jeudi 14 août 2014

0+0 ne font pas 0



Zéro de croissance, des déficits qu'on ne réduit pas, une courbe du chômage qui ne s'inverse pas. Tous les compteurs sont dans le rouge. Michel Sapin nous fait le coup de la "panne", mais ce n'est pas pour rire et on n'y trouve aucun plaisir. En plus, l'été est pourri et il faut aller faire la guerre en Irak. Les Allemands, qui sont pourtant économiquement forts et que la droite française admire tant, ne font pas mieux, mais ça ne console pas plus. Y a-t-il, avec tout ça, de quoi entamer le moral du socialiste que je suis ?

Non, pas du tout. D'abord parce que c'est la vie, c'est ainsi : depuis longtemps, notre pays connaît des difficultés, et il n'en est pas encore sorti. Ce n'est pas une raison pour désespérer. Ensuite, c'est une question de principes : je suis fidèle à ce que je crois, cohérent avec mes engagements, je ne ferai jamais partie des lâcheurs et des lyncheurs.

J'entends dire que le gouvernement ne serait pas assez "compétent". Je me demande parfois l'inverse : trop de compétences et pas assez de politique ? Des compétents, des techniciens, des spécialistes, tous les partis en ont à revendre : ce sont les orientations politiques qui éventuellement se discutent. Alors, discutons-les : le gouvernement est-il assez à gauche, ne devrait-il pas pratiquer une "autre politique" ?

J'ai tordu le cou, dans mon billet de lundi, à ce méchant canard. François Hollande et Manuel Valls mènent une politique qui n'a pas été tentée en France par le passé : une ligne économique social-démocrate, qui consiste en un deal avec le patronat, au profit d'une relance des investissements, de la productivité et de l'emploi. Je crois en cette politique, c'est celle voulue et soutenue par mon parti, décidée par le président et le gouvernement. Il faut du temps, de la persévérance, de l'adversité. Et si ça ne marche pas ? Eh bien les Français voteront en 2017 pour Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy ou Xavier Bertrand : la démocratie, c'est aussi simple que ça.

Il y a un camarade que j'aime beaucoup, c'est mon préféré de l'équipe : Stéphane Le Foll, mâchoires carrées, des mains grosses comme mes deux mains rassemblées, le genre cowboy qui vous envoie un coup de poing dans la gueule quand vous lui marchez sur les pieds : voilà le type de socialiste dont le parti a besoin, à tous les niveaux de son organisation.

Ce matin, sur France-Inter, il a fait du rentre-dedans avec un auditeur menteur comme un arracheur de dents, et bien sûr anti-socialiste de première, mais du style hypocrite de gauche et donneur de leçons. Entre nous soit dit, téléphoner à France-Inter pour causer dans le poste un matin d'août, il faut vraiment n'avoir rien à foutre, un peu comme ceux qui échangent leurs humeurs et leurs vapeurs sur Facebook. Le Foll nous venge, remonte le moral des troupes : ça fait plaisir à voir et à entendre. Oui, tous les indicateurs économiques sont à zéro. Mais en politique, 0+0 ne font pas continuellement 0.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce n est pas l échec de la politique sociale démocrate puisque comme vous le faite remarquer les autres pays sont aussi en grandes difficultés avec pourtant des politiques différentes. C'est à mon avis la crise du capitalisme un système qui fonctionne de moins en moins bien avec l accroissement mondial et rapide de la population et une libéralisation totale des marchés.
Les gouvernement ne contrôle plus du tout les marchés financiers. La mondialisation les privent des outils classiques de régulation economique.