mercredi 6 août 2014

Adieu, camarades



Très beau documentaire, hier soir sur Arte, "Adieu, camarades" consacré à la chute de l'Union soviétique (mais un peu long et tardif). Je comprends qu'on puisse être communiste avant le communisme, pendant le communisme, mais après, non, même en idée. Le documentaire a le mérite de nous rappeler des faits que j'avais complètement oubliés : les accords d'Helsinki, en 1975, valident les frontières pourtant indues de l'empire soviétique et de ses satellites, hérités de la dernière guerre mondiale, mais en même temps l'oblige à signer un volet sur les droits de l'homme. Victoire pour l'URSS, mais le ver démocratique est dans le fruit totalitaire. Ce qui donnera la Charte 77, véritable manifeste de la dissidence.

Deuxième mérite de ce documentaire sur le communisme réel, comme on l'appelait alors : il n'est pas anticommuniste ! Il s'en tient aux faits, qui sont têtus, comme disait Lénine. Les régimes communistes ont garanti l'emploi, la santé et l'éducation de leurs citoyens, ce qui n'est pas rien, quand on compare avec le système capitaliste. Mais ils ont porté atteinte à la liberté, à la circulation des idées et à la vie spirituelle, ce qui est extrêmement grave, ce qui condamne sans appel le communisme. Concrètement, c'est le Goulag pour les opposants, l'hôpital psychiatrique pour ceux qui pensent autrement, et c'est odieux.

Dernier mérite d' "Adieu, camarades", une tentative d'explication de cette énigme : un régime promis à vivre éternellement, que les Etats-Unis ni personne d'autres n'ont réussi à faire plier, s'est écroulé de lui-même, comme un château de cartes, à la fin des années 80, à la surprise générale. Deux facteurs déclenchant sont privilégiés, de nature comparable. D'abord, l'invasion de l'Afghanistan en 1979, qui a suscité le réveil de l'islamisme ; ensuite, l'élection d'un pape polonais, suivie du mouvement Solidarnosc dans ce même pays. Ironie de l'histoire, stupéfiant retournement, un système qui se voulait ouvrier et révolutionnaire a été contesté par des ouvriers agenouillés en prière à la porte des usines, devant les portraits de la Vierge Marie et de Jean-Paul II ! Pour le communisme, c'était le commencement de la fin.

Que nos jeunes amis, communistes saint-quentinois entre autres, puissent méditer cette histoire, en tirer les conclusions qui s'imposent. Car l'adieu au communisme n'est pas non plus la fin de tout espoir progressiste.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et l’héritage de la violence venait du tsarisme .... Et fut amplifié par le stalinisme , pour perdurer dans le poutisme que nous voyons dans ses plus belles heures; enfin pourquoi oublier le castrisme dont on se demande si c'est encore une doctrine ... Le sujet est plus vaste que votre billet ... N'hésitez pas à y revenir ...

Unknown a dit…

peut être que les informations sur la chute du communisme ne sont pas encore bien transmises ???