mercredi 12 décembre 2012

Le têtu veut une tête



Vous ne connaissez sûrement pas Yann Galut. Mais vous avez entendu parler de lui ces dernières heures : c'est le député socialiste qui va déposer un projet de loi pour déchoir Gérard Depardieu de sa nationalité française, après son "exil fiscal". Galut, moi je connais, c'est un Berrichon (donc un têtu), élu de la 3e circonscription du Cher, celle de Saint-Amand Montrond, ma ville natale. Yann m'a invité à son mariage, en 2001 je crois. Après la cérémonie à Bourges, nous sommes allés à une petite réception en campagne, en présence d'une guest star : Jean-Luc Mélenchon, qui n'était à l'époque qu'un des leaders de l'aile gauche du PS, dont Yann faisait alors partie. Depuis, il a rejoint Ségolène, et aujourd'hui il est hollandais, comme presque tout le monde chez les socialistes. Un hollandais berrichon, comme moi, et têtus tous les deux !

Mais sur l'affaire Depardieu, on n'est pas d'accord. Quelle mouche l'a piqué ? Nous n'avons pas à préjuger des intentions de l'acteur. Et puis, il fait ce qu'il veut ; en République, on est libre, même de prendre ses cliques et ses claques et de partir. A la limite, que les riches quittent la France, je m'en moque, c'est leur choix, que je ne discute pas. Et qui ne m'inquiète pas économiquement : le destin de notre pays ne repose pas sur les épaules d'Obélix. C'est le travail de tout un peuple qui fait vivre la France, pas l'argent de quelques privilégiés.

De toute façon, nous ne sommes pas au temps de la guillotine et de l'émigration dorée de masse. Avec le départ de Depardieu, il n'y a pas le feu au lac. La proposition de mon compatriote berrichon et camarade socialiste me gêne : elle suppose qu'il y aurait de "mauvais Français" qu'il faudrait priver de leur nationalité. Le raisonnement ne me plaît pas. La vraie solution, ce serait de continuer à assujettir à l'impôt national les contribuables qui s'installent à l'étranger, pas cette déchéance de nationalité. Mais Yann est têtu, il ira jusqu'au bout de son idée, il veut la tête à Depardieu.

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