lundi 8 juin 2015

Où sont mes congrès d'antan ?



Alors, ce congrès du PS, qu'est-ce qu'il faut en retenir ? Chacun aura son interprétation. Pour moi, et je m'en réjouis, c'est la confirmation d'une hégémonie de la social-démocratie. L'aile gauche n'a pas su, politiquement, exister, donner de la voix. Son leader du moment, Christian Paul, n'a pas aidée. Tant mieux : les êtres humains font souvent leur propre malheur. Arnaud Montebourg a commis la pire des erreurs : vouloir peser sur le congrès de l'extérieur, par une tribune dans un journal, sans oser déposer de motion, sans participer au débat démocratique. Il y a quelque chose d'excessif et de bouffon chez cet homme. La plus responsable, ç'aura été Martine Aubry : discrète, disciplinée, efficace, faisant avancer ainsi ses idées. Manuel Valls a été aussi très bien : rassembleur, mais sans renoncer à l'esprit de réforme qui anime le gouvernement. J'ai beaucoup apprécié sa déclaration de loyauté envers François Hollande. Les deux têtes de l'exécutif ont été généreusement applaudies. Il y a malheureusement eu cette stupide polémique sur le voyage en avion du Premier ministre à Berlin : ses contempteurs auraient peut-être voulu qu'il s'y rende à vélo ?

Bien sûr, nous n'avons pas assisté à un grand congrès. Mais est-ce le plus important ? Chacun aura ses souvenirs et ses références. Pour moi, comme pour beaucoup de socialistes, le congrès le plus détestable, c'était celui de Rennes : la bataille à mort entre les courants, le vide idéologique, la politique dans toute son horreur. Pas mal de mes camarades dans le parti ont la nostalgie du congrès de Metz, en 1979. Oui, peut-être, mais pas moi. C'est le congrès qui a vu la victoire de François Mitterrand sur Michel Rocard, et le ralliement du CERES, aile gauche de l'époque, à la majorité, pour des raisons purement tactiques. Evidemment, deux ans plus tard, c'était la victoire. Mais celle-ci a-t-elle été provoquée par ce congrès ? J'en doute ...

Mon congrès préféré, c'est celui de Nantes, en 1977, avec un discours mémorable de Rocard sur les deux cultures de gauche, qui avait le mérite de tracer deux perspectives qui divisent encore le PS, même si le réformisme est aujourd'hui très largement majoritaire. Poitiers s'est terminé par le discours de Jean-Christophe Cambadélis, auquel l'aile gauche n'a pas voulu s'associer, de même qu'elle a boudé la photo de famille à la fin du rassemblement. Décidément, avec ces minoritaires qui ne savent pas où ils vont ni ce qu'ils veulent, je suis persuadé que rien n'est possible. Ils ont trop la culture d'opposition dans la peau, ils sont constamment dans la contestation, ils ne souhaitent pas gouverner ou aller aux responsabilités. Pourquoi pas d'ailleurs, c'est un point de vue comme un autre, aussi légitime et respectable. Mais il ne sert alors de rien à rester au Parti socialiste ...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

On peut varier dans ses commentaires mais pour Martine AUBRY vous passez d'un extrême à l'autre. Dans un billet précédent elle était totalement irresponsable, tenant des propos indignes d'un homme d'état et subitement elle devient responsable, disciplinée, efficace.... Je crains que vous ne sachiez pas très bien ou vous êtes. D'ailleurs pour Montebourg c'est l'inverse maintenant,un peu de cohérence serait la bienvenue.

Emmanuel Mousset a dit…

Fastoche : Aubry a changé, elle n'est plus "frondeuse", je l'applaudis donc. De mon côté, rien n'a changé.

Anonyme a dit…

Qu'il se déplace pour rencontrer Michel Platini, ok. Mais ce dernier vient cette semaine à Paris justement pour échanger sur l'Euro 2016. De plus, Valls a emmené ses deux enfants avec lui. Carton jaune !

Emmanuel Mousset a dit…

Qu'est-ce que ça peut vous foutre qu'il emmène avec lui ses enfants ? Quant à attendre que Platini vienne, non, ces choses-là, comme les autres, n'attendent pas.

Anonyme a dit…

Sortir du ps, c'est en diminuer le nombre
enfin je dis ça et je ne dis rien

Emmanuel Mousset a dit…

Je confirme que vous ne dites rien. Mais l'essentiel est de le dire ...