mardi 9 août 2016

Les chats ne votent pas FN



C'était hier la journée internationale du chat. Je n'apprécie pas tellement les animaux en général, mais j'aime ces petites bêtes en particulier. J'aurais donc pu être hier à la fête, mais non, quelque chose est venu me contrarier, en rapport avec la politique, bien sûr. Un chef de parti a partagé des photos de chats, sans autres commentaires, sur les réseaux "sociaux" (c'est à la mode). Sauf que je ne partage jamais rien avec cette personne : vous avez peut-être deviné qui, Marine Le Pen, la seule à s'afficher dans la classe politique, pour l'occasion, avec des félins.

Comme eux, je suppose, elle a le sens du territoire, qu'elle délimite rigoureusement, où les étrangers ne sont pas les bienvenus. Comme eux, elles est toutes griffes dehors, en chasse, prêt à se jeter sur n'importe qui plus faible qu'elle, dont elle veut tirer profit. A part ça, Le Pen n'a rien à voir ni rien à faire avec ces charmantes boules de poil à moustaches. J'ai un peu mal au cœur de la voir les prendre entre ses bras : pauvres bêtes ! Non, les chats fachos, ça n'existe pas, je ne peux pas le croire.

Au fond, ce sont des animaux paisibles, affectueux, câlins, sans rapport avec les brutes haineuses du FN (même quand ces loups se cachent sous des peaux de mouton). Les bêtes les plus en accord avec la mentalité frontiste, ce sont les hyènes, les serpents et les vautours, pas les chats. En même temps, tout ça est logique : les fascistes historiques ont toujours choyé les animaux. Hitler, c'est bien connu, avait une sensibilité à fleur de peau pour ses chiens.

L'extrême droite trouve un réconfort à exercer sa domination sur nos amis les bêtes : sa pulsion autoritaire, elle la satisfait aussi de cette façon-là. Mais le chat ne marche pas : c'est un être indépendant, qui vient vers vous que s'il en a décidé ainsi, qui n'hésite pas à vous quitter pour une longue virée, qui s'installe à domicile sans demander l'autorisation, qui fait ce dont il a envie. Le chat est plus un anarchiste qu'un frontiste. On se souvient de l'horrible histoire animalière de la famille Le Pen : le chat de la fille bouffé par le doberman du père ! Chez ces gens-là, les animaux ne peuvent pas être heureux, surtout quand on est un chat. Pourtant, la fille a eu cette étrange et affreuse expression, sortant de sa bouche : "Je suis une mère à chats". On connaît aussi des animaux qui tuent leurs petits ...

Qu'est-ce qui prend le FN à faire ami ami avec les chats ? Le racolage électoral, bien sûr. Si certains n'hésiteraient pas à faire voter les morts, le Front national aimerait bien bénéficier de l'électorat chat. C'est qu'ils sont nombreux, les domestiqués et les sauvages ! Quelqu'un qui aime les chats ne peut pas être complètement mauvais, ni surtout facho : c'est le petit calcul des dirigeants du Front pour lisser leur image, la rendre aussi douce et soyeuse qu'un pelage de chat. Ils osent tout, en allant même draguer Brigitte Bardot à La Madrague, pour en tirer quelques voix ! C'est grossier, parce qu'en même temps, les fachos sont de farouches partisans de la chasse. Il est vrai que pour eux, il n'y a pas de franche contradiction à embrasser un chat et à tirer sur un lapin. Pour moi, si.

14 commentaires:

Anonyme a dit…

ceux-là ne sont pas des félins mais des félons
et le vôtre, il met toujours ses pattes sur votre clavier?

Maxime a dit…

Alors non tous les électeurs FN ne sont pas des brutes haineuses (j'en connais qui ne répondent pas à ce descriptif) et par ailleurs, si les chats fachos n'existent pas, les chats socialos non plus.

Emmanuel Mousset a dit…

Au premier : je ne parle jamais de ma vie privée, ni de celle de mon chat.

chat alors... a dit…

"ce sont des animaux paisibles"... ?
Comme Sartre qui ne connaissait pas le nom des arbres des rues citadines, vous n'avez sûrement jamais vu ces "charmantes boules de poils" en question s'amuser dans un jardin avec un oiselet ou un petit rongeur chus entre leurs griffes.
Tels qu'ils sont de par leur nature, les chats restent des félins supérieurement doués pour, comme certains humains, s'amuser à martyriser les êtres qui leur tombent entre les pattes.
J'aime bien les chats mais je ne sous-estime pas leur pouvoir de faire le mal.
J'aime bien les humains mais je ne mésestime pas leur puissance dans la nuisance.

Emmanuel Mousset a dit…

Non, vous humanisez, à tort, le chat en lui attribuant un "mal" ou une "cruauté" qui n'appartiennent qu'à l'être humain, notamment aux Le Pen. Le chat n'est pas méchant, il est joueur. Vous reprenez la vieille superstition millénaire du chat maudit, sournois et cruel, alors que ce charmant animal passe le plus clair de son temps à dormir ou à s'amuser, ce qui n'est hélas pas la caractéristique des Le Pen.

Maxime a dit…

Vous ne reculer vraiment devant aucun mot pour qualifier et tenter de discréditer Le Pen... c'est à la limite du grotesque, faites attention M. Mousset!

Emmanuel Mousset a dit…

Le grotesque est un genre qui relève de la caricature : il faut exagérer un trait pour faire ressortir une vérité. En politique, où il faut être efficace, c'est un moyen comme un autre, une arme, devrais-je dire. Mais la politique ne peut pas non plus se réduire à cette méthode.

chat alors... a dit…

C'est à peine à se demander de vérifier si dans chaque français pourtant, il n'y aurait un vrai petit Le Pen en sommeil comme c'est à se demander si dans chaque chat, il n'y a pas un réel animal cruel en potentialité ou si dans chaque artiste il n'y a pas un adepte du théâtre de la cruauté cher à Antonin Artaud comme en chaque sportif un redoutable "tueur de ses homologues" en bonne et due forme et en chaque "politique" idem.

Philippe a dit…

la cruauté appartient à ceux qui déversent des bombes.
Les franchouillards qui nous gouvernent dont le PS atteignent des sommets d'hypocrisie et de cynisme en laissant croire que des innocents n'en reçoivent jamais des "éclats" !

Maxime a dit…

On fait pas d'omelette sans casser d'oeufs Philippe. C'est comme ça et tout le monde le sait.

Philippe a dit…

Quels œufs ? Ceux d'une grenouille ridicule voulant se faire bœuf ?
De très nombreux pays se sont bien gardés de participer à ces guerres néo-coloniales où de fait notre armée n'est que l'un des sous traitants de l'Empire militaro-industriel US …

Philippe a dit…

Quant à dire que tout le monde le sait ... que non !
Nos gouvernants jouent aux anti-racistes en France ... alors qu'ils sont néo-colonialistes au Sud entraînant sur leur population des dangers bien inutiles et injustes.

Maxime a dit…

Quels oeufs? Les civils que nous tuons en bombardant Daech. Ce sont des dommages collatéraux inévitables dans ce type de conflit, qui n'a rien de néo-colonial. Et puis cessez de brandir le colonialisme pour essayer de culpabiliser l'opinion...

Philippe a dit…

L'opinion publique est faite/fabriquée par des médias dont les propriétaires ont besoin des guerres de basse intensité pour faire fructifier leurs autres activités industrielles et financières.
Ce terme "opinion publique" est vide.
Nos dirigeants économiques et politiques sont néo-colonialistes, ils ont même amélioré le système en créant des "peuples" colonisés à l'intérieur des frontières des ex pays coloniaux.
Ils sont dans la lignée de philosophie politique d'un Jules Ferry profondèment racialistes.