samedi 4 février 2017

On va gagner !



On va gagner ! C'est le plus beau mot du vocabulaire politique. A Saint-Quentin, je n'ai pas eu souvent l'occasion de le clamer. Aujourd'hui, je prends ma revanche, avec la candidature d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle. Après son grand meeting de Lyon, qui vient de se terminer, l'évidence s'impose peu à peu : le prochain président de la République, ce sera lui. On va gagner !

Le discours de cet après-midi a renforcé cette intuition : Macron a été plus présidentiel que jamais. Ce n'est plus le candidat d'un camp contre un autre camp, c'est déjà le candidat du rassemblement, le candidat de tous les Français, comme en leur temps le général de Gaulle ou François Mitterrand. Oui, on va gagner : c'est à cette exclamation que le candidat a été plusieurs fois interrompu.

Qu'a-t-il à craindre désormais ? Sur sa droite, un candidat plombé, que son propre parti cherche à remplacer. Sur sa gauche un poids léger, qui en est à rechercher des alliances avec Jean-Luc Mélenchon, comme si on pouvait tendre la main à celui qui vous mord ... Tout ça, ce n'est pas de la graine de chef d'Etat. Mais restons bienveillant, puisque Emmanuel Macron nous le demande, faisant taire les sifflets contre l'adversaire, ce qui ne s'est jamais vu dans un meeting politique, où l'on s'efforce plutôt de les susciter. Contentons-nous de crier : on va gagner !

On va gagner, parce que nous avons pour nous la force du nombre, la puissance des idées, la popularité du candidat ... et l'effondrement de la classe politique, qu'il faut déplorer mais aussi constater, en en tirant les leçons. Qui sera le véritable adversaire de Macron dans cette campagne ? L'extrême droite, évidemment. Le grand danger, c'est elle. Et c'est lui, seul, qui peut la stopper. Au niveau où Emmanuel Macron est arrivé, à quelques semaines du premier tour, il ne peut plus reculer ou s'effondrer. La dynamique est là, elle emporte tout, rien ne pourra l'arrêter, les ralliements seront de plus en plus nombreux. On va gagner : j'aurais pu, ce soir, me contenter de ces trois mots pour rédiger et résumer tout mon billet.

12 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

Mais, dès aujourd'hui, Macron est comme le héros joué par Terence Stamp dans Théorème de Pasolini. Créateur de désordre. Destructeur. Inclassable. En mouvement. Il n'a pas gagné mais il trouble. Il va se heurter au réel...

Emmanuel Mousset a dit…

Pour construire, il faut détruire (Nietzsche). Il trouble ? Non, au contraire, il clarifie. Le réel ? Il y est, complètement. Il l'imprime. Toi même en convient, involontairement : ton commentaire sur Macron est moins virulent que d'habitude. Les forts finissent toujours par entrainer les faibles, contre leur gré.

Philippe a dit…

Macron (comme MLP voire encore moins) n'a pas d'appareil politique local valable.
Les anciens parlementaires soit sous ces couleurs « En Marche » soit sous celles de leurs partis actuels seront élus, les nouveaux venus ne seront pas élus massivement … il pense être de Gaulle mais il n'a aucun passé glorieux !
Nous aurons une chambre des députés ingouvernable avec des premiers ministres revanchards qui lui feront regretter son aventure.

Erwan Blesbois a dit…

Cela peut être aussi un ruse que de mimer la faiblesse. On dit de la femme notamment qu'elle est le piège de l'homme. Qui sera derrière le piège qui sera peut-être tendu à Macron ? Une femme, blonde pour ne pas la nommer ? DSK et Fillon sont déjà tombés à cause ou grâce aux femmes.

N a dit…

Pour construire, il faut détruire (Nietzsche).
Parce que Nietzsche a toujours raison ?
Tellement qu'il la perdit.
Pas la peine de nous rebattre les oreilles avec des citations de Nietzxche.
Elles ne prouvent guère.

degauche a dit…

on dirait un gamin qui vient de marquer un but à la 10e mn ..et qui risque quand meme de se ramasser une gamelle en fin de match: vous en êtes là..quelle pitié; comment voulez-vous qu'on vous fasse confiance? : à chaque échéance politique vous changez de candidat au gré des sondages et là c'est le "must": vous soutenez un homme qui a dit clairement qu'il n'était pas de gauche;et bien moi je suis de gauche et donc je soutiendrai la candidat de ma famille politique,ça s'appelle de la loyauté ;ça me rassure face à un opportuniste de votre genre pour qui- ça c'est de droite- la fin justifie les moyens
svp: n'insultez plus les hommes de gauche en écrivant que vous en faites partie

Erwan Blesbois a dit…

Hamon gagnera la présidentielle car il sera présent de justesse au 2ème tour (15% + 10% de Mélenchon qui se désistera avec un programme commun) face à une Marine Le Pen pas totalement dédiabolisée. Le candidat de droite fragilisé, quel qu’il soit, et Macron manquant d'infrastructure de soutien, ne pourront qu'éclater les voix du centre et de droite face à une gauche minoritaire dans le pays. Mais alors un peu rassemblée autour de ce que certains qualifieront de révolution économique et écologique, et qui nous sortirait du triptyque fatal : croissance/baisse des dépenses publiques/innovation, qui nous conduirait forcément à l'abîme en deux ou trois générations. A la France de montrer la voie au monde entier du développement durable et sans croissance, dans un soucis prioritaire pour l'environnement. Nous n'avons pas le choix, c'est ça ou l'extinction pour l'espèce humaine. Allez Hamon, car nous n'avons pas le choix...

papi 2 a dit…

Un précédent : en 1995 (je crois) a dans des circonstances similaires a eu ce mémorable "je vous demande de vous taire..."

E a dit…

A Erwan Blesbois (05/02 - 13:09) : votre raisonnement ne tiendrait que si M Mélenchon se ralliait AVANT le 1er tour à M Hamon et aux socialistes.
Ce ralliement n'a guère de chances de se réaliser ni dans le sens Mélenchon - Hamon ni dans l'autre sens...
Et si par hasard, ça se faisait, il y aurait de grosses désertions dans l'électorat.
Il paraît vraisemblable que le 2ème participant au second tour de la présidentielle (pour affronter la candidate frontiste) ne dépassera pas les 15% au 1er tour.
C'est donc presque à une loterie avec des chances équivalentes pour M Macron, M Hamon, M Fillon et M Mélenchon à laquelle nous allons participer dans quelque chose comme 74 jours...

Anonyme a dit…

Il faut bien et toute la naïveté d'Emmanuel Mousset pour penser, à la façon de la méthode Coué, que son favori va gagner alors qu'il reste 6 semaines de campagne électorale. Macron, un candidat anti-système ? Soutenu par Pierre Bergé, l'homme d'affaire et affairiste, Pierre Gattaz, le patron du Medef,Xaviel Niel, Vincent Bolloré, Claude Bébéar, Patrick Drahi, Alexandre Bompart, Alain Minc, l'homme qui s'est toujours trompé, et l'économiste de cour Jacques Attali, bref que des milliardaires et gens bien en placé dans le système dont ils ont largement profité de par leurs connivences avec les pouvoirs politiques de droite et de gauche depuis plus de 30 ans. Ce sont des milliardaires qui ont largement profité du système politique, économique, financier et médiatique.
Non ! Monsieur Macron n'est que le produit d'un système à bout de souffle qui le finance largement ( ce dont la presse évite bien de parler, préférant s'acharner sur Fillon ) pour une tentative de le sauver en lui donnant une image télégénique de télévangéliste qui évite bien de parler de son programme ultralibéral que ne renierait pas Fillon et les siens. Mais les classes populaires qui lui sont défavorables ne se sont pas encre prononcées et le vote en sa faveur n'est qu'à moitié assuré de la part de son électorat, qui peut donc changer d'avis.

A a dit…

Je rejoins la position "anonyme" de 11h33 : sur le coup, je n'avais plutôt que de la sympathie pour M Macron mais à y regarder de plus près, de ses soutiens, si j'étais candidat, je n'en voudrais pas du tout...
Des Gattaz, des Bolloré, des Minc, des Drahi...
Des gens du peuple, ça ?
Des gens oeuvrant pour le peuple dans leur vie de tous les jours ça ?
Suffisant pour rejeter l'amiénois du Touquet...
Vous me direz : qui alors ?
Il reste plus de deux mois et quelqu'un d'autre se positionnera peut-être...

Emmanuel Mousset a dit…

Vous devriez réfléchir avant d'accorder votre sympathie à quelqu'un. A moins que vous ne soyez tout simplement un menteur.