mercredi 24 juin 2015

Vive UberPOP !



Les taxis feront demain grève pour sauvegarder leurs privilèges, leur situation de monopole, leur refus de la concurrence. Il y a certains secteurs de l'économie qui sont ainsi : régis par des règles anciennes, archaïques pourrait-on dire, qui n'ont rien de très sociales, qui n'avantagent pas du tout le consommateur. Si la politique social-libérale d'Emmanuel Macron a un sens, c'est bien celui-là : libéraliser des activités professionnelles protégées, qui se soustraient aux lois du marché, en ne considérant que leur profit, mais sans retombées positives pour le citoyen. Elles refusent la compétition, c'est-à-dire la comparaison. C'est plus qu'une question économique : c'est quasiment un problème de philosophie politique. Pour ma part, je crois, dans une République, à la diversité et au choix, y compris en matière d'usage de taxis.

Car quelle est aujourd'hui la situation de cette profession ? Une formation discutable (a-t-on besoin d'une expertise approfondie pour conduire quelqu'un d'un endroit à un autre ?), des tarifs relativement élevés pour le service rendu, un accueil pas toujours au top. A Saint-Quentin, quand on prend un taxi, il faut obligatoirement régler en liquide. Les véhicules ne sont pas équipés de lecteurs de cartes de crédit. Le chauffeur vous conduit donc à un distributeur, afin de payer la note. Trouvez-vous cela normal, à notre époque ? Il y a quelque temps, par nécessité, j'ai dû prendre le taxi pour assurer une animation à la Caverne du Dragon. Nous étions dimanche, le trajet est de 70 km environ, l'aller simple m'a coûté 150 euros. 150 euros ! Je n'ose pas imaginer ce qu'aurait été le montant total, si le taxi avait dû m'attendre une heure pour me ramener à Saint-Quentin ! (j'ai pris le train au retour !).

Pendant longtemps, le recours au taxi était associé à une pratique de gens relativement aisés. Aujourd'hui, et de plus en plus, ce sont les classes populaires qui y ont recours, pour aller faire des courses, se rendre à un rendez-vous de travail ou médical, parce que l'achat et l'entretien d'une voiture sont dispendieux. C'est pourquoi la libéralisation du secteur est indispensable : pour des raisons sociales ! Alors oui, l'application UberPOP est une bonne initiative, et les réactions violentes des chauffeurs de taxi prouvent que ce système vise juste, touche où ça fait mal. Si les taxis français veulent continuer à exister, la concurrence peut les y aider, en les encourageant à améliorer leur offre. S'ils sont bons, qu'ils en fassent la démonstration, en ajustant leurs tarifs, en garantissant un meilleur service à la clientèle. Qu'ils ne craignent pas UberPOP !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

L'organisation des déplacements comme des transports en tous genres relèverait du service au public (donc service public) avec ses règles décidées au plus haut niveau gouvernemental qu'il n'y aurait rien à redire. Aller vers la concurrence à outrance et le low cost comme en aviation non plus mais à condition que la sécurité soit toujours submaximale.

Emmanuel Mousset a dit…

Si vous voulez nationaliser les taxis, ça va coûter bonbon. Et il n'est pas sûr que le service sera meilleur. Quant aux tarifs, regardez les billets de train : même un Saint-Quentin-Paris, c'est chéro.

Anonyme a dit…

Je ne peux m’empêcher de te dire à quel point il est jouissif de te regarder râler, pleurer, agoniser face à la montée des VTC.

Te souviens-tu, il y a à peine quelques années, quand tu me demandais quelle était ma destination avant de décider si moi, client d’un soir, aurais le droit de monter dans ton carrosse ?
Quand tu refusais que je monte parce que ce « n’était pas ton chemin »; quand tu refusais que je monte parce que tu partais du principe que toute personne après 3h du matin allait vomir sur ta banquette arrière ; quand tu faisais discrètement deux fois le tour du périphérique si j’avais le malheur de m’assoupir dans ta voiture. Sans mentionner les incivilités, l’ attitude exécrable que tu pouvais avoir.

Aaaah que c’est bon de te voir monter au créneau, outré par une concurrence qui fait le taff six fois mieux que toi, alors que le gars est électricien ou vendeur de fruits et légumes. C’est bête hein ? Parce que dans le fond tu le sais… tu le sais que tu t’es auto-baisé jusqu’à la moelle à force de nous proposer un service de merde. Putain, maintenant quand je commande un VTC , j’ai un récapitulatif du trajet, des bonbons et une putain de bouteille d’eau, la folie !

Alors au lieu de nous les briser à tous, au lieu d’agresser des chauffeurs VTC en mode traquenard à 20 en pensant qu’on va vous applaudir , et au lieu de bloquer le periph quand tout le monde part bosser.. . Pourquoi tu n’essaierais pas deux secondes de remettre en question le service lamentable que tu nous proposes et t’aligner sur tes concurrents en offrant quelque chose qui passe par la case « convenable »? Ça te permettrait de rembourser ta licence à 250 briques et payer le kiné pour ton hernie discale.

Bisous en direct de ton opération escargot de merde.

Emmanuel Mousset a dit…

Les lecteurs auront compris que le texte ci-dessus ne s'adresse pas à moi, mais à un hypothétique "taxi driver", que je ne suis pas. La charge est un peu rude, mais c'est le genre pamphlétaire.

Anonyme a dit…

A défaut de nationaliser les transports par taxis, les nouveaux taximen paient-ils les charges habituelles et cotisent-ils ? Ne serait-ce pas l'équivalent du travail au black ?
Auquel cas, les condamnations semblent n'aller que vers le taximan d'occasion avec des saisies spectaculaires... Mais qu'en est-il des utilisateurs ?
Sont-ils pénalisés ?
Si on nationalisait, plus de black.
Je ne penche pas vers uber ni vers cette survivance du passé qui va s'écrouler qu'est l'organisation actuelle du taxi en France, je pencherais, si c'était possible, vers la nationalisation !
Et je ne serais certainement pas seul sur ce chemin là !