jeudi 4 août 2016
Merci Macron
Il y a des jours où ça ne va pas, comme le dimanche 10 juillet : pour la France (défaite finale à l'Euro de foot) et surtout pour moi. J'étais dans le train allant à Saint-Amand-Montrond, départ de Paris, ligne Les Aubrais, Vierzon, Bourges, direction Montluçon. Je connais le trajet par cœur, je le fréquente depuis bientôt 40 ans. Je n'ai jamais eu, de mémoire, aucun problème. Sauf ce funeste dimanche 10 juillet. Le train devait arriver à Saint-Amand à 22h15. A 21h45, non loin de Châteauneuf-sur-Cher, à 20 km de ma ville natale, le convoi s'immobilise au milieu des champs. Explication : la locomotive est en panne (on s'en serait douté).
Au bout d'une heure d'attente, trois solutions sont envisagées : faire venir une locomotive de secours ; on bien descendre du train et longer la voie pour rejoindre la route la plus proche ; là, attendre soit des taxis venus de Saint-Amand, soit un car venu de Bourges. Aucune des trois n'est satisfaisante : la loco va prendre du temps, les taxis à minuit ne sont pas faciles à trouver, l'affrètement d'un car est compliqué. Et puis, suivre les rails en pleine obscurité sur deux kilomètres, c'est dangereux. Résultat : on prend notre mal en patience et on attend d'être tracté, avec deux possibilités : soit la loco venue de Bourges nous pousse vers Saint-Amand, au cul du train ; soit elle nous tire vers Bourges, en tête. C'est ce choix-là qui est fait. En résumé, nous reculons pour mieux avancer. C'est la formule de Lénine (de mémoire) : faire trois pas en arrière pour faire un pas en avant, l'essentiel étant de progresser.
Revenu à Bourges vers 3h00 du matin, je me suis offert un plaisir unique, comme on n'en vit que pendant les périodes de vacances : dîner dans un train à quai, au beau milieu de la nuit. La SNCF nous a aimablement distribué des plateaux-repas. J'ai mangé comme si je n'avais pas mangé depuis trois jours. Les voyages ne font pas que former la jeunesse : ils creusent l'appétit. A 4h00, je descendais enfin en gare de Saint-Amand-Montrond, avec près de 6 heures de retard et la possibilité de me faire rembourser 70% du billet. Je dois reconnaître que le personnel a été dévoué, sympathique, autant victime que les voyageurs. Politiquement, j'en conclus que le service public n'est plus ce qu'il était, et ce que j'ai vécu n'est pas une péripétie unique. Les trajets en train sont devenus chers et incertains.
C'est pourquoi, au retour, j'ai voulu essayer le car, en macroniste (ou macronien) que je suis. Le ministre a libéralisé ce mode de transport il y a un an exactement (lisez aujourd'hui son entretien à la Dépêche du Midi) : multiplication des lignes et chute des tarifs. Je n'ai pas été déçu : Bourges-Paris pour ... 9 euros. De Saint-Amand à Bourges, j'ai pris aussi le car (mais dépendant du Conseil départemental, à 2 euros). Paris-Saint-Quentin, il n'y a pas pour le moment d'autocar privé (8 euros en train, aller, sur certains trajets) : j'espère que des investisseurs vont s'y intéresser, que la Municipalité va faire quelque chose. Au lieu de regarder vers Amiens, Lille ou Reims, j'ai toujours pensé que notre ville devait se tourner vers la capitale. Résultat des courses : un coût global réduit au moins de moitié par rapport à ce que propose la SNCF.
Un car Macron, ça donne quoi (en vignette) ? Ponctualité et confort. Je craignais ne pas pouvoir lire, mais si : la conduite est très stable, les sièges sont inclinables et moelleux, la place est assez spacieuse, on peut faire pipi dans le car (il y a des toilettes). On s'arrête une demi-heure pour grignoter sur une aire d'autoroute. Des inconvénients ? On peut toujours en trouver quand on cherche. C'est un peu plus long qu'en train. Le point de départ n'est pas évident à repérer : une zone commerciale à l'extérieur de Bourges, aucune indication OUIBUS, mais des gens avec des valises sur le bord de la route font comprendre que c'est ici. A l'intérieur, je n'ai pas réussi à me connecter à la wifi. Des écrans de télévision sont restés aveugles et muets. Bien sûr, nos bourgeois ne font pas partie des passagers : ils préfèrent l'avion, leurs grosses voitures ou encore le train. Mais qu'est-ce qu'on en a à faire ? Je suis très satisfait, je recommencerai, vers d'autres destinations. Merci qui ?
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5 commentaires:
Le fond de la chose est de connaître si le prix demandé correspond bien au service rendu.
Dans le prix d'un billet, que ce soit de train, d'avion, de bus ou de taxi voire pourquoi pas de pousse pousse ailleurs, il convient que soient inclus les salaires des employés (du mode de locomotion) mais aussi des lieux où s'arrête le moyen de transport, l'infrastructure au prorata bien entendu du temps prévu d'amortissement, l'entretien, le nettoyage, et aussi les marges en vue du remplacement du matériel sans négliger le prix des carburants...
Alors, si le rail inclut dans son tarif l'entretien du réseau, il se pourrait bien que le bus n'inclut pas l'entretien des routes dans le montant du billet (sans compter les subventions qui font que les non utilisateurs paient par leurs contributions également une partie du billet).
Quand on utilise sa voiture, on a tendance à oublier aussi ces frais annexes.
Enfin, il y a lieu aussi de tenir compte de la sécurité du moyen de transport...
Combien de morts par km parcouru, combien de blessés, confort, liaisons, correspondances...
Le train est le moyen de transport, chez nous, le plus sûr s'il n'est pas le meilleur marché.
Merci la sncf puisque ouibus est sa
Filiale.
Une étude récente parle de seulement 3 opérateurs restants sur les 5 de départ ... Et d'une augmentation consécutive des tarifs ... MACRON a copié les autres pays , rien de nouveau sous le soleil ... Sinon la fin d'un monopole SNCF ... Une vieille tradition française ... Mais on a là un phénoméne économique de vases communicants qui sera en équilibre à terme ...La flambée actuelle ne sera pas significative en global ...
Autre inconvénient : le bilan carbone, un bus ça pollue bien plus qu'un train.
Des cars sur la route c'est plus de danger et plus de pollution !
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