jeudi 13 décembre 2012

Un horrible cauchemar



Depuis six ans que ce blog existe, je n'ai pas pour habitude d'y raconter mes rêves, qui sont comme les vôtres insensés et inintéressants. Sauf aujourd'hui, je veux dire cette nuit, où j'ai fait un horrible cauchemar, en rapport avec la politique. Je ne suis pas spécialement freudien, je n'y vois pas une manifestation de mon inconscient. A vrai dire, je n'en sais rien, je vous laisse seuls juges.

C'est peut-être parce que j'ai rencontré hier Alice Meunier, du Courrier Picard, qui voulait en savoir plus sur mes intentions en vue des prochaines élections municipales et qui m'a interrogé (article paru ce jour). Ses questions ont sans doute continué à me travailler pendant mon sommeil ... Toujours est-il que j'ai fait le rêve suivant, dont je vais essayer de n'omettre aucun détail, autant qu'il est possible.

Ma proposition de primaires citoyennes locales pour désigner le chef de file de la liste avait été acceptée. Au départ, c'est donc un joli rêve puisque je tiens beaucoup à cette procédure, qui seule pourra mobiliser la gauche saint-quentinoise, lui donner un leader légitime et la faire gagner. Le cauchemar commence (j'ai presque envie de dire : recommence) juste après : je suis bien sûr candidat, mais ma candidature n'est pas ... validée. Je ne peux pas vous dire pourquoi, c'est là où les détails me manquent. Je l'ai évidemment mauvaise ...

Le cauchemar aurait pu s'arrêter là, déjà assez pénible en soi. Mais non, le pire est à venir, du moins dans les souvenirs que j'en ai. Bien qu'ayant été à nouveau évincé, je participe cette fois au scrutin en tant qu'électeur (c'est incohérent, mais les rêves sont incohérents). Le vote a lieu dans un immense hangar (ne me demandez pas pourquoi, je suppose que ces primaires remportent un immense succès). J'ai mon bulletin de vote en mains, dans son enveloppe (hélas, aucun souvenir des candidats), et je fais face, dans l'immensité de ce hangar, à des milliers et des milliers de ... boîtes à chaussures (la boîte à chaussures fait office, dans la section socialiste de Saint-Quentin, d'urne électorale, signalé dans L'Aisne Nouvelle du 17 novembre).

C'est à ce moment que mon cauchemar est devenu le plus cauchemardesque (ça ne s'explique pas, il faut le vivre, ou plutôt le rêver) : j'errais comme un damné entre les boîtes à chaussures, je passais de l'une à l'autre, complètement désemparé, ne sachant pas dans laquelle déposer mon bulletin. C'est ça qui est étrange : l'horreur ne venait ni d'avoir été écarté du scrutin, ni d'aller voter pour un candidat autre que moi, mais du choix à faire entre ces milliers et ces milliers de boîtes à chaussures, qui s'étalaient à l'infini devant moi. Je me suis alors brusquement réveillé, très angoissé. Peut-être qu'un lecteur psychologue ou psychanalyste pourrait m'en dire plus, proposer une interprétation (j'ai insisté sur les détails parce que je sais qu'ils sont importants dans la démarche freudienne).

Ne croyez pas non plus que cette histoire de recours m'obsède, me monte à la tête, hante mes jours ... et mes nuits. En politique, il faut regarder en avant, pas en arrière, même si le passé est très récent. Je ne suis pas dans une logique d'ambition ou de revanche personnelles mais dans le débat d'idées : ma candidature au secrétariat de la section n'avait pas d'autres objectifs. Comme je l'ai dit à Alice Meunier qui m'interrogeait sur ce sujet, quand on prétend comme moi exercer le plus haut mandat municipal, il faut être très exigeant sur les règles, ne rien laisser passer, vis-à-vis de soi-même, de ses camarades et de ses partenaires politiques. Ce qu'on admet aujourd'hui à un petit niveau, celui d'une section, on l'admettra hélas demain à un haut niveau, celui de la municipalité, avec des conséquences autrement plus graves. Et ça, je n'en veux pas. J'ai déposé ce recours, et j'irai jusqu'au bout de la procédure, pour cette unique raison : faire respecter la règle. Je ne le fais pas pour moi, qu'est-ce que j'en ai à faire ! mais pour le parti, pour la gauche et pour l'avenir : que nous soyons, devant nos électeurs, clairs, carrés, irréprochables, en commençant par nos propres pratiques internes.

Ce recours, après trois semaines, n'a toujours pas reçu de réponse. Je comprends l'embarras de mes camarades de la direction nationale, qui n'y sont évidemment pour rien. Si j'étais fautif, un courrier m'aurait été adressé dès le lendemain. Mais les torts sont ailleurs, et il n'est jamais simple d'annuler une élection et de la recommencer (voyez ce qui se passe à l'UMP !). Bref, je ne sais pas du tout quelle sera la suite. Je veux surtout me prémunir contre toute prochaine éventuelle mauvaise surprise. Ce n'est pas que je sois superstitieux, encore moins que je crois aux rêves prémonitoires, mais je veux avoir des garanties de bon respect des règles pour l'avenir.

Pour en finir avec cet horrible cauchemar, plus j'y pense et plus je me dis que la clé de sa compréhension est dans la boîte à chaussures, qui est vraiment son élément le plus marquant, le plus traumatisant en même temps qu'insignifiant, dérisoire. C'est le Rosebud de cette histoire qui, telle sa fin dans le film Citizen Kane d'Orson Wells, ne sera sans doute jamais élucidé.

1 commentaire:

Marie a dit…

J'ai une explication sur les chaussures:
tu souffriras beaucoup avant d'y arriver à être Maire
mais fonce