lundi 16 novembre 2015
Justice pour nos morts
Les attentats meurtriers à Paris provoquent forcément un traumatisme national, libèrent des pulsions mauvaises, nourrissent des polémiques inutiles. Les réseaux sociaux charrient leur lot de rumeurs et de mensonges. Notre société, déjà dépressive, ne peut être qu'atteinte dans son moral par un événement aussi tragique. La guerre, nous avons l'habitude de la faire, au loin, mais pas de la vivre, chez nous. Quant il est question de suicide, c'est au travail, et pas un jeune homme portant une ceinture d'explosifs. L'insécurité, c'est la norme, dans bien des pays, tout au long de l'histoire de l'humanité, la nôtre maintenant, à notre tour. Nous avons vécu depuis plusieurs décennies sous une bulle protectrice, qui vient d'éclater. Nous ne pouvons plus ignorer les malheurs du monde, qui frappent à notre porte. C'est le retour du réel, le douloureux réveil. Les semaines et les mois qui viennent nous diront si nous aurons la force de surmonter l'épreuve et de trouver des solutions.
La réaction puérile, c'est de chercher un bouc émissaire, se dire que le drame aurait pu être évité. On a les coupables, les terroristes, mais on veut des responsables, les forces de police, qui ne seraient pas intervenues assez tôt, les services de renseignement, qui n'auraient pas agi assez vite. On s'interroge doctement sur les "failles" de notre dispositif de sécurité. Je n'admets pas la remise en cause de ceux qui sont chargés de nous protéger, qui font ce qu'ils peuvent, professionnellement, avec les moyens qui sont les leurs. Bien sûr, ce type d'attentat était attendu, c'est-à-dire redouté. Mais ça ne signifie pas, hélas, qu'on pouvait absolument le prévoir et l'empêcher. En tout cas, je reste persuadé que notre police et notre armée ont fait leur possible, je ne vois pas d'erreurs à leur reprocher.
Il est aussi beaucoup question, ces dernières heures, d'unité nationale. Oui, il en faut, c'est évident et ça va même sans dire : unité derrière les valeurs de la République, unité dans l'hommage rendu aux victimes, unité dans la ferme volonté de traquer et de punir les criminels. Mais, hormis ces exigences-là, qui vont de soi, que nul ne conteste, le débat politique doit suivre son cours normal, parce que nous sommes et demeurons une démocratie. On s'inquiète de voix discordantes : moi pas. Je soutiens pourtant le gouvernement, j'estime que le président de la République et son Premier ministre ont été admirables de sang froid, de réactivité et de détermination. Mais je comprends fort bien qu'on puisse discuter de leur politique, n'être pas d'accord. En République, il n'y a jamais rien à craindre du débat : c'est ce qui fait la force de ce régime. J'ai trouvé aberrant qu'on puisse, durant quelques heures, envisager le report des élections régionales. Nous serions tombés bien bas d'en arriver là. Heureusement, le Premier ministre a mis un terme à cette incertitude.
La vraie question, ce n'est pas ici, c'est là-bas : François Hollande a en partie répondu, en multipliant hier les bombardements sur les infrastructures de l'Etat islamiste. Mais a-t-on jamais vaincu un régime du ciel, par des interventions aériennes, aussi massives soient-elles ? L'Histoire nous dit que non. Il y a toujours un moment où il faut envoyer des troupes au sol. Ce sera tout le débat des prochains jours. Ce ne sera pas une nouveauté pour la France. Ce choix ne pourra être fait qu'en accord avec le régime syrien actuel. Peut-on attendre qu'il tombe pour agir ? Non. Cette décision politique et militaire est freinée par un syndrome, celui du Vietnam : la peur de l'enlisement, avec la défaite honteuse au final. Mais voulons-nous ou non rendre justice à nos morts ? Car la minute de silence que nous avons observée aujourd'hui n'est pas de résignation ou d'impuissance : elle réclame non la vengeance, mais la justice.
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12 commentaires:
A force d'avoir une politique totalement incohérente (et je suis gentil) au Proche-Orient (voir soutien indéfectible à Israël, attaque de l'Irak avec des centaines de milliers de morts sans compter l'embargo qui a fait près d'un million de morts d'enfants en Irak, après le soutien délirant aux opposants à Bachar el Assad sans prendre aucune précaution, etc ..., etc ....), à force de pisser en l'air eh bien en reçoit tout sur la figure !!!
Alors maintenant que nos politicards NOUS ont mis dans cette merde sanglante qu'on ne compte pas sur moi pour les approuver avec leur Union Nationale. Quand on se marie avec quelqu'un on y réfléchit longuement et là c'est tout réfléchit.
La seule chose que nos politiciens auraient à faire s'ils avaient le moindre sens de l'honneur serait de dégager !!!
Je me souviens d'Alain Marsaud (UMP) qui disait après l'attentat contre Charlie, ne "RIEN COMPRENDRE à la politique étrangère menée au Moyen-Orient depuis 15 ans".
Je dirais depuis de Gaulle !!!
A cela il faut ajouter une politique migratoire absolument FOLLE qui la aussi va nous retomber sur la gueule en donnant des idées aux jeunes musulmans (par milliers voire dizaines de milliers contrairement aux bisounours qui se reconnaîtront) qui vomissent comme beaucoup, cette société SANS AVENIR à part le FRIC et ne leur apporte RIEN au niveau des valeurs Liberté, Egalité, Fraternité qui sont pour beaucoup de la simple propagande très adroite il faut bien le dire !!!
Voilà le résultat et cela ne fait que commencer !!!
La guerre civile et la guerre tout court est devant nous pour les raison rapides que j'ai expliquées !
Voilà, je pourrais être plus long et précis. La seule chose à ajouter c'est que l'ultime étape dans les mesures coercitives c'est l'article 16 où le Président a pouvoir de TOUS les pouvoir sans en référer à qui que ce soit.
De Gaulle en avait d'ailleurs abusé avec l'OAS car l'article 16 est censé être dans un temps court et pas durer des mois. Mais de Gaulle n'était pas un dictateur et à l'époque on n'était pas soumis à la propagande des grands médias 24/24 !
Marc, calmez-vous et ne vous en prenez pas à la terre entière. Aimez votre pays et ayez confiance en l'avenir. Soyez fort. On ne fait rien avec le ressentiment et la colère, sauf se perdre du côté de l'extrême droite. Mais je suppose que vous êtes au moins cohérent avec vous-même et que vous les mettez dans le même sac que les autres.
Marc a mille fois raison, la politique étrangère de normal premier est catastrophique, tout comme celle de Sarkozy. Ces attentats ne se seraient pas passés sus Jacques Chirac qui avait une. Certaine cohérence. Dans ses rapports avec le moyen orient, et avec Israël ...
M Mousset je ne sais Comment vous pouvez défendre ce parti politique, la logique aurait voulu que le peuple demande la démission de Hollande.(savez vous que nous avons soutenu indirectement la création de Daech ? un livre sort prochainement pour clarifier l'implication de Hollande et Fabius dans cette affaire)
Je ne peux croire que les français sont assez naïfs pour garder cet incompétent au pouvoir, je pense qu'ils attendent juste 2017 pour sanctionner a juste titre autant d'incompétence.
Par ailleurs, souvenons nous qu'hollande, en abaissant toujours plus les dépenses publiques a contribué à diminuer les moyens de l'armée et de la justice, enfin est il nécessaire de parler de Taubira ? Marine lepén a été la seule à s'insurger lors de l'intervention militaire française en lybie, la traiter de fasciste me paraît être une hérésie d,une facilité déconcertante ! Le peuple ne s'y trompera pas le fascisme est DÉJÀ au pouvoir et le peuple en a payé le prix une fois de plus
Au moins, vous ne manquez pas d'humour : Le Pen est une grande républicaine et Hollande est un leader fasciste ! Continuons la plaisanterie : je suis le pape de Rome et vous êtes Che Guevara. Vous en avez d'autres comme ça ?
17% d'opinions favorables dans les sondages, des lois comme le mariage pour tous qui passent sans être soumises à referendum ( eu égard à leur importance) et malgré un mouvement nationale de TRES grande ampleur.
La politique extérieure de notre président n'est approuvée par personne, nous en payons les conséquences actuellement, c'est une des raisons pour lesquelles je ne voterai pas à gauche. Marine Lepen a eu cette clairvoyance de souligner, parmi les premières, que l'intervention en Libye était une erreur, si vous trouvez d'autres candidats qui ont un vision aussi claire de l'internationale (l'UPR, Devillier ? ), faite le moi savoir, je vote pour eux
Je me réjouis que quelqu'un comme vous ne pollue pas par son vote les suffrages de gauche.
Même si bil36 est dans l'outrance et même l'erreur en n'incluant pas JC parmi les responsables (il a fait un référendum sur la suppression du service militaire ?), il n'a pas tout faux non plus comme celui que vous avez fustigé il y a peu, BH, météorique ministre de l'éducation nationale...
Ni JPC, le miraculé ex-ministre et même multiministre, deux fois démissionnaire.
La faute de FH, actuel président ? Partir seul sur les théâtres d'opérations étrangers sans s'être rangé auparavant sous la bannière des nations unies.
Cela n'est pas une erreur mais bien une faute que les français paieront.
Jusqu'au dernier centime.
L'ONU, c'est bien joli, mais il y a urgence ...
Si vous considérez qu'on peut passer par dessus l'ONU vous êtes pour le droit d'ingérence et vous légitimez que l'état islamiste de Mossoul s'ingère chez nous.
Je suis pour le respect du droit international. Une seule entité peut s'ingérer : l'ONU en l'état actuel des choses.
Respectez, respectez ...
Justice pour nos morts ?
Ce titre interpelle davantage que le développement...
Comment est-il concevable de rendre justice à un mort ?
Sinon au sens de la vengeance...
Or avec des meurtriers et des assassins qui se font exploser et ne se rendent pas, il ne peut y avoir ni vengeance ni justice.
Sauf éventuellement à passer par les armes les têtes pensantes et particulièrement LE chef qui conçoit tout ça du côté de Mossoul.
Mais en être réduit à la vengeance, quel recul civilisationnel quand même !
Tout le monde est perdant à ce "jeu" là !
Justice et vengeance : des mots distincts, des notions différentes, et même opposées.
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