lundi 28 avril 2014

Chaman Eric



Eric Blanchard est peintre (à l'huile essentiellement) et musicien, comme son frère Pierre, le violoniste international. Il expose en ce moment au 115, rue d'Isle. Les motifs religieux sont nombreux, comme ce Christ (vignette 2), mais aussi des statuettes indiennes. Eric Blanchard est en quête d'illumination. Ses voyages en mobylette en direction de Barcelone sont aussi des parcours mystiques. Mais l'artiste veille à ce qu'on ne le prenne pas pour un gourou. Il ne se rattache pas à une tradition spirituelle particulière, mais le chamanisme lui va bien.

Eric Blanchard ne peint pas que Jésus mais aussi, vous l'avez sans doute reconnu, Xavier Bertrand (vignette 3). Attention, le maire de Saint-Quentin n'est pas fini (je veux dire son portrait) : c'est une oeuvre en voie d'achèvement. On découvre également les visages de Jack Lang et de Nicolas Sarkozy (vignette 1, à gauche et à droite au dessus du maître ; plus haut, un joli panorama de notre ville, vue de sa fenêtre dans le quartier Europe). Mais Eric Blanchard n'est pas Maurice-Quentin de La Tour : il représente aussi des portraits d'amis, des rencontres, pas seulement les puissants de ce monde.

La recherche de l'absolu, nous y revenons, parce qu'elle rend le personnage intéressant et un peu mystérieux. Il me confie qu'un jour il s'est allongé pendant deux heures dans un "sarcophage" de la basilique, les yeux dans les vitraux, en attente d'inspiration. Sa référence, c'est Salvador Dali, qu'il a failli rencontrer, en allant sonner à sa porte, à Cadaqués. Léo Ferré, croisé à Chauny, et Coluche l'ont marqué, ce dernier à l'occasion du tournage du film de Claude Zidi, "L'aile ou la cuisse", dans lequel Blanchard jouait le rôle du bassiste. "Transmission" : c'est un mot très important pour lui.

Il ne méprise pas le travail de reproduction, bien au contraire : c'est ainsi qu'il s'est consacré au "Christ à la colonne", de Vélasquez, à "L'embarquement pour Cythère", de Watteau. Dans ses pérégrinations, il lui arrive de dessiner sur n'importe quoi, ce qu'il trouve sous sa main, des bouts de papier, des dessous de bière (vignette 4, des dessins à la Matisse, vendus 1 euro). En nous quittant, il ose un jeu de mots, se définissant comme "chaman Eric", que j'entends aussi comme "chimérique". Je lui dis que ça pourrait être le titre de ce billet : c'est ok.

Allez visiter l'exposition d'Eric Blanchard, mais dépêchez-vous : c'est jusqu'à demain, de 14h00 à 19h00.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un personnage ; un artiste sincère découvert au 115 qui devient avec des gens comme lui , un lieu d'échanges riches et émouvants !!