mercredi 15 février 2017

L'argent, l'argent, l'argent !



Dans Le Canard enchaîné de ce matin, nous apprenons que Thierry Solère, porte-parole de François Fillon, aurait dissimulé de l'argent au fisc. L'argent, l'argent, toujours l'argent ! Après le candidat, c'est au tour de son porte-parole ... Je suis gêné : la politique, ce ne sont pas des histoires d'argent, mais des débats d'idées. L'argent, l'argent, l'argent ! Mais est-ce que le monde, et pas seulement la politique, ne tourne pas depuis toujours autour de l'argent ? On dit souvent que c'est le sexe. Mais non, c'est l'argent ! Le sexe ne fait tourner que les têtes, pas le monde.

Cette campagne des présidentielles accorde pour l'instant une place importante à l'argent. Mais par le passé, n'était-ce pas un peu la même chose ? Les scandales immobiliers sous de Gaulle et Pompidou ? L'argent ! La feuille d'impôt de Chaban ? L'argent ! Les diamants de Giscard ? L'argent ! Les amitiés de François Mitterrand avec l'homme d'affaires Roger-Patrice Pelat ? L'argent ! Le prêt sans intérêt de Bérégovoy ? L'argent ! Les emplois fictifs de Chirac ? L'argent ! Les frais de campagne de Sarkozy ? L'argent ! L'appartement de Lepaon, les chaussures d'Aquilino Morelle, le coiffeur de Hollande ? L'argent, l'argent, l'argent !

Petites sommes ou grosses fortunes, ce qui semble intéresser les gens, ce sont les questions d'argent. Du métal dans la poche, du papier dans le portefeuille, des chiffres qui s'alignent sur un compte : voilà l'objet des passions et des discussions. Dans la vie la plus ordinaire, on ne pense qu'à ça (qui encore une fois n'est pas le cul, mais le fric) : tout augmente, je n'ai pas d'argent, entend-t-on souvent. La mesure de toute chose semble être l'argent. C'est pour moi très suspect : contrairement au sexe, où celui qui en parle le plus en fait le moins, l'argent sans cesse condamné prouve l'obsession d'argent de celui qui condamne.

Emmanuel Macron, à qui on a visiblement pas grand-chose à reprocher, voit les hyènes tourner autour de son porte-monnaie ou de son coffre-fort : le prix de ses costumes, son passage à la banque Rothschild, les donateurs de sa campagne. L'argent, l'argent, l'argent ! Même Benoît Hamon finit par devenir suspect : sa compagne ne travaille-t-elle pas dans l'industrie du luxe ? Je souhaite que l'actuelle élection présidentielle cesse de parler d'argent. L'argent, comme le sexe et la religion, relèvent de la sphère privée, de la vie intime. Quand il y a usage délictueux de l'argent public ou irrégularité, c'est à la seule justice d'en traiter : l'argent n'a pas à devenir un enjeu polémique du débat politique.

Dans la rue, par hasard, regardant au sol, il nous arrive de tomber sur une petite pièce d'argent, un centime d'euro par exemple. Que faisons-nous ? Jamais nous ne la négligeons, en continuant notre chemin. Nous la ramassons, nous la mettons précieusement dans notre poche. Les plus superstitieux d'entre nous croient qu'elle va leur porter bonheur. Les autres savent bien qu'elle ne va rien leur apporter du tout. Mais ils l'ont pourtant prise et ils la gardent. Comme dit l'adage populaire : un sou est un sou. L'argent, l'argent, l'argent !

8 commentaires:

A A a dit…

Comme presque toujours, vous tournez autour du pot. Tournez sept fois comme Josué et on verra si les murailles de l'argent tomberont toutes seules.
Car de quel argent s'agit-il ?
Celui qu'on dépense pour s'acheter un morceau de pain ou celui qu'on place pour investir et lui faire faire des petits ?
Celui, privé, que gère le citoyen ordinaire dans le cadre de sa vie de tous les jours ou celui, public, que gère l'élu dans le cadre de ses fonctions ou attributions politiques ?
Cessez de tourner et n'essayez pas de noyer les poissons qui vous lisent en mélangeant sans doute volontairement les "deux" argents dont peuvent disposer les élus, le leur propre et celui de la collectivité.
L'argent public est au coeur du sujet politique comme il est aussi le nerf de la guerre.

Philippe a dit…

« un sou est un sou » pour ceux qui en ont très peu !
J’ai été éduqué à une époque où on finissait son pain … pas de pain à la poubelle !
J’ai été éduqués par des gens qui ont connu parfois la faim
La paupérisation réapparaît dans la société ceux qui gâchent sont de plus en plus mal vus.
Autre réel : les liens argent sexe
L’argent a une forte odeur de sexe d’où une société qui va de plus en plus vouloir tout savoir sur ceux qui ont la prétention de les gouverner … mais vraiment tout.
Comme dans la chanson
https://www.dailymotion.com/video/xpthm8_gilbert-becaud-comment-ca-s-est-passe-video-clip-by-lezout_music
Que ce soit maintenant avec une femme un homme ou les deux !!!!!!!!!!!

Anonyme a dit…

Ce souci d'exemplarité de la part du peuple français envers sa classe dirigeante est bien normal dans la mesure où ils ne cessent de mener des politiques d'austérité pour les autres sauf eux. Il n'y a que le professeur Emmanuel Mousset avec son traitement de fonctionnaire qui tombe tous les mois avec régularité pour s'en offusquer. Il ne fait de la morale qu'envers les autres le FN et ses adversaires politiques mais refuse que l'on pose des questions sur les origines de l'argent dont dispose son mentor Macron de la part de ses très riches mécènes qui le financent dans l'espoir de sauver un système qui leur est tellement profitable.
Dans tout autre pays les comportements de nos hommes politiques sont sanctionnés bien sévèrement qu'Emmanuel Mousset ne le souhaite avec une bien bizarre indulgence si ce n'est parce que son mentor n'est soutenu que par les gens les plus riches de notre pays.
L'argent ne relève pas que de la sphère privée, en effet le rapport d'un peuple à l'argent est en rapport avec son histoire politique, économique et culturelle, les mentalités ce qui est alors d'ordre public. Même si la société est profondément déchristianisée notre rapport à l'argent est d'origine catholique. Les pays de culture protestante sont plus intransigeants dans le comportement des hommes politiques et pas simplement dans leur rapport à l'argent mais aussi au sexe et la religion.

Emmanuel Mousset a dit…

Votre réflexion est légitime, même si je ne la partage pas. Mais pourquoi en faire une affaire personnelle, en faisant référence à mon statut professionnel ? Cela dessert votre raisonnement, qui se passe fort bien d'une telle remarque désobligeante. Ca ne m'empêche pas de publier le commentaire, puisque toute attaque personnelle nuit à son auteur et affaiblit sa démonstration. Mais je le dis pour vous, et aussi par rapport aux lecteurs, qui ont droit à des échanges de qualité. Bien sûr, vous êtes encore très loin du vomi de Facebook, mais ce n'est pas une excuse, et il faut faire attention. Vous n'en ferez sans doute rien, si vous avez le ressentiment chevillé aux tripes. Mais cela aura été dit, et beaucoup auront compris.

Anonyme a dit…

Si je vous semble en faire une affaire personnelle en invoquant votre statut c'est pour essayer de vous faire comprendre que si vous étiez un salarié du secteur privé sans la sécurité de l'emploi et du salaire garanti afférent à votre statut vous ne raisonneriez peut-être pas comme cela. Je rêve qu'un jour que l'homme de gauche que vous prétendez être se soucie plus des 4 à 5 millions de chômeurs et sous-employés, sans compter ceux réduits au chômage et à la misère soit 9 millions de personnes que ceux qui s'en tirent très bien dans la vie et c'est pourquoi ils soutiennent Macron. Etre de gauche c'est penser qu'un autre monde que celui que propose Macron et tous les autres est possible de façon raisonnée et raisonnable. Lisez donc "L'avenir en commun", écoutez donc avec attention Mélenchon et les propositions qu'il énonce et défend dans ses meetings sur sa chaine Youtube, un succès sans équivalent, elles montent une autre voie possible et c'est cela être de gauche : ne pas s'accommoder du monde tel qu'il est, il est à réformer en profondeur et cela peut très bien se faire calmement, pacifiquement et démocratiquement. Tout le contraire de vos choix actuels.

Anonyme a dit…

Et quand M.Macron veut que les jeunes soient milliardaires plus tard, qu'est-ce ? Ce n'est pas par rapport à l'argent peut-être ?

Emmanuel Mousset a dit…

1- Libre à vous, mais pas pour moi : je ne fais pas de la politique une affaire personnelle, même rien qu'un peu.

2- La politique et l'argent : vous confirmez le sens de mon billet. Mais refusez-vous, comme moi, de porter un jugement moral ?

Erwan Blesbois a dit…

L'argent quand on en a, cela ne s'apparente pas au bonheur, mais c'est du moins le sentiment d'un soulagement qui domine. Quand on en a pas on ressent cela comme un manque, donc comme une douleur, comme une souffrance. Ceci d'autant plus que toutes nos valeurs ont désormais comme point névralgique et comme racine, la valeur d'échange que constitue l'argent.
Nous sommes conditionnés par tous les médias audiovisuels ou qui découlent d'internet, à avoir des besoins et des désirs, dont seul l'argent peut fournir le remède, pour soulager la douleur et la souffrance que constitue le désir inassouvi, généré par le manque de valeur d'échange.
Il est bien évident dans ces conditions que le sexe et même l'apparence physique, ce à quoi les anciens, notamment les Grecs étaient sensibles, comme la beauté d'un visage ou d'un corps ou les deux réunis, font bien pâle figure derrière un portefeuille bien garni, qui seul désormais constitue l'objet de toutes les convoitises : dans ces conditions beaucoup trouvent bien plus de jouissance érotique à "faire chauffer" leur carte bleue, que dans un pauvre et banal rapport sexuel.
On pourrait même ajouter que dans ces conditions un beau visage, un beau corps, une apparence physique attrayante peut constituer dans la vie de tous les jours quelque chose d'obscène nous ramenant à notre condition animale et à notre instinct de reproduction. C'est pour cela que les beaux corps et les beaux visages servent désormais d'avatar à "monsieur tout le monde", dans sa quête d'assouvissement du désir que le conditionnement de la propagande publicitaire a généré chez lui.
Car les gens et moi le premier je le déplore, par notre conditionnement à la société de consommation qui commença dès la naissance pour ainsi dire, ne savent plus vivre simplement et avec frugalité, comme surent le faire pendant des siècles nos ancêtres.
Cette hégémonie de l'argent comme valeur d'échange et donc comme objet du désir en soi, et non plus comme simple intermédiaire entre des objets dont la principale valeur serait d'usage, a entraîné depuis le début des années 60 environ en Europe, et aux Etats-Unis depuis sa création par les colons européens, une corruption généralisée des rapports entre les gens. Corruption qui a n'en pas douter entraînera la chute de notre civilisation occidentale, que certains défendent encore avec acharnement alors qu'elle est totalement pourrie et vermoulue de l'intérieur, et ne mérite pas que l'on consente au moindre sacrifice pour elle, ce à quoi d'ailleurs plus personne ne consentirait, à part peut-être Emmanuel Mousset. Il est temps tout simplement de passer à autre chose...