jeudi 14 avril 2016

Plus belle la gauche




3806 Envoyé: 13-avril-2016 14:45:15 C est parti Labellealliancepopulaire.fr syndicats, assos, intellos et politique. 10 mois de débat. Fondons le 3 décembre 1 nouv fédération qui réponde aux défis du pays


C'est le texto que j'ai reçu hier. Quelle semaine ! J'ai adhéré à un nouveau mouvement politique (En Marche, d'Emmanuel Macron) et signé un manifeste en faveur d'un rassemblement de la gauche (la BAP de Jean-Christophe Cambadélis). Les deux initiatives sont d'ailleurs complémentaires : elles visent toutes les deux à élargir l'audience de la gauche, en sortant des chemins battus, rebattus et de plus en plus désertés des partis politiques.

Cambadélis, à son habitude, a été très clair : "les jeux d'appareil politique, c'est fini. Nous allons changer de méthode. L'entre-soi, c'est terminé". Il s'agit rien moins, et l'idée est audacieuse, que, je le cite, "la substitution au PS d'une formation politique rassemblant tous ceux qui auront participé". Camba-Macron, même préoccupation : ouvrir les portes et les fenêtres, faire un grand ménage de printemps, s'adresser à la base, au terrain, aux citoyens, en finir avec les cénacles confidentiels et rancis des sections socialistes. Comment n'applaudirais-je pas à ce propos, que j'ai souvent tenu sur ce blog, et que nous étions nombreux à attendre ?

Ce qui a poussé Jean-Christophe Cambadélis à sauter le pas d'un dépassement du Parti socialiste dans une structure plus large, un pôle réformiste de centre gauche, c'est tout simplement un impératif de survie : si rien n'est fait, c'est la mort du PS à brève échéance. Le titre de l'éditorial de Camba dans L'hebdo des socialistes de cette semaine est éloquent : "S'unir ou disparaître". Le rapprochement qu'il fait avec la SFIO de 1905 est pertinent : oui, le PS actuel en est là, moribond lui aussi.

Cette rénovation, dont nous reparlerons, devrait trouver tout particulièrement un écho à Saint-Quentin, où la gauche depuis de nombreuses années est totalement divisée, va de défaite en défaite, éliminée dès le premier tour des élections, et voit ses effectifs réduits à peau de chagrin. Cette belle Alliance populaire qui vient de naître, il faut maintenant la faire vivre sur le terrain. Y'a du boulot, mais y'a de l'espoir !

11 commentaires:

Philippe a dit…

Embouteillage à prévoir, tout le monde se met en marche … et converge vers le centre

Une primaire ouverte à tous …

http://www.laprimairedesfrancais.fr/

Anonyme a dit…

Plus belles les illusions d'un apparatchik d'extrême gauche devenu par opportunisme un apparatchik "socialiste". Le P"S" est truffé d'anciens gauchistes comme Cambadelis, Dray et l'insignifiant Harlem Desir exfiltré de la direction du parti.
A propos de gauchisme culturel je vous invite à lire un article de la revue "Le débat" de septembre 2013 sur le gauchisme culturel et ses avatars pour actualiser votre archaïsme.

Anonyme a dit…

"les jeux d'appareil politique, c'est fini. Nous allons changer de méthode. L'entre-soi, c'est terminé"
Quels motifs ont empêché cela de se mettre en place plus tôt ? Quand il était possible de resserrer les liens qui se distendaient...
Avant la désillusion Hollande ?
Là, franchement, il est à penser que c'est trop tard.
Il est minuit, Docteur Schweitzer !

Erwan Blesbois a dit…

C'est Schopenhauer plus que Nietzsche, qui est mon philosophe préféré. Schopenhauer a eu l'intuition le premier qu'un vouloir sourd et aveugle, bien plus puissant que la raison était la véritable motivation de tous nos actes, Nietzsche en a tiré les conséquences et de multiples interprétations, dans un cas extrême, le nazisme est une interprétation nietzschéenne de l'hégémonie de la volonté de puissance sur la raison. Aussi Nietzsche est-il très dangereux car c'est une pensée qui interprète les conséquences de l'hégémonie du vouloir sourd et aveugle sur la raison, sans garde-fous, ce qui a du le rendre finalement fou lui-même. Les conséquences d'une telle pensée ne sont effectivement ni plus ni moins que la folie. A mon humble avis tu devrais essayer de t'en sortir par la réflexion, la religion et la morale ; par la morale plus que par la politique. La politique telle que tu la pratiques est aussi une interprétation nietzschéenne. Or ne faut-il pas dépasser l'interprétation nietzschéenne du culte de la puissance et de la perversion à l'œuvre dans toute activité politique, par nature machiavélique au mauvais sens du terme ? Le rôle de l'enseignement aujourd'hui n'est-il pas de reconstruire une digue, là où les flots fous, ont déjà commencé depuis longtemps à tout envahir, là où la politique donne constamment le spectacle de l'incurie et de la corruption. Moraliser la vie politique et moraliser les mœurs de la société, tel devrait être le rôle de tout professeur de philosophie digne de ce nom. Mais je sais, il est bien plus excitant de se livrer à l'activité politique, jeu d'adultes par excellence, sans moralisation, avec encouragement de la perversion ; comme moteur de toute réussite individuelle.

Emmanuel Mousset a dit…

Oui, tu as raison, la politique est en rapport avec le mal, beaucoup plus que le ping pong ou la cueillette des cerises. Mais la politique est aussi en rapport avec la vérité : elle dévoile ce qu'est la nature humaine, beaucoup plus que le ping pong ou la cueillette des cerises. Et puis, contrairement à l'image idéale que tu t'en fais, la politique est plus souvent l'épreuve de l'échec et de l'impuissance que l'exaltation de la réussite et de la volonté. Sur ce dernier point, je me demande d'ailleurs si le ping pong et la cueillette des cerises ne sont pas plus probants.

Erwan Blesbois a dit…

Mais comment sais-tu que le ping pong et la cueillette des cerises sont deux de mes activités favorites, véridiquement ? On avait dû en parler ensemble lorsque nous étions étudiants. Sinon il serait bon, même pour les hommes politiques qu'ils puissent se ressourcer, comme c'était le cas au temps de Louis XIV, et puis longtemps après, juste avant Nietzsche, qu'ils puissent se ressourcer dans les dogmes de la morale... kantienne notamment, et les dogmes de la religion. Mais les conditions de possibilité de la vérité et de la représentation individuelle, rendent obsolètes les dogmes de la religion, donc de tout ce qui pouvait donner un sens collectif à la société. Comme je suis pessimiste et schopenhauerien, je dirais qu'il n'y aura pas de solutions. Nous sommes pris dans une spirale infernale, où les progrès technoscientifiques et l'économie, ont leur propre volonté, suivent leur propre destin, sur fond de destruction des idéologies collectives, donc de tout ce qui pouvait faire corps, et donner du sens à l'idée de collectif. Sur fond d'individualisme forcené, voulu d'ailleurs par le libéralisme économique comme condition de possibilité de son épanouissement, les hommes ont perdu les conditions de possibilité de modification de leur destin. Leur destin qui sera peut-être effectivement une surveillance généralisée par le biais de l' IA. L'individu y gagnera du confort, de la sécurité et du repos, au prix de sa liberté.

Erwan Blesbois a dit…

Les conséquences de la destruction du dogme de la religion a été rendu visible de la façon la plus spectaculaire par les grands génocides du XXème siècle. Bien que la religion ait aussi rendu possible d'autres génocides, celui des Indiens d'Amérique par exemple. Ce qui est inédit dans le "génocide" d'aujourd'hui est qu'il concerne notre propre peuple, les nôtres, on assiste effectivement à un "génocide" de la jeunesse. La jeunesse n'a jamais été aussi déprimé et faible qu'aujourd'hui. Les anciennes générations ont tout, et comme il n'y a plus ni religion ni moralité, les anciennes générations ne transmettent plus à la jeunesse. La jeunesse de notre pays va donc majoritairement sombrer. Et les jeunesses successives occidentales ne cesseront pas d'être toujours plus faibles et impuissantes, manipulées par les anciennes générations machiavéliques et perverses. Le nietzschéisme n'a pas tenu ses promesses, et sans le dogme, on se rend compte que l'homme sans garde-fous est globalement mauvais. Le rôle de la philosophie devrait être de tirer toutes les conséquences, et s'efforcer de rétablir un dogme moral et universel, sans distinction de classe, de "race", d'âge ou de genre ; car globalement nous sommes tous aujourd'hui des "victimes" du système. Sauf peut-être les quelques individus qui gagnent des milliards et qui sont selon moi, absolument immoraux, et devraient être jugés par la société comme tels. Même si leur enrichissement est une conséquence de la religion, dans l'éthique du protestantisme. Aux hommes de créer de nouveaux dogmes plus éthiques et moraux pour contrebalancer l'immoralité de l'éthique du protestantisme.

Emmanuel Mousset a dit…

1- Pour le ping pong et les cerises, je ne sais pas, c'est une pure déduction : je n'aime pas, donc tu dois aimer, puisque tu es le contraire de moi.

2- Nécessité des dogmes, oui, mais seule la religion peut en produire : la philosophie généralement les conteste.

Erwan Blesbois a dit…

Je ne suis effectivement pas philosophe, car je mets le bien et le mal et non la vérité, comme condition de possibilité de toute réflexion. La vérité est une condition nécessaire mais non suffisante qui permet l'exercice de la réflexion, alors que le milieu et la morale sont conditions nécessaires et suffisantes.

Erwan Blesbois a dit…

Si tu es Voltaire, comme je suis Rousseau, nous sommes bien deux contraires.

Emmanuel Mousset a dit…

Rousseau est plus grand, plus génial, plus philosophe que Voltaire. Mais entre les pleurnicheries paranoïaques de Rousseau et les ricanements un peu faciles de Voltaire, je préfère quand même ricaner.