mardi 2 février 2016

Les frondeurs flinguent Hollande



Les factieux se sont réunis ce week-end, entre eux, frondeurs et aile gauche du PS confondus, complotant à l'aise ensemble. Contre leur Parti, ils ont signé un acte d'allégeance à nos rivaux, nos concurrents, qui sont aussi nos fraternels adversaires : les personnalités qui ont lancé il y a quinze jours, dans Libé, un appel à des primaires à gauche. Libres à eux : c'est dans leur intérêt de provoquer une compétition à gauche, qui ne peut que leur être profitable. J'aime les gens convaincus, y compris quand ils ne pensent pas comme moi. Mais je n'aime pas les traitres à leur propre cause, ceux qui desservent l'organisation à laquelle pourtant ils appartiennent.

Que veulent les frondeurs et la gauche du PS (qui se donne abusivement ce titre, pour dissimuler leurs mauvaises intentions) ? Faire descendre François Hollande dans l'arène politicienne, le déchoir de son titre de président de la République pour en faire un triste candidat à la candidature, le plomber dès le début de la campagne, lui faire perdre son crédit auprès de la population, le rendre encore plus impopulaire. Voilà le travail ! Ces dissidents sont des liquidateurs : ils rabaissent la fonction présidentielle et son actuel titulaire. Ils seraient de droite, on comprendrait, ce serait de bonne guerre ; mais ils se prétendent socialistes, et c'est donc une sale besogne que la leur.

Si les frondeurs et compagnie veulent dézinguer Hollande, c'est pour renverser sa politique, la ligne Valls-Macron, qu'ils détestent depuis le premier jour, non seulement dans sa dimension économique, mais sous tous ses aspects. Ils font feu sur le moindre proposition gouvernementale. Il n'y a pas plus déloyal, infidèle, trompeur. Le pire, c'est qu'ils n'ont aucun avenir : c'est un travail de sape qu'ils mènent à l'intérieur du PS, sans présenter aucune alternative véritable. Leur seule logique, c'est la destruction, plus exactement l'autodestruction. Par leur comportement, ils compromettent une prochaine et possible victoire à la présidentielle. C'est extrêmement grave.

Les frondeurs et tutti quanti n'ont aucun leader d'envergure pour mener à bien leur projet, qui n'existe pas. Ils s'entichent de Taubira, mais s'excitent pour rien : l'ex-ministre a renoncé à se présenter contre François Hollande dans cette primaire piégeuse qu'ils appellent de leurs vœux. Il est amusant de voir que les plus radicaux du Parti vont chercher une personnalité de centre gauche, rattachée au PRG. D'autres avancent le nom de l'économiste Thomas Piketty : là aussi, nous sommes tranquilles. Comme le disait notre maître François Mitterrand, "en politique, un mauvais professionnel sera toujours supérieur au meilleur amateur".

Enfin, ce qu'il faut savoir, c'est que la procédure des primaires a, dès le départ, soulevé des critiques à la gauche du parti, qui était très hostile, préférant le jeu des courants, les manœuvres d'appareil, le clientélisme et les votes verrouillés. Aujourd'hui, ces hypocrites nous arrivent la gueule enfarinée, nous disant que les primaires, c'est statutaire, c'est formidable, pour faire la peau à Hollande et mettre sa politique à terre. La bande à Lienemann sont les pires dans le pire. De quoi alimenter les colonnes du Figaro, toujours en quête de ce qui divise le PS, mais pas de quoi faire trembler le président, le gouvernement et la tête du Parti, qui en ont vu d'autres. En attendant, les tontons flingueurs devraient faire gaffe à ne pas recevoir leurs propres tirs en pleine poire.

9 commentaires:

Un frondeur a dit…

Rien à faire de saper la politique d'un parti qui est le nôtre. Cette politique ne nous convient pas, et nous estimons qu'elle n'est pas socialiste. Nous estimons que Hollande n'a pas tenu ses promesses. Que non son "ennemi" n'est pas la "finance" comme il a pu le dire.

Vous ne réfléchissez qu'en "camp" et en "traitrise". Vous oubliez que la politique, c'est avant tout des idées. Pas seulement des clans qui ne cherchent qu'à avoir des responsabilités politiques.

Anonyme a dit…

C'est fini les courants continus au PS , on est passé en alternatif et ça va pas bien ... Attention aux disjoncteurs .....

Anonyme a dit…

Je propose d'envoyer l'armée contre les frondeurs ... Et de les enfermer au fort de Bregançon ....

D a dit…

"mais ils se prétendent socialistes"?
Ce ne serait pas plutôt l'inverse ?
Un pouvoir qui se croit socialiste (faisons lui crédit de bonne foi).
Et des "frondeurs" qui sont des socialistes.

Anonyme a dit…

Ben oui pourquoi tant de haine? Vous ne développez pas des idées, vous vous en prenez à des personnes. A la limite demandez au PS de les exclure tous comme ça vous resterez entre vous; Et si le PS ne le fait pas vous pouvez aussi quitter le parti. Vous savez le nombre de militants a déjà été divisé par deux et ça ne va rien changer.

Erwan Blesbois a dit…

Voici le mail que j'ai envoyé à mes enfoirés de collègues enseignants-éducateurs à Redon :
"Chers collègues,
On a le droit de faire des erreurs, de se tromper, cela ne dénote pas forcément un manque de professionnalisme mais une difficulté à gérer des jeunes en manque de repères et qui n'hésitent pas à nous rentrer dedans. Alors si au lieu de se serrer les coudes on se fait insulter, mépriser par les collègues, cela ne facilite pas la tâche. Je sais que l'individualisme, le narcissisme, le libéralisme, la logique prédatrice du chacun pour soi sont dans l'air du temps, mais là par écrit, ça dépasse un peu les bornes. Personne n'est "chez soi" dans l'institution, même pas la directrice, ni a fortiori encore moins "x" ou "y", on travaille pour l'Etat, et l'Etat est le fruit de la souveraineté populaire, non le fruit du caprice de quelques uns, qui parce qu'ils ont un certain charisme ou une "grande gueule", se permettent de mépriser, et de remettre en cause le professionnalisme des collègues. C'est ce comportement, n'en déplaise à "x" notamment qui nous conseille "gentiment" de nous casser en "participant au mouvement", ou d'observer passivement sans responsabilités, qui dénote un manque de professionnalisme, et plus grave un manque de tolérance et d'humanité."
Que veux-tu que je te dise Emmanuel, nous vivons le règne de la génération narcissique à tous les échelons du plus bas au plus haut, le mot fidélité ne veut plus rien dire, tu fais déjà partie du monde du passé, et tu risques malheureusement d'aller de désillusions en désillusions car la situation n'est pas prête de s'arranger ; nous vivons la logique prédatrice du chacun pour soi pousser par la mentalité collective des enfants des baby-boomers, bien plus intolérants et bien moins enthousiastes que leurs aînés, tristes et méchants contrairement aux boomers qui au moins étaient enthousiastes, optimistes et gais et étaient bien plus heureux que leurs enfants flicards et divisés. D'ailleurs ce qui est rigolo c'est que le dernier Star Wars qui est un mauvais film, a au moins le mérite de montrer ce drôle de phénomène, les enfants des boomers sont plus ridicules que méchants à l'instar de Kylo Ren, emblématique de cette génération.

Philippe a dit…

Paraphrasant le "diable boiteux" je dirais : le PS ayant cessé de servir le peuple ce dernier se détourne de lui.
On en est au sauve-qui-peut.
Actuellement ceux (députés, sénateurs et tout le mille-feuille à la française) qui gagnent le pain de leurs familles avec le dossard "PS" ne se préoccupent que d'échapper à Pôle Emplois ... Leur mot d'ordre : restons groupir autour du capitaine de pédalo !
Le reste n'est que baratin à destination des idiots utiles qui les élisent.

Anonyme a dit…

A la gauche de la gauche, il y a toujours eu un courant réactionnaire pour figer les choses. Il a porté différents noms, PC...Cela s'est toujours terminé dans les orties dans les démocratie et par la bureaucratie parfois violente dans la version totalitaire. Laissons une chance aux réformateurs démocrates!

B a dit…

Il y a au minimum un "anonyme" qui ferait mieux de se taire vu que son laïus est incompréhensible.
Quant à "Philippe", c'est lui qui baratine et les "idiots" ne sont pas ceux auxquels il pense...