mercredi 27 août 2014

Trois ans pour gagner



La crise politique que nous avons traversée pendant 48 heures a pris fin avec la nomination, hier, du nouveau gouvernement. Pour les socialistes, ce n'est pas forcément le malheur qu'on croit, même s'il aurait mieux valu s'en passer. D'un mal peut surgir un bien, et je crois que c'est le cas, pour trois raisons :

1- L'autorité : c'est l'essence même du politique. Le président et son Premier ministre ont été rapides, nets et sans bavure : les protestataires virés, tous les ministres démissionnés, les entrants, anciens et nouveaux, s'engageant sans ambiguïté à être fidèles.

2- La ligne : elle est confortée, le gouvernement est désormais à 100% social-démocrate, il n'y a plus de débat possible ou d'autre politique imaginable. Les réformes en cours seront poursuivies jusqu'à leur terme, assumées et défendues devant les Français.

3- L'équipe : pas de surprise, et c'est tant mieux. Des surprises, il y en a eu assez ces dernières heures ! Le gouvernement est cohérent, compétent, technique. Fini, les savants dosages entre les courants, les alliés, la société civile : priorité à l'expérience.

Avec cette nouvelle donne, je crois aux chances de François Hollande. Les socialistes, ce soir, ont toutes les raisons d'espérer et d'être satisfaits. D'abord, parce que le PS est au pouvoir, et que c'est l'essentiel en politique. Arnaud Montebourg et Benoît Hamon n'ont plus que leurs yeux pour pleurer leur erreur : en dehors de l'appareil d'Etat, ils ne sont plus grand chose, des électrons libres, qui ne seront pas suivis. Ensuite, parce que François Hollande dispose de la durée, trois ans, ce qui n'est pas rien : beaucoup de choses, dans ce laps de temps, peuvent se passer, dont la plus importante à nos yeux, la réussite de la politique économique. Enfin, le président dispose d'une majorité à l'Assemblée nationale, avec ou sans les frondeurs, et c'est l'essentiel.

Reste maintenant à mettre le parti en ordre de marche. Jean-Christophe Cambadélis a commencé à s'y employer. Le remaniement gouvernemental doit avoir en quelque sorte son équivalent à tous les niveaux de l'appareil, en vue du prochain congrès, qui lui aussi devra être celui de la clarification. Chaque fédération, chaque section doivent se donner les hommes et les femmes qui n'ont qu'une chose à l'esprit : vouloir la réussite du gouvernement, pratiquer la pédagogie des réformes, multiplier les adhésions, s'engager dans le débat public. Il n'y aura pas de nouvelle chance, le sort en est jeté : nous avons trois ans pour gagner.

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