussi en nombre de soldats.
C'est Napoléon qui a apporté la notion de guerre totale, dont la guerre de 1870 puis de 14-18 ne furent que des avatars, avant celle encore pire de 39-45 qui a suivi. Evidemment de telles boucheries, mettant en jeu des peuples entiers soumis à des luttes fratricides d'un point de vue marxiste, ne peuvent que susciter le doute et l'athéisme... pour les peuples victimes. Mais au départ c'est bien l'athéisme déicide et régicide bourgeois qui a suscité les guerres napoléoniennes, matrices de tous les conflits qui ont suivi.

Erwan Blesbois a dit…

C'est l'athéisme bourgeois déicide et régicide qui est la cause de la boucherie que les guerres totales entre les peuples constituèrent, et ce sont les guerres totales entre les peuples qui suscitèrent son athéisme.
La conséquence est l'époque aporétique et nihiliste dans laquelle nous nous trouvons comme des souris dans la nasse. Epoque qui ne génère plus aucune valeur, au point que l'on regrette avec nostalgie y compris l'ancien régime aristocratique et monarchique qui légitimait l'inégalité entre les Hommes en fonction de leur naissance. En l'absence de toute spiritualité d'origine européenne globalement, ce sont surtout les ressortissants d'origine musulmane qui créent des valeurs au sens nietzschéen.
Ce qu'il faut retenir de tout ça est que l'aristocratie était cosmopolite, et qu'elle tenait idéologiquement l'Europe, et qu'elle n'avait pas intérêt à la détruire, car c'était le bien commun de toutes les cours européennes, hormis l'Angleterre embourgeoisée, jalouse et envieuse de la France et visant la suprématie.
Je pense que la situation du peuple aurait pu s'améliorer progressivement dans le cadre d'une transition, en passant peu à peu d'une monarchie absolue à une monarchie parlementaire prenant en compte les vœux du Tiers état. Mais globalement la bourgeoisie en a décidé autrement, et a fait table rase du passé.
Pire ! A l'école on n'enseigne même plus le roman national, ce qui permettait de bâtir un monde commun pour tous les enfants de France. L'idéologie scolaire consiste désormais exclusivement dans l'enseignement de la dénonciation de toutes les horreurs du passé commises par l'Homme blanc d'origine chrétienne, dont le colonialisme et l'esclavagisme, permettant ainsi in fine de faire une place à nos compatriotes musulmans. Quid des enfants blancs d'origine européennes ? ils sont coupables, du côté du mal. Beau cadeau que la France lègue à ses enfants blancs d'origine chrétienne, qui n'ont plus d'autre choix, si ils sont bien nés et bourgeois que de s'orienter dans la voie du plus pur matérialisme. Tandis que les enfants d'origine musulmane à qui l'on lègue un héritage idéologique, peuvent s'orienter dans le militantisme virulent, voire la pensée.
Pour ma part je pense que finalement le clergé et la noblesse ne furent pas aussi nocifs pour les peuples que ne le fut et l'est encore la bourgeoisie, aux discours polymorphes et visant la séduction des esprits faibles, notamment par l'idéologie foutraque des Droits de l'Homme, à qui l'on peut bien faire dire ce que l'on veut et principalement que l'intérêt égoïste de chacun passe avant celui de son voisin.
Si dieu existait il n'aurait pas permis ma naissance non plus, car quoi de pire hormis d'être persécuté par son propre père, que de l'être par sa propre mère, et que devoir la combattre comme si c'était sa pire ennemie. C'est à de telles situations aberrantes que nous a conduit la modernité, avec une accélération à partir du tournant libéral de 1983. Je pense que ça vaut le coup de se battre contre cette mauvaise tendance à l'égoïsme de nos contemporains, en rétablissant un peu de spiritualité catholique, chacun à son petit niveau, chacun en faisant comme il peut, évidemment pour ceux qui ont des origines catholiques.

Philippe a dit…

Bernard Mabille a taillé une belle veste au monarque et à tous ses"Irréprochables".
http://www.paris-premiere.fr/concerts-et-spectacles/concert-la_revue_de_presse/videos/11693182-bernard_mabille_des_ministres_irreprochables.html

F P a dit…

Si par malheur, un jour Florian Philippot, devenu chef des frontistes, arrivait au second tour des présidentielles, ce pourrait être un concurrent extrêmement dangereux pour le candidat qui lui resterait opposé lors du débat d'entre deux tours car outre qu'il vient de chez le "Che", pas le sud-américain, le nôtre, dont il n'a guère renié beaucoup de valeurs mais c'est un contradicteur de belle volée capable de faire belle figure et de ramasser la mise.
Par contre, s'il quitte le FN il aura vraisemblablement son avenir derrière lui.

Anonyme a dit…

Dernier espoir pour la France, que Philippot fédère et que le FN se marginalise. Philippot est brillantisime, il cerne tous les enjeux de l'avenir, la France a besoin de lui, il n'aurait fait qu'une bouchée de Macron lors du débat de l'entre deux tours.

Anonyme a dit…

Dernier espoir pour la France, que Philippot fédère...
Eh bien, c'est fini !
Ce héros blackboulé par la Marine, finira dans les oubliettes comme ses prédécesseurs qui ont bravé le clan.

F P a dit…

Par contre, s'il quitte le FN il aura vraisemblablement son avenir derrière lui.
Eh bien, c'est fait, il s'est résolu à partir !
Et il a bel et bien son avenir (politique) derrière lui.
Aussi intelligent que nous, il doit tout autant le savoir.
Car où pourrait-il aller dorénavant ?
Nulle part avec chance de succès auprès des électeurs.
Il lui reste à transformer son club de "patriotes" en nouvelle machine politique.
Hélas pour lui, il n'y a pas d'élections importantes à venir.
Même si "les républicains en marche" échouaient, lui, n'en tirerait guère d'avantage électoral.
Adieu, vice-président du Front !
Assume d'avoir mal choisi ton camp après avoir pourtant été à l'école convenable du républicain de Belfort !