jeudi 4 juin 2015

L'islam n'est pas un problème



La première réunion collective du nouveau parti Les Républicains, ex-UMP, s'est tenue aujourd'hui, sur le thème de l'islam. En démocratie, on peut débattre de tout, il n'y a pas de tabou, et je suis friand de confrontations sur de multiples sujets. De nombreux lieux de dialogue et d'affrontement des idées existent, clubs, associations, médias etc, et c'est très bien. Mais un parti politique, c'est autre chose : il ne se réunit pas pour d'aimables échanges entre intellectuels, ce n'est pas un colloque universitaire ou savant. Le choix de l'ordre du jour est nécessairement politique ; il vise un objectif, il s'adresse à l'opinion, il délivre un message. Le contenu a moins d'importance que la forme.

C'est pourquoi l'initiative de Nicolas Sarkozy me semble malheureuse. Elle sous-entend que l'islam en France poserait un problème, qui mériterait de figurer en tête des sujets à aborder. Je pense que c'est faux, que la communauté musulmane dans notre pays ne soulève aucune difficulté qui exigerait d'en faire une préoccupation publique majeure. Vous me répondrez peut-être que les Français ne le voient pas comme ça et sont inquiets. Je ne sais pas, je ne me permets jamais de parler au nom des autres, encore moins au nom de tous les autres. Et puis, la responsabilité d'un parti politique n'est pas de suivre forcément l'opinion (qui peut se tromper), mais de la guider. La tenue de cette réunion politique sur l'islam est donc un mauvais exemple.

Nicolas Sarkozy, président de la République, avait déjà initié un débat comparable, autour de l'identité nationale, qui n'avait pas fait long feu. La politique, ce sont quelques grands chapitres sur lesquels les partis doivent se prononcer : l'emploi, l'économie, l'école, la santé, la retraite, les transports, le logement, quelques autres sans doute, mais pas beaucoup plus. L'islam n'en fait pas partie. Je ne crois pas que nos concitoyens de confession musulmane soient très satisfaits d'un tel honneur qu'on leur fait, qui n'en est pas un.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Prier en barrant illégalement les rues aussi !!!

Emmanuel Mousset a dit…

On prie où on peut. C'est moins dangereux que la circulation en ville, qui a le mérite d'être ainsi momentanément interrompue. Et puis, n'en faites pas une affaire d'Etat ...